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Chronique de Concert

Arrow rock Festival

Biddinghuizen en Hollande 30 juin 2007

Critique écrite le par

Deux semaines après le Fields of Rock, se déroulait le Arrow rock... exactement au même endroit ! Dans les champs jouxtant le Walibi World de Biddinghuizen, au nord de la Hollande. Tout était déjà en place donc, et je trouve que c'est une excellente idée pour tout le monde, que d'utiliser les mêmes infrastructures pour plusieurs fests. Pour les organisateurs, ça doit leur permettre de rentabiliser les frais, et pour les festivaliers, d'être sur un site qu'ils apprécient.
Car de tous les fests que j'ai pu faire, pour ce qui est du site en lui même, c'est un de mes favoris ! Trois stages assez éloignées pour ne pas se géner, sol moitié betonné pour les allées, et copeaux de bois sur la terre pour éviter le bourbier devant les scènes, un immense chapiteau pour l'une des stage, sur plancher, pas mal de choix pour la bouffe et les boissons, bon système de jetons, prix raisonnables, trés bon système de parking/camping une fois qu'on y est habitué, sanitaires en nombre cette fois ci, une orga impeccable, bref c'est clean et agréable.

Cette année, ce festival plutot orienté rock et hard rock que Metal (le bon pendant du Fields of rock pour moi) se déroulait malheureusement sur une seule journée (ça varie un an sur deux). Ce qui avait le désavantage de se faire chevaucher constamment les trois scènes. Mais ce qui a eu l'avantage de nous permettre de filer au Werchter rock le lendemain pour Metallica !

Alors pourquoi se renfiler ces milliers de bornes seulement une semaine après être revenu du periple Fields of rock/Aerosmith-Paris ?
Pour une trés bonne affiche qui faisait la part belle à une majorité de combos que je n'avais jamais vu pardi ! Entre le Fields et le Arrow, je n'aurai jamais autant vu de groupes et si peu bu en fest ! Comme quoi, y a encore de bien belles choses à voir live ! Et les 25 000 personnes présentes devaient penser de même. Une ambiance trés cool et pépère, avec une moyenne d'âge plus élevée que pour un fest Metal, normal au vu des combos aux décennies de carrière derrière eux.


C'est donc après m'être fait récupérer à la gare de Metz par Marjorie la nordiste, la veille, que nous filons sur les Pays Bas, et en Mercedès classe A, s'il vous plait ! Je dois m'embourgeoiser avec l'age... Mais c'est pas tous les jours qu'on a 25 ans, hein. Dommage que Tom et Alex ne nous aient finalement pas rejoint, préférant rester au fest belge que nous rapatrierons le dimanche.
La météo est clémente quand nous arrivons vers les midi au parking pour la modique somme de 5 euros, (et non pas 15 euros comme au Werchter...). Ce qui ne durera pas, mais nous n'aurons pas droit aux foudres célèstes, les nuages squattant l'horizon jusqu'au soir sans crever.
Le temps d'acheter nos tickets (et par la même de griller une bonne partie de la queue), puis de boire une bonne binouse belge en attendant l'ouverture des grilles, et c'est l'entrée sur le site.
On se prend quelques "munten" d'avance, mais le système mis en place, qui consiste à ramasser dix gobelets plastiques en bon état pour avoir un jeton, nous permettra de boire et manger pratiquement gratos. Y avait bien plus clochards que nous, certains avec des dizaines de verres en stock pour les rendre ensuite au "Clean Up". Tres bonne idée je trouve, où tout le monde s'y retrouve.

Mais pas le temps de zoner, les groupes vont s'enchainer, et on va commencer par Tesla sous le chapiteau ! Une heure de temps de jeu pour un premier groupe, c'est le pied non ? Contrairement à certains fests qui invitent des dizaines et dizaines de combos pour ne les laisser jouer qu'une demi heure en moyenne, une heure et quelques au mieux pour le headliner (oui oui je vise le Hellfest, un souci ?), je préfère en voir moins, mais avec un set raisonnable. Ici, tous joueront au moins une heure.
Les TESLA vont donc gentillement ouvir les "hostilités" devant une audience correctement garnie sur le devant, en nous délivrant leur glam rock plus rock que glam si on excepte les balades qui ont fait leur réputation ! J'ai toujours un peu de mal avec cette voix particulière, mais live, ca riffe et ca envoie trés bien ! Bonne attitude et bon son d'entrée de jeu !
A la moitié du set ils enquillent les slows, en commencant par l'inévitable "Love song" que pas mal de "pisseuses" attendaient, puis un autre, puis un autre.... Je suis donc content d'avoir pu voir que ça bougeait sur scène mais bon...

