Chronique de Concert
Angus And Julia Stone
Le duo australien Angus And Julia Stone a déposé ses valises deux soirs consécutifs au de Paris ce mardi 9 décembre ainsi que le lendemain, le 10. Deux soirées qui affichaient complets depuis longtemps. Je suis ravi d'être là devant la salle juste avant ce concert qui me tarde de vivre ici, dans ce cadre idyllique. Il est un peu plus de 20 heures et j'attends sagement quelques minutes devant le Casino de Paris. Les gens qui rentrent sont plutôt âgés, pas de minots ou d'ados à l'horizon. Par contre, Angus et Julia Stone brassent bien large avec un public qui oscille entre 25 et 65 ans pour la plupart.
C'est maintenant l'heure de rentrer dans l'antre. J'arrive dans la salle déjà blindée et me voilà rapidement tout près de la scène grâce à mon pass photo, en surplomb de la fosse. Je suis donc parfaitement bien placé. Je me sens privilégié et mes voisins, fans de la première heure, me font partager leur immense joie d'être là ce soir.
Tout le monde est heureux, trépigne d'impatience et cela se ressent.
En préambule du concert, une amie m'avait parlé de la prestation solo à la Cigale de Julia, qu'elle avait vu il y a quelque temps et je pensais du coup que Julia Stone n'avait pas vraiment l'étoffe pour être leader et je voyais plutôt Angus son frère comme le pilier, le roc, celui qui serait mis en avant. Ce sera finalement tout le contraire...
21h10, ils débarquent sur scène et dès les premières notes du titre A Heartbreak, on plonge dans un merveilleux voyage. Ils sont six devant nous. Julia et Angus sont placés au milieu et se tiennent à deux mètres l'un de l'autre. Je suis déjà scotché et cela dès le début du show. J'aime le son que j'entends et le jeu de lumière, j'aime le chant de chacun et les harmonies vocales et j'apprécie l'ambiance dans la salle. Plus qu'un groupe de folk, c'est également un groupe planant, hypnotique et rock à l'image du savoureux "Main Street". Le groupe et le public sont à l'unisson, c'est juste beau.
C'est sur le troisième titre "For You" que Julia va commencer à éclabousser la soirée de son talent et de sa grâce. Comme une étoile, elle brillera de mille feux tout le long du concert. Julia est touchante, drôle et sa voix si belle. Elle joue de la guitare, du clavier parfois et nous aura offert un joli solo de trompette, puissant et efficace. Je la trouve simplement incroyable et elle me surprends. Comme je l'écris au début, je ne m'attendais pas à cela. Malgré ce fait, Angus assure totalement. Je ne me posais d'ailleurs pas de questions avant le concert à son sujet mais j'observe qu'il est tout de même en retrait par rapport à sa soeur. Mais quelle voix ce mec, j'adore son style, sa gueule et sa prestance malgré sa discrétion. J'aimerais d'ailleurs le voir en solo en version rock car il peut tout jouer, tout faire Angus.
A propos de rock, il ne porte pas le prénom d'un célèbre guitariste Australien pour rien car soyez en sûr, il en coule du rock dans les veines de notre bel australien au look de surfeur à la cool attitude.
Je ne suis donc déçu de rien et plutôt scotché de tout. Angus and Julia Stone sur scène, c'est toujours des ballades douces ou mi-tempo mais l'électricité est là, et même bien là pour le plus grand bonheur de mes oreilles de rockeur. Les Stone nous offre donc une merveilleuse chorégraphie de guitares saturées, de jolies parenthèses acoustiques, d'intimité totale bien aidée en cela par de brillantes mélodies.
Au bout d'une heure seulement, ils nous quittent déjà et là, je suis triste car je suis à fond dans leur musique et leur départ me fera sortir de mon rêve. Ils reviendront évidemment pour un rappel savoureux et on vivra sur le sublime titre "Santa Monica Dream" un moment unique, magique et rare. Julia pleure tout en chantant, des souvenirs doivent remonter à ce moment-là, et moi, dans ma vie de concert, j'ai rarement eu ou vécu un moment d'intimité comme celui-là. Julia, je te remercie, tu m'as touché ce soir.
C'est la fin, Angus prend sa soeur dans ces bras. Ils nous saluent et nous quittent bien trop tôt à mon goût. Quand on aime, on en veut toujours plus et j'aurai bien pris 30 minutes supplémentaires et croyez-moi, je ne suis pas le seul. Pour info, ils reviendront au Zénith de Paris le 23 avril prochain et dans quelques festivals en France.
Après le concert, j'ai traîné dans la salle et dans les loges surtout. Leur label Discograph a remis à Angus et Julia un double disque d'or et j'ai pu à cette occasion papoter un peu avec eux. En résumé, sur scène, ils sont merveilleux et en dehors également. Pour finir, en quittant les loges, j'ai retraversé le Casino de Paris dans le noir complet et j'ai remis le vinyle dédicacé par Angus et Julia à un fan de 40 balais qui m'attendait avec des amis dans un restaurant et qui portait, lui, un regard d'enfant tellement il était heureux de voir que j'avais réussi ma mission pour lui (je te salue mec). On était tous ravis et je suis reparti en moto dans la nuit de Paris heureux, très heureux de ma soirée.
Remerciements Alex, Unit-production et Discograph
crédits photos: Lebonair
durée du concert : 1h20
set list: A Heartbreak
Main Street
For You
Crash & Burn
Private Lawns
Big Jet Plane
You're the One That I Want (John Travolta & Olivia Newton-John cover)
Draw Your Swords
The Wedding Song
Yellow Brick Road
Heart Beats Slow
And the Boys
Santa Monica Dream
Critique écrite le 15 décembre 2014 par Lebonair
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