Accueil Chronique de concert Archimède + Bénabar
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Chronique de Concert

Archimède + Bénabar

Archimède + Bénabar en concert

le Dôme - Marseille 28 mars 2012

Critique écrite le par

C'est un Dôme bien rempli qui attend impatiemment l'arrivée sur scène de Bénabar, enfin complet pour ce qui est des places assises mais un peu plus aéré au niveau de la fosse. Ce qui n'est pas plus mal au final, pour profiter comme il se doit de l'ambiance et du plaisir de partager ce moment tous ensemble.



Mais pour l'heure, c'est la première partie qui se met en place. Elle va être assurée par un jeune groupe montant de la scène rock française : Archimède (en compétition pour le titre du meilleur album aux Victoires de la Musique 2012, avec la ré-édition de leur premier opus Trafalgar ... S'il vous plait !!), avec cependant un effectif réduit, puisqu'ils ne seront que 3 sur scène (au lieu de 5). Ce sera donc une petite séance plus acoustique, mais toute aussi savoureuse, à laquelle nous allons avoir droit ce soir.



Dès leur entrée, leur look un peu décalé fait son effet. Pour rester dans la mouvance anglo-saxonne du titre de leur album ... Nicolas arbore une belle casquette mi-Titi Parisien, mi-Beatles pour nous proposer cet univers Pop-Rock que perso j'adore. Les textes ne sont pas si éloignés de ceux du Bénabar qui va suivre. Même façon de nous raconter de tout et de n'importe quoi, de façon humoristique et pince-sans-rire. L'air de ne pas y toucher quoi !!



Et il est clair que Nicolas a une voix. Elle peut sembler un peu criarde au premier abord, mais en fait elle apporte à l'ensemble un petit côté gouailleur et éraillé plutôt plaisant. Quand à leur musique, elle est simple mais efficace et offre une musicalité sans faille.



Les thèmes abordés sont plus que variés et raconte à chaque fois un petit morceau de vie ou nous taille le portrait d'un personnage particulier. On a L'intrus, l'intello du sérail qui ne trouve pas sa place. On a aussi la "Chanson presque de saison" : L'été Revient, pour nous encourager à prendre la vie comme elle est. Ou bien encore l'édifiante histoire de Frédéric (son frère guitariste), plus connu semble-t-il sous le nom de "L'homme Qui Collectionnait Les Râteaux" (Titre qu'il se dispute, nous expliquent-ils, avec Bénabar lui-même !!). Une énumération non-exhaustive de tout ce qui bouge en fait et qu'il temporise par un Je Prends répétitif... Très drôle ! Avec une mention particulière pour la phrase "Toutes ces vestes à mon actif, ça confine au dressing tellement je prends !" Je suis assez fan de ce type d'humour un peu décalé et bien employé.



Joli petit moment de nostalgie ensuite et bien tourné lui aussi, avec Les Premiers Lundis, dont le sous titre pourrait être : Souvenirs de rentrée des classes entre frangins. Ça roule bien, c'est bien ficelé et ça fait mouche encore une fois. Même dans le choix de cette reprise qu'ils nous font de Téléphone, ils savent conserver cet univers qui leur est propre. Ce qui fait que même si cet Hygiaphone n'est pas révolutionnaire, elle est super bien exécutée et habitée d'une belle énergie dont il ne lâche pas un pouce de rythme (en plus, c'est une très bonne idée de choisir celle-ci, qui est peut-être un peu moins galvaudée que d'autres). Ils plaisantent d'ailleurs sur le fait qu'elle envoie plus à 5, mais qu'ils tenaient à la faire (même en acoustique) parce qu'elle a bercé leur enfance .... La mienne aussi, alors ça tombe bien !!



Ils continuent sur leur belle lancée avec Les Petites Mains, chanson engagée ce qu'il faut, décalée ce qu'il faut aussi (pas chiante, ni moralisatrice) et qui va donner à Marseille l'occasion de montrer ses petites mains ... Qui vont faire quoi à la fin du morceau avec leur doigt du milieu ? Je vous laisse imaginez tous seuls !!

