Chronique de Concert
Apocalyptica (+ Arctis)
Amie lectrice, ami lecteur, pardonne-moi d'avance si je raconte un peu ma vie.
Matin du 20 novembre.
Lisant les toujours réjouissantes nouvelles, j'apprends que le nouveau président US (je ne préfère pas prononcer son nom, c'est comme Voldemort dans Harry P.) nomme une ex-dirigeante de fédération de catch à l'Education Nationale. OK, tout va trrrrès bien. Après tout, par chez nous, c'est Bree Van De Kamp (t'as la rèf. ?) qui occupe le poste.
Puis blocage des agriculteurs au péage du Boulou à la frontière franco-espagnole. Et là, temps d'arrêt. Y'a Apolyptica ce soir à Marseille, ils jouaient où juste avant ? Bingo, au Razzmatazz à Barcelone. Vais-je à nouveau les rater ?
La première fois en 2010 déjà à l'Espace Julien pour cause de match au Vélodrome (dommage, quand Apocalytica joue, ça gagne toujours, alors que l'OM...).
La deuxième fois au Download Festival parisien encore à cause du foot (Euro 2016). Programmés assez tôt dans la journée, nous les ratons un pote et moi-même pour avoir traîné un peu trop longtemps dans la fan-zone du Champ de Mars avec de sympathiques supporters albanais (la connexion Marseille Lorik Cana, ce genre) avant de rejoindre le site. Plus sympas en tout cas que certains anglais et russes qui le même jour avaient joué à chifoumi version World War II sur notre bon Vieux-Port.
La troisième sera-t-elle la bonne ? A voir... Et ce n'est pas passé loin, nous y reviendrons.
Soirée du 20 novembre.
Centre-ville de Marseille, il fait froid. Les affiches rappelant la date anniversaire de l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne ajoutent encore à cette grande fraîcheur automnale. Cette rue d'Aubagne qui, telle une artère, vient irriguer l'un des coeurs de Marseille (" where the action is ") : Notre-Dame-du-Mont, le Cours Julien, la Plaine.
A l'approche de l'Espace Julien, fin du suspense.
Le temps de récupérer l'accréditation (merci François !), d'avoir raté la première partie Arctis et de se caler en haut des premières marches à côté de la zone PMR, d'observer les nombreux T-shirts Hellfest, Metallica et consorts, les tatouages Catwoman, de retrouver des habitués vus à l'excellente troisième édition du South Troopers Festival au Jas'Rod quelques jours avant, voici que surgit des enceintes " The Ectasy Of Gold " de Ennio Morricone. Cela fait toujours son petit effet. Apocalyptica tourne en cette fin d'année pour la promotion de l'album " Plays Metallica vol. 2 ", presque 30 ans après celui qui les a fait connaître " Plays Metallica by Four Cellos ". Les fans de Metallica, d'Apocalyptica, ou des deux (Burger Quiz style) sont donc là et bien là, rugissant tel un James Hetfield circa 89-93 de satisfaction. Les trois violoncellistes Paavo Lötjönen, Perttu Kivilaakso et Eicca Toppinen (le leader de la formation) également, accompagné d'un batteur monumental, dans tous les sens du terme.
Ils attaquent par " Ride The Lightning ", c'est précis, puissant, virtuose. Étant un violoncellix (encore une référence footballistique, décidément !), ce sont ces qualificatifs qui me viennent ... Puis " Creeping Death ", où le refrain est bien repris par le public, la ligne de chant de James Hetfield étant assurée avec brio par le violoncelle de Perttu. Ces instruments amplifiés sonnent parfois comme des guitares, la puissance et la dextérité propres au genre sont présentes. Les musiciens se donnent physiquement et partagent avec le public le plaisir de communier sur la musique des Four Horsemen (morceau du premier album des Mets d'ailleurs joué plus tard dans le set).
Cependant, un doute surgit. Ayant consulté les setlists précédentes, je constate l'absence de " Enter Sandman " qui aurait dû précéder " Creeping Death ". Suivent " Battery ", grand moment également, avec refrain scandé énergiquement par votre serviteur et un voisin immédiat et " The Call Of Ktulu " avec un hommage à Cliff Burton, le regretté bassiste de Metallica, décédé en 1986 dans un accident de la route. M'étant renseigné avant le concert, je savais qu'une image de Cliff Burton allait être projetée d'une façon ou d'une autre, et là rien. Etonnant encore...
L'explication va arriver par les musiciens eux-mêmes : ils ont effectivement été bloqués par le mouvement des agriculteurs français. Le concert a donc failli ne pas avoir lieu. Mais ils n'ont pas souhaité laisser tomber le public marseillais (l'Espace Julien étant plein comme un oeuf) et ont fait le nécessaire pour rallier dans les temps la ville, même sans la totalité de leur matériel de tournée (backdrop, lumières, instruments). Merci d'ailleurs à Guillaume, un collègue de travail croisé à la sortie, pour ces précisions. Il comprend l'anglais utilisé par les musiciens manifestement un poil mieux que moi ahah (enfin j'espère !).
La réception du public a été à la hauteur de ce dévouement, ils n'ont pas regretté ce périple. Il y a donc eu ensuite " St Anger " (que les membres du groupe apprécient malgré les réserves des fans), " The Four Horsemen ", un " Blackened " bien saignant, tout comme " Master Of Puppets " avec son refrain (Master ! Master !) et ses différents climats (majestueux au violoncelle). On se croirait parfois dans un épisode de " Game Of Thrones ". " Nothing Else Matters " en mode karaoké annonce la presque fin du show avant le rappel pour un " One " étiré mais où la partie chantée (sur bande) ne m'a pas semblé indispensable. Un avis partagé d'ailleurs par Guillaume (cf. précédemment).
Au final, un concert grandiose même si raccourci (1h15) de façon bien compréhensible étant donné les circonstances (pas de " For Whom The Bell Tolls " arghhhhh, pas de " Seek And Destroy ").
See you next time Apocalyptica !
Critique écrite le 21 novembre 2024 par Bertignal
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