Accueil Chronique de concert Arrow Rock Festival (Kiss, Motorhead, Gotthard, Whitesnake, Journey, Def Leppard, Kansas, Twisted Sisters... )
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Chronique de Concert

Arrow Rock Festival (Kiss, Motorhead, Gotthard, Whitesnake, Journey, Def Leppard, Kansas, Twisted Sisters... )

Nijmegen (Hollande) 15 juin 2008

Critique écrite le par

L'an dernier, pour la première fois j'allais au Arrow Rock. Et ça reste un des meilleurs souvenirs de festival depuis que j'en fais ! Il me semblait logique que j'y retourne cette année, même si l'emplacement différait. En effet, il y a un an c'était dans le nord, sur un site qui était vraiment pratique, qui changeait de l'agencement habituel, avec trois scènes éloignées, bref du bonheur. Cette fois ci, c'était à Nijmegen, plus proche de la frontière belge, mais on a perdu l'originalité et l'aisance à se déplacer dans tous les sens sur le site. Le fait que cela soit un grand parc en plein centre ville nous offrait de l'herbe partout, un plus non négligeable, mais la configuration était celle du Wacken par exemple, avec une entrée et en face toute l'étendue disponible pour que la foule se masse devant un grande scène au fond, et une plus petite sur le coté droit. Quand on regardait de loin les 25000 personnes présentes, ça faisait entassé et super plein. Pas fluide comme l'an dernier. Cependant on arrivait sans soucis à naviguer un peu partout, et pour les lives, pas de bousculades pour atteindre une bonne place, surtout pour la petite scène où les gens se massaient un peu en retrait de la fosse légèrement en contrebas. Un plaisir de voir Twisted Sisters aussi à l'aise tout en etant aussi près par exemple !

L'affiche était plus hard rock cette fois ci (pas de Toto ou de INXS en comparaison), mais tout aussi inédite et bandante, car avec une majorité de vieux combos qu'il est quasiment impossible de voir sur une tournée normale dans nos contrées. Je pense à Kansas, Journey ou Kiss surtout.
Le Arrow étant sous titré "Classic rock", la moyenne d'age est plus elevée qu'ailleurs, l'ambiance y est assez pépère et bon enfant, c'est le fest où on peut voir le plus de familles complètes, et de minots :) Vraiment très agréable. Vous rajoutez, comme l'an dernier, la possibilité d'échanger des "munten" (jetons que l'on paye pour ensuite échanger contre bouffe et boissons), contre des gobelets intacts ramassés par terre (10 verres = 1 munten ou 1 poncho), et ça minimise les frais de picole et de pizzas ! On dirait pas comme ça, mais à deux on a du économiser 30 euros. On en voyait passer certains avec des piles et des piles de gobelets ! Chacun y gagne, je trouve que c'est un bon système.
Enfin, le temps fut assez clément au final, puisqu'après deux heures de soleil où les coups de soleil n'ont pas attendu pour se manifester, il y a eu une averse sur la fin de Gotthard, une plus longue fin Twisted et show Whitesnake, pour decouvrir deux magnifiques arc-en-ciel et un ciel sans nuages lorsque Kiss a déboulé. Les Kiss commandent le temps, s'ils sont pas trop forts ! :p Pour le reste c'etait nuageux et un peu frileux, bref un holland's weather classique.

Une fois rentré dans le park, on se cale avec DG, Oso, Sonia, Sylvie et Holger sur l'herbe pour boire un truc alors que les REO SPEEDWAGON ouvrent le fest. C'est très bien en musique d'ambiance, très easy listening, très (trop) typé 70s, mais on est pas transcendés, et l'envie de voir de plus près ne nous effleure pas.

