Chronique de Concert
Anneke van Giersbergen + Frames + Kill Ferelli
Par contre gros et même énorme défaut : une scène à raz du sol. Donc deux solutions : être un basketteur de 2m10 ou avoir un petit escabeau. Reste une 3ème : se mettre au premier rang, juste devant les baffles et se décoller les tympans. Perso, je choisis de me percher sur un des tabourets de bar pour tenter de capter quelque chose du haut de mes 1M60 ... Mais même comme ça, pas évident du tout !!
Bon, je réussi quand même à apercevoir un petit bout de bonne femme avec un look à la Avril Lavigne et un minois à la Lady Gaga. Mais surtout un son faramineux qui tourne un peu à la marmelade (pas du tout aidé par la taille de la salle). Résultat des courses : rien de révolutionnaire. Beaucoup d'énergie pour un son finalement trop pop-convenue à mon goût et en adéquation ni avec le volume sonore, ni avec le style qui se veut à tendance punk. Alors l'acoustique de la salle n'aidant pas (beaucoup trop de retour pour un si petit endroit) et la musique ne jouant pas spécialement sur les nuances, on se retrouve avec un résultat à effet confiture.
Il faut tout de même noter un joli effort dans les moments plus à "émotion" et la volonté de faire participer le public. La belle Kelly voulant faire crier les garçons ... Mais les "Guys" se font rares ou timides !
Ceci étant, la salle se remplie gentiment et on arrive à se laisser porter par les intros qui sont plutôt pas mal. Mais très vite, le son des deux guitares et de la basse saturent beaucoup trop le son et on a du mal à réellement capter leur musique. Alors même si une fois qu'on s'y fait et qu'elle arrête un peu de hurler, ça semble mieux ... J'ai vraiment du mal à accrocher. Malgré tout, ils ont l'air sympa comme tout et surtout hyper contents de réaliser le rêve de cette tournée entre potes (dixit la demoiselle qui, je dois le dire, présente de belles attitudes).
Pour la dernière, elle se la joue très rock et entame un franc rapprochement avec les garçons qui partage la scène avec elle, cela se terminant même à genoux devant l'un d'eux. Jolis visuels donc, mais avec un son définitivement trop fort, qui donne un résultat franchement difficile à écouter. Alors à revoir peut-être dans quelques temps, mais surtout dans d'autres conditions.
Kelly Kockelkoren : Chant & Guitare
Punto : Guitare
Rob Van Elmpt : Basse
Roy Moonen : Batterie
Setlist
1 - Intro + Devil Zone
2 - Dance With Me
3 - One Step
4 - NYC
5 - Blush
6 - My Fault
7 - Enter The Room
8 - Juli Capo
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Après le départ du groupe hollandais Kill Ferelli, les quatre garçons de Frames se mettent en place sur la scène ouverte de Secret Place, ce qui nous permet d'assister à leur petite "cuisine" ... Tranquilles, un verre à la main et ils sont plutôt zens et sérieux pour cette installation qui se fait en musique, comme quelque chose qui coule tout seul.
La première intro commence, l'air de rien et puis ça tout de suite sur du lourd, avec une musique beaucoup plus riche et un jeu tout en nuances, fait d'une alternance de temps forts et d'accalmies. Pas un mot de leur part, pas de paroles sur leur musique. Juste eux pour ce son carrément venu d'ailleurs et franchement planant. Du super gros son totalement maîtrisé et un bassiste qui semble déjà parti sur une autre planète. Tout est fait avec beaucoup de finesse. Une petite ritournelle vient nous ramener dans le rythme. Quant à eux, ils sont à la fois lascifs et pénétrés dans leurs attitudes ... Du pur bonheur.
Petits problèmes de réglage. Le guitariste nous lance un "Amusez vous bien ... Fucking technique !!" Ils sont morts de chaud (et nous aussi, mais ce n'est pas grave !) Leur musique nous embarque vraiment et, perso, je suis conquise. Petites intros qui plantent le décors, suivies de la puissance d'un excellent Rock Indé qui déboule juste derrière. Il ne faut rien de plus que ce parfait dosage pour un résultat à la Godspeed You ! Black Emperor, mais en beaucoup mieux (ceci étant, pas super dur de surpasser ces autistes canadiens qui provoquent un black out cérébral redoutable !!)
