Chronique de Concert
Ana Popovic + Hoffman Blues
Hoffman Blues
Nous avons droit en guise de préliminaires à cette belle soirée au concert du trio local Hoffman Blues, dont, qu'il me le pardonne, la charge érotique est bien moindre que celle de la partie principale de la soirée. Malgré ce léger défaut, Matthieu, à la basse fretless, Jim, au chant et à la guitare, et Willy, à la guitare, vont nous donner une très belle première partie de blues en grande partie acoustique. Assis en ligne face au public (c'est moins classe de dos certes !), les trois poilus revisitent le grand JJ Cale (ça fait plaisir), Bob Dylan, nous offrent des compos bien gaulées. C'est propre, ça joue bien, un moment agréable, qui permet à la salle de gentiment se remplir d'une nuée de mâles en grande partie quinquagénaires.
Ana Popovic band
Depuis quelques temps déjà, la belle Serbe Ana Popovic tourne avec un groupe composé de deux monstres américains pour porter la rythmique : Buthel Burns à la basse et Jerry Wayne Kelly à la batterie, et trois Italiens pour envelopper son jeu de guitare, Michele Papadia aux claviers, Claudio Giovagnoli au Saxophone et Davide Ghidoni à la trompette. Cette formule offre une grande place, très agréable aux cuivres, agrémentant le blues d'Ana Popovic d'une couleur soul et funky. Les claviers sonnent peut-être un peu cheap, mais cela ne m'a guère dérangé, car étant juste en face du Mesa-boogie de la belle, j'ai surtout pris de la guitare dans la trogne. Et franchement je ne vais pas m'en plaindre.
Parce que la miss joue. Mais joue grave bien, comme on dit. Elle joue tellement bien qu'on n'en regarde que ces mains.... et pourtant, enfin bref je m'égare. Il y a du Jimi Hendrix en elle, dans son son, dans sa rythmique, dans son utilisation de la wah-wah, dans sa manière de chanter aussi. De nombreux passages rendent hommage au maître lors de ce concert. Il y aussi du Stevie Ray Vaughan, dans l'utilisation de deux pédales overdrive nommées Tube Screamer, dans ce shuffle très texan. Et puis, il y a Ana Popovic, ses solos aussi précis que parfaits, son jeu sensuel, technique sans être démonstratif. On est loin de ces guitaristes qui veulent nous en mettre tellement plein la vue que l'on en ressort parfois avec une indigestion. Elle joue, ça paraît simple, c'est audible, elle nous emporte dans son monde, sans turbulence.
Elle est généreuse, elle donne, transpire, repart, revient, nous offre plus de deux heures de concert torride, sans limite. Elle nous en aurait proposer un peu plus que nous aurions dit oui, encore, sans hésiter. Et que dire de ce bassiste ? Il est juste énorme, groovy à mort, comme Ana Popovic il joue juste, nous en met plein la vue sans en faire trop, nous éblouit sans nous aveugler. Cela est d'autant plus aisé qu'il peut s'appuyer sur la colossale batterie de son compère. Lui aussi est bien là, omniprésent, solide, massif. Les cuivres sont quand à eux un bel apport, apportant une couleur intéressante, une chaleur, un groove important.
Bref, une fois de plus une belle soirée. Un dimanche venteux et triste qui se termine avec un sourire aux lèvres, avec le sentiment que même en automne le soleil peut apparaître d'un manche de guitare, que la lumière peut jaillir d'un solo, que la vie est parfois chouette, que la musique peut parfois toucher l'éternité
Photos : Yann Cabello www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello (sauf Hoffman Blues et la dernière d'Ana Popovic, photos par Jérôme Justine)...
Critique écrite le 10 novembre 2019 par Jérôme Justine
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