Chronique de Concert
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Ça commence cash avec une coupure net de la musique d'ambiance à grands coups de cloches et de sampler. Ça déraille. On se prend des spots en pleine tête (prévisible, vue l'installation). De la fumée. Du suspens. Ils entrent sur scène sous un tonnerre d'applaudissement ... Pour le moment, ça commence bien !!
Basse, guitare, batterie plus drums (avec le beau Dave aux commandes) et un Pollard droit comme un i, avec juste son pied qui frappe le sol et sa voix qui semble commander aux éléments dans une lumière céleste. Clairement, l'émotion semble être au rendez-vous. Son côté statique est médusant et lorsqu'il commence à danser à contre temps, ils semble être totalement pris par la musique. A chaque moment de répit, on attend sa voix qui, très vite, est rattrapée par les instruments. Dave pose, tête vers le ciel, dans cette lumière extrêmement belle ... Les premières mains montent du public pour invectiver la scène quand Pollard attrape une guitare qu'il se met à gratter rageusement ... Avec Wiped Out ça attaque vraiment très fort !!
Puis ce sont les filles qui arrivent (ça c'est nouveau) : La brune, la blonde. Les deux claviers sont face à face (avec Darius qui comme toujours balance son poing en mesure) et ce You Make Me Feel en duo est juste une tuerie !!
"Bonsoir Nîmes. Nice to be back again !" nous lance Pollard. On est parti dans le lourd, avec un son définitivement nickel et un Dave qui a lâché son drum pour une guitare, un Steve Harris à la guitare qui ondule sur ses riffs, un light show en action ... Ben c'est mortel !!
On continue sur Interlace, avec la voix d'ange de Dave qui hurle "Come closer, closer ..." Sa gestuelle est pleine de grâce et sa plainte magnifique, à vous donner la chair de poule. Tout est donc parfait me direz-vous ... J'ai été mauvaise langue en pensant que ce concert n'allait pas être à la hauteur des précédents. Et ben je sais pas. Parce que quand Holly Martin revient pour chanter Stick Me In The Heart en duo avec Pollard, ben ça manque un peu de tripes et ça ne vaut vraiment pas une Maria Q en fait. Alors, magnifique solo de batterie et on repasse à Dave. Ça devient très rock et électro à la fois ... Une drôle de transition qui me laisse un peu perplexe mais qui, incontestablement, provoque l'effet attendu sur la salle. C'est ça le hic : c'est super bien (je veux dire les morceaux indépendamment les uns des autres), mais ça n'a pas toujours grand chose à faire ensemble. Et quand la Miss Holly vient nous faire Violently, j'aime vraiment beaucoup moins. Alors elle est charmante (sexy même), rougit même légèrement aux applaudissements et nous offre une belle esthétique, tête baissée dans les strombis descendants. C'est beau. Elle se met à sauter partout et les premiers rangs la suivent, mais sa voix (assez pure au demeurant) manque de couleur à mon goût. Ça me fait un peu penser à celle de la chanteuse des Cranberries, de nez et de gorge, mais en un peu plus poussif et manquant cruellement de voix de tête ... Bref : Pas fan la Ysa.
Maria Q nous revient alors et annonce un nouveau morceau qu'elle nous chante seule, à capella même pour commencer, puis avec juste accompagnée de sampler et guitare, le tout dans une espèce de lumière couchante. Puis c'est Dave qui vient nous offrir un Again de toute beauté, avec toujours cette impression qu'il donne d'entrer en lui et dans ces moments là, il n'y a plus de jeu de lumière qui ne tienne, parce qu'on a juste envie de fermer les yeux. Elle est même, peut-être, encore plus planante et déchirée que je ne l'ai jamais entendue. Et je retrouve alors cet Archive capable de vous scotcher littéralement.