Le set se termine sur Le Bonheur infini qui est apporté par les petites choses. On se sera bien baladé grâce à ces rockeurs aux accents et aux mines un peu gavroches . Belle chanson pour clore cette première partie ... Enfin bon ... Sauf pour "Même les moches, même les Rousses peuvent y prétendre" ... Pourquoi les Rousses ... Tu sais ce qu'elles te disent les Rousses !!!!! (Non aller, je rigole, je vous aime bien quand même ;) !! Mais faites gaffe à ce que vous dites sur les Rousses ok ?!!




Nicolas Boisnard : Chant, Tambourin & Harmonica
Frédéric Boisnard : Guitare & Chant
Thomas Cordé : Basse & Clavier

Setlist
1 - L'intrus
2 - Vilaine Canaille
3 - L'été Revient
4 - Je Prends
5 - Les Premiers Lundis
6 - Hygiaphone
7 - Les Petites Mains
8 - Le Bonheur

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Après le départ d'Archimède, le public se met à trépigner un peu, tout impatient qu'il est de retrouver Bénabar. Celui-ci ne devrait pas trop tarder, aux vues d'un timing qui est plutôt bien respecté pour le moment. Le décor déjà visible est plutôt sobre, décliné en noir & blanc : Sol et murs noirs, avec un grand rideau blanc tendu d'un bout à l'autre de la scène, assorti au piano et aux abats-jour des lampes à pied ... L'ambiance à la fois classe et design d'un intérieur coquet.

Après une annonce peu conventionnelle (le ton est donné), tout le monde se met en place pour s'échauffer ... Et le Maestro fait son entrée, pantalon violet et veste noire. On reste dans la sobriété donc pour lui, ce qui n'est absolument pas le cas des autres. Ils affichent une collection de pantalons et de chemises à carreaux ou à fleurs, digne d'une liquidation de friperie ou d'une fête donnée par des paysans du fin fond de l'Ouest américain !!



Bénabar vient dire bonjour à tout le monde (public & musiciens) et commence son set par Quelle Histoire, devant un petit orchestre finalement assez restreint. Mais c'était bien mal connaitre l'animal que de penser qu'il allait nous la jouer ainsi à l'économie. A peine les premiers accord du second morceau lancés, le grand rideau tombe pour laisser apparaître un décor de folie : Mur d'étoiles, paillettes à tout va et deux super pépettes pour faire les chœurs, portant des tenues toutes aussi farfelues que le reste des musiciens. En pire même peut-être (je ne vous raconte pas les chapeaux à fleurs improbables qu'elles ont sur la tête !!)

Bien évidemment, si on vient écouter Bénabar, c'est avant tout pour ses textes savoureux aux paroles percutantes, sarcastiques, caustique même et moqueuses ... Que du bonheur ! Et lorsqu'il nous offre ses remerciements pour être venu partager cette soirée avec lui, il est clair qu'ils ne peuvent que venir du cœur. Il nous envoie même un "Je suis jaloux quand vous allez voir un autre chanteur" en venant tout près grâce à l'avancée de scène. Bref, il annonce la couleur : on va sourire, on va rire même et surtout on va passer une belle soirée en sa compagnie.



La surprise, pour moi en tout cas, c'est la forte présence de la musique. Les orchestrations sont très différentes de celles des albums : tout est ré-orchestré et en grand (une douzaine de personnes sur scène, ce n'est pas rien !) Cela soutien parfaitement les moments de phrasé plutôt parlé et lui permet de s'éclater en partant dans des chorés très personnelles (un style vraiment bien à lui, il faut le souligner ;) !!)