Par contre, dès la fin de leur set, je me cale avec DG devant la petite scène pour enfin assister à un show de GOTTHARD ! Groupe que je n'ai découvert que récemment à ma grande honte, qui remplit de grandes salles chez lui en Suisse allemande, et qui m'a scotché à l'écoute de leur live et des albums studio que je rachète petit à petit ! C'est hard rock, mélodique, groovy, j'adore ! Et le top dans tout ça, c'est que live je n'ai pas été déçu, bien au contraire ! Une petite heure c'est bien trop court pour leur répertoire d'enfer, mais j'en ai pris plein les oreilles avec un réel bonheur ! Lee, le chanteur, a un charisme terrible, croisement de Coverdale jeune et Tyler je trouve. Et surtout quelle voix ! Puissante, aussi à l'aise dans les aigus que dans les graves, et toujours emplie de mélodie et de feeling. Enorme ce quil peut restituer live ! "Let it be", seule power balade jouée, en est un parfait reflet. Et ce qui est encore mieux, c'est que Gotthard, c'est un vrai groupe. Le chanteur ne cache pas le reste. Les gratteux sont plus que doués notamment. Et le batteur a un vrai groove, sans oublier le bassiste qui pulse bien. Le clavier était un peu en retrait pour ce set bien rock.
Moi il m'ont enchanté, et pas mal du public aussi, car ca tapait bien dans les mains et ca chantait même sur certains morceaux. Lee, en vrai frontman, sait y faire pour amener à un échange entre eux et nous, et il n'en fait pas trop dans le genre beau gosse qui se la pète, toujours dans le rythme et remuant.
Et par dessus tout ca, j'ai eu la plupart de mes favorites, avec en premier lieu "Anytime, anywhere" (mais quel titre bordel !), "let it be", "I wonder" et "Sister moon" (Lee à l'harmonica impec) ! Et puis cette cover du Purple que je trouve formidable, "Hush". Interprétation nickel, et les titres plus récents que je ne connaissais pas comm "Master of illusion" m'ont botté à mort. Une excellente prestation en tous points ! Vivement Milan en septembre !

Setlist :

Master of illusion
The oscar goes to you
Top of the world
Hush
Let it be
I wonder
Mountain Mama
Anytime anywhere
Sister Moon
Gone too far
Lift u up

Après une telle rock attitude, on passe à un groupe plus classique pour le Arrow, j'ai nommé JOURNEY. Je ne m'attendais pas à grand chose, ne les connaissant que par un ancien best of, et au final c'est une très agréable surprise ! La aussi je serai tenté de dire :"Quel chanteur" ! Dans un style tout différent de Steve Lee bien sur. Sur la grande scène le combo ne remplissait pas vraiment l'espace, car très statique à part ledit chanteur donc, mais musicalement ca assurait sévère, et on a eu droit à un condensé du best of dont je parlais, plus d'autres chansons qui m'ont bien plu. Je me suis laissé transporter par les magnifiques "Only the young", "Don't stop believin'", "Wheel in the sky", "Faithfully", ou encore "Be good to yourself"... Une gratte tantot planante tantot riffue, un clavier point trop envahissant aux mélodies frissonnantes, et puis ce chanteur quoi ! La même voix que l'ancien légendaire du groupe. Claire, pure dans les aigues, d'une justesse parfaite... Un régal rien que de l'entendre. Il manque encore d'assurance scénique, ca se sent, mais vocalement sensationnel, et d'une simplicité touchante. Vraiment LA surprise de ce fest pour moi.

Place ensuite aux KANSAS. Alors avec eux j'ai eu droit à un tout autre genre de surprise... Je ne connaissais que "Dust in the wind", fameuse balade des 70s. Donc pour moi c'était un groupe de pop-rock, et j'etais curieux d'entendre le reste de leur répertoire dans la même veine. Oui ben pour la peine j'en ai eu pour mes frais avec leur prog rock un peu psyché ! Un violon électrique, un gratteux, un bassiste, un batteur, un clavier chanteur la majorité du temps... Tous techniques, avec des breaks partout, bref sans connaitre avant, c'est insaisissable, et au moment où je dis que si la prochaine c'est pas MA chanson on se casse, ouf ils me l'ont faite :p Très joli moment qui m'a transporté, mais voilà, après ben c'est tout bien exécuté, ça joue, mais c'est pas pour moi.