La chaleur monte encore d'un cran. On peut même apercevoir des gouttes de sueur sur les sangles des guitares. Un son saturé juste ce qu'il faut envahi la salle et leurs corps semblent emportés par le ressac de la musique, emportant les nôtres par la même occasion. C'est à la fois très conceptuel comme truc et super bien.
En milieu de set, ils nous offrent une intro à quatre mains au clavier, mélangé à un soupçon de xylophone et à quatre doigts tapés sur les cordes de la basse. Un son magnifique qui va monter comme cela, presque imperceptiblement. Avec même une reprise de guitare façon The Cure. A chaque fois, on se laisse prendre par cette musique qui vous parcoure véritablement le corps et, pour le coup, cette toute petite salle, la chaleur ... Tout est en osmose.
Les instruments se mettent en avant chacun leur tour, pour ensuite revenir tous ensemble en force : C'est bon ça ! Mais ce round d'honneur marque la fin de leur set. Ils remercient Anneke Van Giersbergen pour leur avoir permis de l'accompagner dans cette tournée et annonce "The last one". On ne voit que leurs têtes qui s'agitent quand on s'éloigne un peu de la scène (définitivement trop basse, ce qui gâche quand même le plaisir de les voir autant qu'on aimerait le faire ... Mais bon, c'est comme ça !)
Ils retournent une dernière fois dans leur bulle, tee-shirts noirs sur fond noir. On reste dans la même mouvance, mais c'est un peu comme si on ouvrait le nouveau chapitre d'un même livre à chaque fois. Mais comme c'est la dernière, ils lâchent tout, donnent tout. C'est violent et structuré à la fois. Puissant et harmonique, avec un final sur un sampler de violon, qui se termine sur quelques notes de piano ... Un set absolument magnifique, salué par ce quatuor qui se tient par les épaules et qui affiche un large sourire auquel va répondre les cri d'un public conquis.
Jonas Mayer : Guitare
Manuel Schönfeld : Clavier
Haro Cirksena : Basse
Kiryll Kulakowski : Batterie
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A peine un pied posé dans la salle, Anneke ne peut atteindre la scène sans se prêter de bonne grâce à une petite séance d'autographes improvisée. Et il me semble que le public a doublé après le départ de Frames (sûrement ceux qui étaient restés prendre leur temps sur la terrasse). Alors on espère que la petite bombe hollandaise va réussir à commencer ce concert ... Enfin si les fans la lâchent !!
Et vu la taille de la belle, le demi mètre qui manque en hauteur à la scène nous fait vraiment défaut pour profiter pleinement du spectacle ... Mais bon, c'est comme ça ! Une sorte de musique du vent commence et Anneke débarque comme un diable sorti de sa boîte. Les flashs crépitent (décidément un vrai fan club présent ce soir !) et du gros son rempli l'espace, avec sa voix claire et qui semble si pure sur cette déferlante. Ça commence fort !
Les morceaux s'enchaînent. On passe du déchaîné à des mélodies plus graves, mais ce qui reste pareil c'est que j'ai beau être perchée sur le marche pied de mon tabouret, je ne réussi qu'à apercevoir quelques mèches blondes ébouriffées. Par moment, je la vois brandir un poing levé, précédé d'un poignet habillé de perles ... Parfois le coin d'un sourcil, mais cela n'ira pas plus loin !
Elle ne cesse pas un seul instant de danser dans tous les sens, sourire aux lèvres (ben oui, comme elle saute, on la voit un peu mieux ;) !!), devant ce public proche à la toucher. Les premiers rangs agitent autant leurs têtes que les musiciens et cela fait sourire tout le monde. Elle attrape par moment une guitare, mais la saturation du son pas du tout adaptée à la taille de cette salle couvre quand même beaucoup trop sa voix. Vraiment dommage après le magnifique souvenir que j'avais gardé du concert partagé au Poste A Galène en Mai 2010. Beaucoup trop de batterie et une voix saturée, qui en vient même à devenir criarde dans les aigües. En fait, je ne parviens à prendre pleinement du plaisir que lorsque le niveau sonore redescend un peu ... Mais dans l'ensemble l'univers est beaucoup moins prenant que ce à quoi je m'attendais.