Les introductions sont bien évidemment tout un poème. Avant de démarrer L'adolescente, il nous explique que c'est une chanson qui lui donne un sacré coup de vieux (son héroïne adolescente étant une maman aujourd'hui) et il part dans l'illustration du côté document historique de ce texte : Et oui, cela parle d'un téléphone fixe qui était posé au mur, pas pour le recharger mais pour son fonctionnement normal (pour ceux qui croient que l'IPhone I est déjà vieux !) ... Et oui, il faut avoir la trentaine ... Voir la quarantaine, pour ceux qui ont enregistré Dirty Dancing en VHS !! Putain, le salaud ! Merci pour ce retour vers le futur qui ne nous rajeunit vraiment pas ;) !! Ses digressions sont aussi bonnes que les paroles des chansons elles-même ! C'est une véritable boule d'énergie pétrie d'humour "Vous inquiétez pas : L'amour et les boutons, ça n'a pas changé !!"



Personne ne va être épargné, surtout pas ses compagnons de scène. En l'occurrence, se sont ses compagnes choristes qui en font les frais ... Mais pas de souci, les belles ont de la répartie et c'est lui qui fini par être le dindon de la farce. Une belle brochette de guignolos tous, possédant à la fois des talents d'acteurs et surtout de musiciens. Que demander de plus ?!!

"Une belle chanson, c'est beaucoup d'émotion, comme pour un enfant et parfois, comme un enfant, elle reste moche !" Voilà le genre d'intros auxquelles nous avons droit. Il passe sont temps à nous faire marrer, le plus souvent en se moquant de lui-même d'ailleurs, comme après le "Moi, je t'emmerde" de Politiquement Correct : "Cette chanson, certains l'ont aimée et d'autres détestée, mais les enfants l'on aimée parce qu'il y avait un gros mot !! ... Dire que c'est avec ça que je suis devenu un chanteur engagé !!!"



Tout du long, il sait rendre ce live tonitruant, avec cette musique hyper présente et entrainante. Ils sont déchaînés sur scène et on passe notre temps à être ballotés entre le rire et l'envie de danser (ce qui n'est pas incompatible d'ailleurs !!). Et j'aime tout particulièrement cette façon qu'il a de mettre autant en avant tous ces musiciens. Un bel artiste vraiment, habité de beaucoup de générosité.

Toutes les chansons sont bien faites : Les drôles font mouche, bien sûr, mais les plus poétiques nous touchent tout autant et sans jamais sombrer dans le gnangnan. Tout est finement trouvé, super bien foutu ... Jusqu'aux jeux des lumières tantôt cosies, tantôt festives. On passe vraiment une excellente soirée !

En milieu de set, Bénabar fait venir son vieil ami et complice, Denis Grare, pour nous interpréter 115 juste accompagné par son accordéon. De beaux souvenirs de petites scènes parisiennes du temps de ses débuts, du temps où "On appelait La Grande Sophie : la petite Sophie et où Sanseverino n'avait que deux tatouages .... Bref, avant d'être pourris par l'alcool et l'argent. Ah non, l'argent c'est que moi. Toi c'est l'alcool !!" Et oui, il faut bien qu'il se tire avec une pirouette de cette belle petite évocation du musette, toute en poésie.



Mais attention, on ne va pas relâcher le rythme pour autant ! Les filles reviennent équipées de manteaux et de boas (en plus de leurs chapeaux et de leurs talons de 20 cm !!) Il tente de leur refiler sa veste à ranger bien proprement dans les loges et qui, bien entendu, va finir par terre, se faisant jetée comme lui ! Ça casse aussi sur sa taille et quand il propose de changer de choristes ou de les faire changer de chaussures, elles proposent de plutôt changer de chanteur !! Bref, il semble que malgré son insistante, ce n'est pas ce soir qu'il va conclure ... Par contre, on part dans un véritable mini-show sur le thème de Maritie & Gilbert Carpentier et c'est exactement ça, on y est ! La salle est au taquet face à ce superbe spectacle que nous offre depuis le début ce saltimbanque dans l'âme. Il sait parler au public et ça marche du tonnerre de Dieu.