Retour au bon Hard Rock avec les DEF LEPPARD sur la grande scène que je me dis. Je suis pas fan des albums, mais y a deux ans aux Gods c'était sympa et bien rock. Mais alors là... C'etait un des moins bons lives de la journée ! Aucun feeling, aucune patate, un chanteur bouffi qui n'avait pas l'air concerné... Gratteux efficaces certes, mais une setlist quelconque, rien qui ne m'a transcendé comme aux Gods. Très plat, sans saveur, rien à dire de plus.


Heureusement LE concert du fest va suivre ! Les TWISTED SISTERS déboulent sans maquillages, sans effets, rien, juste du putain de rock'n roll, dixit Dee Snider himself ! Ce dernier c'est toujours un frontman ultime, il bangue partout, il harangue, il explose sa hargne positive, il papote toujours autant, mais lui c'est marrant, pas comme un Tobias ;). Le coup avec les brosses à dents qui atterrissaient sur les planches, ca valait son pesant de cacahouètes ! "But in what kind of country we are ??!!"
En plus niveau son c'etait au top... une fois que le gratteux avait résolu ses soucis d'électricité !
Et la setlist dediou ! Dur de faire mieux sauf en casant un titre supplémentaire en lieu et place des speechs ! Best of total, avec comme d'habitude mention spéciale pour "We're not gonna take it", "I wanna rock" final (qui a un peu trainé en longueur), qui sont des titres fédérateurs, et auxquels la foule a répondu présente dans son ensemble, mais aussi le génial "Burn in hell", le pas courant "The beast", le teigneux "You can't stop rock'roll" en intro (dont c'etait les 25 ans),le jouissif "Under the blade", l'entrainant "The kids are back", et si je me rappelle bien, un "Shoot'em down"... Bref que du bonheur ! Groupe vraiment survolté, public de même, et la pluie qui s'invite sur la fin du show, faisant repensé au fabuleux concert de Snider en solo au BYH 2001 ou 2002, sous un déluge et où tout le monde hurlait et dansait sur "We're not gonna take it" !
En une heure la messe etait dite !

Après une telle débauche d'énergie, c'est le moment d'aller voir du coté droit du site ce qui se passe, et comme il n'y a pas de scène par là, la foule est moins dense, et surtout on retrouve Gaetan et les alsaciens, un Gaetan même pas bourré, avec qui on va taper la tchatche tout le long de WHITESNAKE. Faut dire que pour ces derniers, déjà j'aime pas à la base. Ensuite, pour avoir vu live déjà par deux ou trois fois, j'ai toujours pas aimé. Mais alors cette fois ci, non content de zapper "Burn", le Coverdale avait une voix eraillée abominable dès qu'il forçait un peu ses lignes de chant. Tous autant que nous étions, on en revenait pas. Le groupe etait en place, mais franchement il aurait fallu un chanteur... Des qu'il voulait faire prendre de l'ampleur à son organe(...), le timbre se cassait et ca en était irritant... Il doit peut être se faire une raison qu'il n'a plus 30 ans... Moi j'etais content d'avoir "Here I go again" en fin, mais bon voilà quoi... Mon avis sur ce combo n'est pas près de varier !

MOTORHEAD, ben c'est Motorhead hein... On les a pas vu mais on les a entendu, et c'etait la même setlist que d'habitude. Gaetan a eu un gros dilemme entre Motorhead ou chercher des Munten pour boire ! Que tu sois flagellé toute ta vie pour leur avoir fait des infidélités :p

