Chronique de Concert
Apocalyptica (+ Arctis)
En première partie, les très ponctuels Arctis, également finnois, ont un son assez atroce pendant à peu près tout leur set, les pauvres : ça sonne comme un live pirate ... sauf qu'on est bien dans la salle ! En gros on entend principalement la double pédale, un vrombissement de riff saturés et la voix... Mais là n'est pas leur principal problème pour moi : en fait ils représentent à peu près tout ce que je fuis habituellement en festival : du metal symphonique avec chanteuse à voix FM (et tenue digne de l'Eurovision), façon Nightwish/Epica... Enfin je dis gentiment "symphonique", mais leurs compos sont surtout lourdingues et peu marquantes - à voir la staticité générale du public, et leur succès quand ils demandent un clapping, j'évalue le nombre de leurs fans dans la fosse à moins de 20 personnes... Nothing personal, mais je déteste à peu près tout chez eux. Rendez-moi Arch Enemy !
A la pause (Lemmy, mais que c'est loooong pour installer 4 putains de micros ... à la place de 4 autres ?!), j'ai envie de mourir en voyant un type (un quadra !) Shazamer Confortably Numb de Pink Floyd... Un doute me saisit : mais qui sont ces gens qui m'entourent ? Plus tard le leader du groupe confirmera en tout cas qu'ils n'ont pas du tout pu installer leur matos et décorum habituel, car leur cam'tar est resté bloqué par des french farmers en grève, ce matin sur la route depuis Barcelone. Il confessera qu'ils ont bien failli tout annuler ce soir - et c'est tout à leur honneur de ne pas l'avoir fait - mais c'est un fait qu'il n'y a rien à voir sur scène à part eux !
Allez, une dernière déception pour la route, ça s'arrangera après : j'étais resté sur Apocalyptica "plays Metallica by Four Cellos"... et au final ce ne sont que trois violoncelles et une batterie, puissante mais parfois envahissante, qui se présentent sur scène. Quitte à écouter des reprises, je préfère généralement qu'elles soient le plus loin possible des originaux, et à ce titre j'arrivais très bien à headbanguer sur Battery et compagnie sans le secours d'un boum-boum, ou encore de la ligne de basse enregistrée de Cliff Burton par-ci, de la voix de James Hetfield samplée par-là, etc. Dont acte, ils sont copains avec Metallica, ils ont donc quelques petits featurings en playback !
Après l'intro, obligatoirement sur The Ecstasy of gold (pourquoi s'en priver ?), les trois frontmen - cello lead, cello solo, cello bass - prennent possession de la scène et, une fois passé le côté poseur qui peut agacer, l'effet ersatz convaincant joue quand même : avec une batterie c'est un peu cheaté mais c'est un fait que ça sonne, Creeping Death ou ... Battery ! Surtout que le son est bon, cette fois-ci : on entend facilement tout le monde et le batteur, au moins, avec son look de gentil nain de jardin, est ultra-technique et précis.
Avec l'enthousiasme et la difficulté de sautiller tout en jouant de l'archet, on entend parfois un pain ou l'autre dans la mélodie, mais vu que les Mets en font aussi, de base, finalement on est pas trop dépaysés ! On pogoterait bien un peu mais ce n'est pas le style de la salle de ce soir, anormalement féminine (... je parle sur un plan purement statistique, hein !), et pour partie occupée à faire des vidéos (bon j'avoue, j'en ai fait 3 aussi pour les copains). On a quand même la place et le plaisir de headbanguer gentiment, par exemple sur la magnifique The Call of Khtulhu, parfaitement reconstituée puisque déjà instrumentale à la base.
Plus étonnante (puisque j'ai eu la bonne idée de ne pas écouter avant leur nouvel album "Plays Metallica, volume 2"), je mets un moment à re-situer St Anger, un titre généralement mal-aimé mais que j'adore : très chouette ici aussi, presque aussi sale que l'originale. Le leader blond du groupe, enjoué et pas avare de commentaires, nous explique d'ailleurs régulièrement le choix des chansons et leur démarche : pourquoi pas en effet, sur 10 albums et presque 30 ans de carrière, en consacrer 2 à Metallica, dont ils se considèrent comme des petites frères ?
On profite en tout cas bien de Blackened (méchante comme l'originale), Nothing Else Matters (kitsch comme l'originale... surtout quand tout le monde se met à chanter, hélas)... Et d'un finale tout à fait jouissif (allez, on se rend) sur Master of Puppets, fantastique, alors que One sera juste un peu trop orchestrée à notre goût. Un concert un peu court (quelques chansons ont manqué comme Enter Sandman, à voir leur setlist de tournée - problème de matos sans doute ?), mais un assez bon moment de pur plaisir régressif.
Conseil final : ne pas se priver d'Apocalyptica quand on aime Metallica : ni par peur, ni par snobisme !
Photos à venir (rien de ouf à moins qu'on m'en donne des vraies...)
Setlist :
The Ecstasy of gold
Ride the Lightning
Creeping Death
Battery
The Call of Khtulhu
St. Anger
The Four Horsemen
Blackened
Nothing Else Matters
Master of Puppets
One
Critique écrite le 22 novembre 2024 par Philippe
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