On embarque pour ce qu'il veut, comme il veut. On a le cœur serré quand il déclare son amour à la fille au grain de beauté de A Poings Fermés ... "A qui pense-t-elle lorsqu'elle dort ?" On rigole quand il essaie de se débarrasser de son pote boulet qu'il est obligé d'héberger depuis que Muriel l'a foutu à la porte et à qui il demande Dis Lui Oui pour qu'elle le récupère ... Et on se laisse surprendre par la Berceuse qui tourne au trash quand le bébé ne veut toujours pas dormir, avec un départ tout joli à la flûte et tout un Jazz Band speedé à la fin, pour réveiller le sale gosse qui s'est enfin endormi, mais à l'heure où il faut se lever !!



Mais il ne va pas nous laisser tomber sans nous faire partager quelques dernier et oh combien savoureux petits moments de pur plaisir. Avec (dans l'ordre), la musique Poubelle pour placer de la Pub : Et oui, c'est la crise !! Alors boite de Kellog's transformée en maracas, poêle à frire frappée à coup de spatule en bois, logo McDo en jaune dans le dos et jingles d'Ikéa ou de Findus mêlés à la musique (ils sont vraiment barjos quand même !!) On aura ensuite la belle énumération de tous les râteaux possibles et imaginables que l'on peut se prendre (voilà pourquoi il partage ce hobbies avec Frédéric de Archimède !). On va continuer avec un Dîner complètement désarticulé et juste faramineux, durant lequel Bénabar semble être partout à la fois, tendant à tout va son micro au public qui chante le refrain en chœur. Et on va d'ailleurs rester sur cette lancée avec Je Suis De Celles et un Dôme tout entier qui la reprend, même sans lui ... Et c'est con à dire, mais tout un Dôme qui chante, ben c'est vachement beau ! Mais le feu d'artifice va se terminer hélas sur L'effet Papillon, avec les filles qui nous sortent les vérités de La Palisse du jour sous forme de mini-sketchs, avec grands effets de théâtralisation ... Pour notre plus grand plaisir et surtout pour celui de nos zygomatiques !! On termine ainsi, avec tout le monde devant (excepté le batteur, qui est seul resté en place), dans une dernière danse frénétique qui gagne sans effort la salle toute entière.



Inutile de dire que ce sont des hurlements qui demandent les rappels. Et nous n'allons, encore une fois, pas être déçus du voyage ... Avec une reprise et traduction de Love Me Tender, devenue Aime Moi Tendre. Il s'est installé au piano avec les filles devant lui jouant les groupies. Il nous sert les phrases en anglais avec un accent de la mort qui tue et des traductions en temps réels à mourir de rire. La seconde chanson sera plus tendre. Il touche quelques mains et termine avec tous les musiciens autour de la batterie, pour une fin en grande pompe.

Il va quand même revenir pour la petite dernière, demandée par un public bien encouragé par les deux filles restées après le salut, pour faire signe d'insister ! La salle reste allumée. Ça hurle. Ça siffle. Ça frappe dans les mains ... Et ils vont nous interpréter un Itinéraire juste en vocal, tous alignés devant un public aux anges. C'est superbe !!

Bruno Nicolini : Chant
Nathalie Loriot : Chœurs
Valéry Boston : Chœurs
Denis Grare : Accordéon & Saxophone
Bertrand Commère : Guitare
Xavier Hamon : Guitare
Florent Silve : Basse
Hervé Koury : Flutte, Clarinette & Piano
Martin Saccardy : Trompette
Jérôme Mouret : Harmonica
Simon Andrieux : Soubassophone
Fabien Haimovici : Batterie



Setlist
1 - Quelle Histoire
2 - Infréquentable
3 - Où T'étais Passé
4 - L'adolescente
5 - Pas Du Tout
6 - L'agneau
7 - Politiquement Correct
8 - Y'a Une Fille Qu'Habite Chez Moi
9 - Moins Vite
10 - Quatre Murs Et Un Toit
11 - 115
12 - Maritie & Gilbert Carpentier
13 - Dis Lui Oui
14 - A Poings Fermés
15 - Berceuse
16 - A Not'Santé
17 - Les Rateaux
18 - Le Dîner
19 - Je Suis De Celles
20 - L'effet Papillon
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21 - Aime Moi Tendre
22 - Les Epices Du Souk Du Caire
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23 - Itinéraire

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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