Chronique de Concert
Andre Williams and the Goldstars
A l'époque les groupes de garage ne pullulent pas encore comme les western spaghettis improbables dans la vidéothèque de Tarantino...Garage, garage... ?
D'ailleurs j'en ai rien à foutre que ce soit "garage"...tout ce que j'entends c'est du blues bien rugueux qui envoie du bois dans la loco, du pur rock'n'roll avec un chanteur pince sans rire et classieux (costard à la mode "je suis de Chicago du temps de la prohibition") à petite moustache qui "rap" tantôt avec une belle grosse voix tantôt plus rocailleuse...
Ce soir là, le mythe "papi Williams est une bête de scène" est né (pour moi) et ça fait donc 11 ans que j'attendais le retour du messie dans nos contrées...
11 ans c'est long...Pour rejoindre Cavaillon rock city j'en ai bavé...du coup ratage de la première partie : The Goldstars (en fait nouveau backing band de André "papi" "the Black Godfather" "Mr Rythm" Williams).
André Williams est de la trampe des plus grands: Madonna, Phil Collins, Herber Leonar,...euh? non pas eux...je veux dire les plus grands de l'histoire du rock'n'rollet tant qu'à faire de la black music aussi! Car papi Williams ratisse large: soul, blues, hillbilly (une musique "bien" blanche ouaips!), rock garage,...au fil des décennies il a souvent bifurqué et enrichit son univers.
C'est pas pour rien si sa carrière démarre en 1955 (année de la création du rock'n'roll selon les experts officiels de la rock attitude rebellienne). Quelle longévité !
A l'heure où M.J. est parti jouer thriller en mode réel, Papi Williams (74 ans) continue à enflammer les scènes. Sur son incroyable CV, on trouve des chansons écrites pour Ike and Tina, Parliament Funkadelic, et bien d'autres...
Il a aussi été estampillé Motown ou Chess à des moments...bref la classe quoi.
Mais un artiste de cette envergure passe forcément par des périodes de déglingue ça fait (hélas) aussi partie de la légende rock'n'roll...La vie d'André Williams possède donc des similitudes avec celle de notre bon vieux Iggy : les 80s (des années de merde vraiment !) furent pour eux deux synonyme de descente aux enfers (défonce, clochardisation,...) Bon allez j'arrête de faire mon historien rock'n'arte.
Un mot sur le Grenier à sons : un très bel endroit, spacieux et avec une âme où il fait bon vivre un concert. Hélas pour eux, (et comme pour beaucoup d'autres évidemment) la muzic de jeunes bruyants ne fait pas partie des priorités gouvernementales...donc risque de fermeture, pétition en ligne, à vot bon Coeur messieurs dames...
Le concert démarre fort avec Agile mobile hostile et une autre du même Tonneau (un blues à 400 à l'heure avec basse bien punk comme il faut).
Ensuite ça se calme un peu (trop ?) rapidement et ça devient nettement plus blues/soul notamment avec la tripante I can tell et son orgue vintage d'outre tombe.
Le backing band de ce soir est pas mauvais du tout mais p'tet pas aussi bon que celui d'il y a 11 ans (qui comptait dans ses rangs Mick Collins, ce me semble).
On notera à la guitare une sorte de Buddy Holly qui affectionne les staccatos bien tranchant sur sa six cordes. Bon je sais c'est réducteur, mais il a qu'à pas avoir une banane, une guitare ET des lunettes ! Les fûts sont sous la haute responsabilité d'une sorte d'improbable sosie de Bruno Gaccio, si si...La basse est gigotée dans tous les sens (en rythme avec sa chevelure) par visiblement le leader du groupe.
L'organiste, lui, me fait plus penser au sacristain de ma chapelle.
J'ai oublié de préciser que le black godfather est pas mal branché croupes cambrées, minous tout doux, ce genre de trucs quoi...donc nous avons droit à sweet little pussy cat(you're mine), pussy stanks (but so do marijuana) [bah ouaips à chacun ses addictions], let me put it in qui pourrait se traduire par le petit lapin de ma voisine ne mange pas que du fenouil.
L'ambiance dans la salle n'est pas apocalyptiquement iréelle, mais quand même on notera des petites rocknrollettes à franges, bien dans le truc !
Papi Williams a fait montre d'affection (putaing on se croirait dans une revue bobo)envers le spectateur qui possédait la chevelure la plus blanche. On le comprend !
On se demande où on sera nous à 74 ans...P'tet à jouer aux osselets avec Michael Jackson... ?
Bon là c'est la séquence je ne suis pas sûre de mes sources car je travaille sur TF1 ou le contraire...nous avons eu droit, ce me semble, à 2 titres de l'album Black godfather (celui co-composé avec Dirtbombs et JSBX), notamment un titre où André insiste pour dire qu'il est un "bad motherfucker".
Moi je commence à être bien dans l'esprit guibolles en mode automatique...mais c'est déjà la fin : environ 50 minutes. Heureusement tout le monde est bien motivé pour un rappel et même un deuxième. Les rappels seront l'occasion pour Papi Williams de nous présenter différents modèles de sa garde robe. A chaque fois c'est la grande classe et en même temps suffisamment fait en autodérision pour être marrant. Bref, André Williams Président !
Le rappel nous donne à écouter (là je me la donne vraiment journal bobo) le blues décadent (à la Screamin Jay H.) Jailbait (titre écrit en 1955 à la même époque que I put a spell on you...), à nouveau le titre "im a bad motherfucker"( ?), et à nouveau Agile Mobile Hostile (et cette fois-ci tout le monde, ou presque est bouillant).
Bon 1h de concert, pour quelqu'un comme moi qui a/est : - attendu 11ans (fait), - écouter les plasticinnes en attendant(pas fait) - monter de Marseille(fait) - passer par Tarascon (pas fait) - abandonner sa femme à la maison(fait) - abandonner ses enfants au coin d'un bois (pas fait, les enfants) - emprunté sa voiture à un pote(fait) - foncer dans une barrière de péage (pas fait)...bref, pour toute ces raisons ça rend la soirée un tantinet moins jouissive et la 4e étoile de ma notation ira directement aux 74 ans de Mr André Williams, qui a eu la gentillesse (pas si bad motherfucker donc) de venir saluer (serrage de pince et bise à tout le monde) les quelques spectateurs encore présents dans le grenier après le concert.
On a même espéré une after acoustique dans les backstage, ces mesdames ont peut-être même rêver de vérifier si les instruments d'André donnaient toujours d'aussi belles notes (vous apprécierez la métaphore) mais non. Reste plus qu'à rentrer à la maison et à souhaiter à ce grand monsieur de "doin it to death" et de le revoir très prochainement ! (pas dans 11 ans)
Critique écrite le 13 mai 2010 par Roohakim
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