Bon c'est pas tout ca, mais sur la Mean Stage INXS a débuté son show depuis 10 minutes! Alors on préfère aller voir de quoi il retourne là bas par pure curiosité, car INXS sans Hutchence, je voyais pas trop l'intêret... Je savais même pas qu'ils étaient reformés pour être honnête !
On arrive à s'insérer sans soucis tout devant, et on va prendre une bonne claque dans la tronche ! On a bien fait de se sauver du chapiteau tiens !
Sous un ciel plombé, les australiens vont enchainer tubes sur tubes, hits sur hits ! Et ça rocke ! Les zicos s'amusent, et le chanteur... ben le chanteur il m'a soufflé ! Hutchence avait un réel magnétisme animal, sexuel même. Mais ce beau brun (aux dires de Marjorie qui a du en mouiller sa petite culotte) m'a fait oublier le chanteur originel ! Et ça c'est fort ! Il a beaucoup pris à Dave Gahan pour la nonchalance sensuelle de son jeu de scène. Fringué tout de noir, regard ténébreux et sourire charmeur, il assure son magnétisme personnel. Mais en plus de ça, il a la voix qui va plus que bien ! Grave et chaude, tantôt à sussurer, tantôt à laisser son organe s'envoler... Un must j'ai trouvé. Je suis resté scotché par ce mec, et par les membres d'origine plus agés accompagnant ce jeunot sans complexes ! Une avalanche de tubes pop-rock, de "New sensation" à "Need you tonight" en passant par "Devil inside" ou Disappear... On a du rater "Suicide blonde" au début, mais qu'importe, c'était bandifiant ! Dommage de les avoir raté en salle, mais c'etait une trés bonne séance de rattrapage :)

A peine terminé, qu'on se presse pour aller voir THIN LIZZY... qu'on ne verra jamais car la Rock Palace (le chapiteau) était surbondé ! Impossible de mettre un pied dedans, ça débordait de tous les cotés ! D'ailleurs je comprend pas bien pourquoi ils jouaient ici et non pas sur la Mean stage, à la place des Riders on the storm par exemple. Tout comme Europe sur la petite Open arrow rockstage. Ma foi...

Par dépit, on ecoute donc le set de loin en chinant le Metal Market attenant, on rencontre Frantz (enfin il me reconnait plutot), puis on retourne de là où on vient, pour assister au show des RIDERS ON THE STORM, qui est plus qu'un tribute band aux mythiques Doors puisque le clavier de ces derniers joue la dedans. Et le gratteux peut être, j'ai pas bien vu.
Moi j'etais ravi car ça me donnait une occasion d'entendre live des chansons qui m'ont marqué bien plus jeune, d'un combo que j'ai ecouté en boucle... Et musicalement, rien à dire, c'est excellent ! On ferme les yeux et on se croirait revenu 40 ans en arrière... Que des hits bien sur ! "Break on through", "LA Woman", "The music's over", "Love me two times", "Light my fire", etc etc etc ! Impossible de tout a voir donc forcement il m'en manquait, mais en 1h15, j'ai pris mon pied, j'ai trippé et pu imaginer ce que ca devait être à l'époque, en pleine periode hippie et folies en tout genre ! Le seul souci, c'est qu'en ouvrant les yeux, le remplacant de l'irremplacable Jim était un peu sans saveur... Autant le remplacant de Hutchence dans Inxs avait du charisme et assurait à mort, autant j'ai trouvé au petit blondinet un manque de magnétisme regrettable. Mais bon, s'il y a bien un frontman doublé d'une personnalité unique, qui ne pourra jamais etre egalé, c'est Morrison. Donc bon... Ce qui ma plu, c'est la perfection auditive, et la joie de jouer des zicos.
Decidémment ce Arrow tient toutes ses promesses, et le meilleur reste à venir !

C'est à la fin de ce set qu'avec ma complice on se décide à baffrer un petit quelque chose pour tenir jusqu'au soir. En faisant la queue devant le stand des cornets de frites, j'entend une sono qui passe du Supertramp, ma foi pourquoi pas. Et puis encore un titre. Et encore un. Bizarre... Et en me retournant vers la petite scène tout au bout, je vois un mec tout seul chanter devant son piano ou clavier... Je regarde le programme filé en rentrant, et je capte que c'est en fait ROGER HODGSON, la voix de Supertramp, tout seul avec une bande son ! Alors autant je vois l'intêret d'un "tribute band" comme les Riders, autant j'en vois pas vraiment d'un unique membre d'un grand combo, seul à son piano qui fait karaoké sur des bandes de son ancien grand combo... Le public a bien aimé, y avait du monde qui chantait avec lui, et moi je pourrai dire que j'ai vu Ze voice of Supertramp. Cool non.