Alors que la pluie ne voulait plus quitter les lieux, deux superbes arc en ciel préfiguraient de la venue du headliner tant désiré par nombre de metalheads, les américains de KISS, qui n'avaient pas foulé le territoire européen depuis près de 10 ans ! Ils étaient attendus, c'est peu de le dire ! Moi même, alors que je n'ai jamais été un grand fan, j'étais curieux et impatient de voir enfin ZE show à la Kiss.
Et ben pour ce coté visuel, j'ai pas été déçu un brin ! Un grand voile noir qui cache la scène avant de tomber aux premières notes de "Deuce", pour découvrir le combo descendant du toit sur une plateforme, ca commence fort ! Plateforme qui sera utilisée pour monter Gene Simmons vers la fin de la prestation. Des pyros récurrents, des feux d'artifices par dizaines, surtout pendant les rappels, les maquillages bien sûr, le logo KISS qui s'allume tout en ampoules derrière le batteur, le sang dans la bouche de Simmons, le crachage de feu, etc etc... Du gros spectacle à l'américaine comme je l'aime (on est loin de Police en moins cher ! :p).
Et ça s'arrête à peu près là pour ma part. Parce que n'etant pas fan ultime, je connais mal la première période 70s, donc à part les titres présents sur le "Alive 3", et sur un double best of dont je n'ai pas tout retenu, je n'accroche guère à ce qui est joué. Pourtant c'est du basique dans l'ensemble. Bon j'ai eu mon "Rock and roll all nite", mon "I love it loud" et mon "I was made for lovin' you" notamment, c'est pas mal. Mais ce qui gachait souvent, c'est d'une part les longs soli sans reliefs... Presque 30 minutes de perdu sur l'ensemble... Et puis les vocaux de Stanley... Déjà je pensais pas que c'etait lui le leader, et que Gene Simmons intervenait beaucoup plus. Or on aurait pu mettre n'importe qui d'autre sous le maquillage, on en aurait rien su en caricaturant la chose... Et puis il a eu plus que du mal le Stanley au début... Et puis à la fin aussi en fait. "I was made for lovin' you" c'était un massacre. J'abuse en disant qu'il chantait comme une casserole, mais bon, c'était souvent limite, et je trouve ca dommage...
D'ailleurs, après une heure de show en gros, quand nous nous sommes reculés un peu dépités avec DG, naviguant sur le site, mangeant et buvant, on s'est rendu compte non seulement que la foule s'était bien clairsemée après la tour de contrôle, et que les hollandais partaient en masses irrégulières ! Ça n'a pas dû répondre à toutes les attentes du public ce retour du Baiser...


Setlist :

Deuce
Strutter
Got To Choose
Hotter Than Hell (with Gene's firebreathing)
Nothin' To Lose
C'mon And Love Me
Parasite
She (with Tommy's Guitarsolo)
100.000 Years (With Eric Drumsolo and a cool jam session)
Cold Gin
Let Me Go Rock & Roll
Black Diamond
Rock & Roll All Night

Rappels:

Shout It Out Loud
Lick It Up (with Won't Get Fooled Again Part
I Love It Loud (With Gene's bloody bassolo)
I Was Made For Lovin You
Love Gun (with Paul's flying act)
Fans singing the Dutch National Athem & Detroit Rock City.


Après deux heures pleines, tout se rallume, et on fait un bilan encore une fois extrêmement positif de ce festival hollandais bien bonnard ! Pas cher à l'entrée (le prix d'un show de Kiss à Paris à quelques euros près...), pas de chevauchements de groupes, une prog de qualité et inédite pour pas mal de combos, un public pépère certes, mais connaisseur, un accès facile, bref rien à jeter, et en espérant qu'il soit sur deux jours l'an prochain, avec les mêmes ami(e)s.

> Réponse le 22 juin 2008, par Philippe

Gandalf, notre archéologue du rock 80's ! Ca avait l'air très lourd en effet, et à tous les sens du terme ;-) . Content de voir en tout cas que le brave Dee Snyder a toujours la patate (lui qui a bravement défendu l'ensemble du hard rock face à une commission maccarthyste dans les années 80 - Voir le très cool documentaire "Metal, Voyage au Coeur de la Bête" chroniqué par ailleurs). Un vrai héros de l'undergroune en somme...  Réagir


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