La clappe commence instantanément aux premières notes de Fuck You et ils se mettent à chanter tous les trois (et celle-ci, quand elle pète ... Elle pète !!) Darius n'en peut plus tellement il s'agite. Les deux guitares sautent sur place. On ne voit plus que leurs ombres. Le public chante, crie même ! On enchaine alors avec Pills et une Maria Q tout sourire ... Je ne m'en lasserais jamais de cette voix ! Force, puissance, subtilité ... Elle est parfaite et quand elle monte en puissance, on passe au niveau de l'envoutement (au point que la musique continue un moment après son départ).
Je n'y peux vraiment rien, mais c'est définitivement dans les morceaux plus anciens que je retrouve mes vibrations. Dangervisit, ça envoie, ça clappe et Pollard se déchaine comme un démon.
Pour la fin du set, on est un peu perturbés par un malaise dans le public (et surtout pas trop d'organisation pour gérer tout ça ... Plein de vigiles très gentils, mais pas formés et des crash barrières accessibles par des escaliers ... Si, si !) mais tout le monde est revenu sur scène. La part belle est faite à la batterie, mais ça ne suffit pas à faire décoller le truc. On tourne un peu en rond. Les cloches sont de retour. J'imagine que la boucle est bouclée.
Le rappel commence avec Rise, qui sera peut-être, de leurs nouveaux morceaux, celui qui aura le plus d'intensité depuis le début. La suite sera également plutôt pas mal, mais n'est-ce pas parce que c'est Maria Q qui assure la première voix et que Holly ne vient qu'en renfort. Pour moi c'est ça le problème : C'est une parfaite seconde voix, mais elle ne semble pas prête à porter un morceau seule. Preuve en est avec Hachet, qu'elle commence de manière saccadée sur une musique teintée ethnique, avec sa voix qui fait le lien (pourquoi pas), mais qui se retrouve très vite débordée par la musique. Univers très rock, que j'aime par définition, mais qui me donne ici une grosse impression de décousu du concert.
Ceci étant, le dernier morceau de ce premier rappel sera divin : un Damage parfait, chanté par un Pollard habité qui tourne sur lui-même, pied de son micro à la main. Il est aux anges. Nous lance un "Merciiii ... Merci beaucoup. It's very nice to be back in France !" Ben nous aussi on est content !! Et même qu'on en demande un second de rappel ! A la reprise du refrain de Bullets, le public n'en peut plus et tout le monde se met à sauter comme des malades. Dave joue de la guitare la tête en bas. Chacun prend sa pose à contre jour et c'est fou ce qu'ils sont impressionnants quand ils se la jouent comme ça ! Puis ils se déchainent eux aussi et se mettent à sauter sur place. Et c'est un public debout (balcon y compris) qui applaudit à la fin, bras par dessus tête !!
Dave nous demande si on en veut une autre ... Juste pour nous, parce qu'on est un putain de public (dans le texte !) Alors, il fait sûrement ça tous les soirs, mais on aime y croire ! Il commence Kings Of Speed et ce qui est sûr, c'est que lui en tout cas, il a une putain de voix ! Et puis quand il bouge son corps ... Ben c'est encore mieux !!
Bilan : Très belle soirée tout de même, même si j'ai déjà connu plus de frisson en allant les écouter Live. Mais c'est pas grave ... Ça me fera juste une bonne excuse pour y retourner (juste pour être sûre ;) !!)
Darius Keeler : Claviers
Danny Griffiths : Claviers
Pollard Berrier : Chant & Guitare
David Penney : Chant, Guitare & Percussions
Steve Harris : Guitare
Holly Martin : Chant
Maria Q : Chant
Steve Barnard : Batterie
Jonathan Noyce : Basse
Setlist
1 - Wiped Out
2 - You Make Me Feel
3 - Sane
4 - Interlace
5 - Stick Me In The Heart
6 - Conflict
7 - Violently
8 - Built And Construct
9 - Again
10 - Fuck You
11 - Pills
12 - Black And Blue
13 - Dangervisit
14 - Damage
------------------------------
15 - Rise
16 - Silent
17 - Hachet
18 - Controling Crowds
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19 - Bullets
20 - Kings Of Speed
Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 01 décembre 2012 par Ysabel
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