Ceci étant, il faut reconnaitre qu'elle ne tient pas en place et qu'elle manifeste le même enthousiasme à la fin de chaque morceau, ce qui lui fait lâcher un "You are wonderfull !" qui est touchant. Leur plaisir d'être sur scène est palpable. Le rythme ne se relâche jamais et Anneke lance de belles clappes sur les accents cassés de sa voix, en nous avouant qu'elle adore cet endroit (très joli au demeurant, même si l'acoustique laisse à désirer) et en papotant mi-anglais mi-français avec le public.
A la reprise, la guitare attaque seule. La pureté de sa voix qui monte garde quand même son côté magique et j'aime toujours autant les morceaux où elle prend des couleurs celtiques. Je profite un peu du répit plus folk de ce milieu de set, loin de la fureur des débuts. La guitare part dans un solo un peu triste pour ce morceau beaucoup plus lascif, qui permet à la belle de jouer divinement de sa voix ... Quel dommage que l'ensemble du concert ne ressemble pas à ça !!
Le public chante avec elle. Elle en joue. Mais au redémarrage des instruments, il lui redevient difficile de faire le poids ! Et c'est bien là le problème, parce que c'est véritablement une musique de partage et d'échange, avec un public tout acquis. Elle fait monter Kelly Kockelkoren (chanteuse de la première première partie : Kill Ferelli) pour Stay. Elles chantent face à face et micros en main, avec beaucoup de complicité dans les regards. Joli mélange et habiles jeux sur les contre-voix, avec un volume sonore qui permet enfin d'en profiter un peu plus.
A nouveau seule avec ses musiciens, Anneke parcoure la petite scène de Secret Place, semblant même n'être là que pour chanter avec l'un ou l'autre dans le public, dans un drôle de tête à tête (dans tous les sens du terme). Les perpétuels cassures dans le rythme donnent cette belle musicalité quand elle est associée à la puissance. Et quand s'ajoute à tout cela la mélancolie d'un sampler de violon, on se retrouve dans l'ambiance que j'attendais tant, avec elle au clavier. Son guitariste, posté sur la droite, joue les astronautes en apesanteur avec une musique qui redevient de plus en plus dansante. Chacun y va avec son envie et elle semble sincèrement touchée à chaque fois par la réponse du public.
"A last dance ?" nous propose-t-elle. Il est clair qu'on ne va pas faire semblant si c'est la dernière ! Anneke va encore nous ménager une de ces petites surprises dont elle a le secret : Elle descend une marche pour se retrouver au milieu de la salle, danser et chanter parmi nous et c'est plutôt sympa. La batterie se déchaîne, accompagnée de sa voix sur-aigüe et avec toujours un poing levé vers nous.
Tout cela se termine par un "We love you !" qui ne laisse pas de bois et qui amène le public à en demander encore un peu ... "Ah ! One more ?!!" Et oui ! Et personne ne sera déçu par cette dernière, qui sera chantée par une bonne partie de la salle. Le public est si proche et il chante avec tellement de fougue, qu'elle ne peut s'empêcher d'en rire avant de terminer sur une fin pêchue et musclée. C'est ce qui me restera de ce concert : beaucoup de décibel (trop même selon moi) pour une artiste pourtant si bouleversante dans la nuance. J'aurai peut-être dû rester sur le plaisir de la dernière fois ...
Anneke Van Giersbergen : Guitare & Chant
Ferry Duijsens : Guitare
X : Guitare
X : Basse
Rob Snidjers : Batterie
Setlist
1 - Feel Alive
2 - My Boy
3 - Take Me Home
4 - Beautiful One
5 - Fury
6 - You Want To Be Free
7 - Circles
8 - Down So Low
9 - Saturnine
10 - Stay (Duo avec Kelly Kockelkoren)
11 - Too Late
12 - 1000 Miles Away From You
13 - Even The Spirits Are Afraid
14 - Hope, Pray, Dance, Play
15 - Hyperdrive
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16 - Witnesses
Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 01 juillet 2012 par Ysabel
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