On zappe VAI sous le chapiteau, qui se chevauche avec Hodgson et le prochain gros hard rock band de la journée: SCORPIONS ! Y a pas encore super foule devant la Mean Stage quand les allemands se pointent sur le titre d'ouverture de leur dernier opus... que je viens d'acheter une heure avant au Metal Markt ! Donc, sans connaitre les morceaux, je reste un peu stoique. Et pourtant depuis qu'il passe tres souvent dans la chaine hifi, je les trouve trés bon ! Dommage de ne pas avoir apprécié totalement ce début de show, les classiques étant à la fin. Et ayant dû partir après "The Zoo" pour cause de chevauchement encore une fois, ben ca laisse un goût d'inachevé. Car les zicos etaient bien en forme, et le son etait bien heavy !


Setlist:

1. Hour 1
2. Bad Boys Running Wild
3. Love 'Em Or Leave 'Em
4. The Zoo
5. Coast To Coast
6. Humanity
7. Tease Me Please Me
8. 321
9. Bas- en drumsolo
10. Blackout
11. Big City Nights
12. Dynamite
13. Still Loving You
14. Rock You Like A Hurricane

Pourquoi partir en plein bon set de Scorpions ?! Pour voir EUROPE pardi !!!
Je les avais encore jamais vu !! Si c'est possible ! Trop jeune quand j'ai acheté le 45 tour de "The Final Countdown"" en 86, séparés quand je commencais à enquiller les lives, et toujours ratés depuis la reformation d'il y a quelques annéés... C'était l'occasion, une des raisons de ma venue au Arrow !
Ils jouaient en dernier sur la petite scène, et ont bénéficié pendant un trop long moment du son le plus pourri de la journée. Très faible, grattes inexistantes, batterie trop sourde... J'étais énervé ! Et les gens autour de moi aussi apparement ! Y avait du people pour les Suédois ! Et c'était mérité !
Car malgré ce son moisi une bonne moitié de concert et l'exiguité de cette Open Arrow Rockstage, les gars se sont donnés, ont tout fait pour faire oublier ces soucis materiels, avec un Tempest remuant et tout sourire, de longue ! Ce plaisir était communicatif au possible ! Bon, c'etait pas la folie pure, on reste en hollande. Mais y avait une bonne ambiance, ca chantait les vieux titres, et quand le son s'est arrangé, et qu'ils ont enquillé "Start from the dark", puis "Rock the night"... "Cherokee" et "The final Countdown" en final... Ben c'était great ! Tempest faisait hurler l'audience sur les refrains, et quoi qu'on dise de leur titre phare, c'est un plaisir ultime de l'avoir live, en karaoké géant ! Moi ca m'a mis une patate du feu de diou !
En plus ils ont joué "Seven doors hotel" ! Et puis "Sign of the times" ! Et puis "Carrie bien" sur ! J'adore "Start from the dark", leur avant dernier effort, content d'en avoir eu deux. Pour le dernier opus qui me manque, dur d'apprécier les chansons interprétées, car joués vers le début du show...
Au final, je suppose que pour ceux qui les voyent régulièrement, ca devait pas être le meilleur concert donné, mais perso ce fut une véritable satisfaction, pour mon dépucelage, et je me doute bien qu'avec de bonnes conditions, ca doit péter encore plus ! Présent next time. Peut être au Arrow 2008, où ils sont pressentis, car normalement ils devaient joués avant Aerosmith, mais y a eu des problèmes logistiques.

Vite vite, faut se bouger pour assister au big show du THE AUSTRALIAN PINK FLOYD SHOW ! Qui a du débuter 15 mn plus tôt. Heureusement ils sont à la bourre, ou ils nous ont attendu, et on se pointe pile pour la longue intro de "Shine on your crazy diamonds". Le chapiteau est comble, c'est le grand jeu de lights, pas mal de zicos sur les planches, un son parfait... On s'y croirait ! Encore plus quand un des deux chanteurs (le gratteux ?) a la même voix que Gilmour pratiquement !
Tout y est... sauf que c'est pas Pink Floyd ! Non en fait c'est vraiment bien foutu, rien à redire, c'est du mimétisme au top. Mais ayant vu la tournée de Waters trois fois depuis un an, ca faisait doublon pour les titres ! Et pas tous les meilleurs. Enfin, j'adore toujours entendre "Money", "Breathe".... Mais quand ils ont débuté "Set the controls for the heart of the sun", je me suis dit qu'il manquait vraiment un truc et que depuis plus d'une demi heure, à part un trés bon "Learning to fly" inédit pour moi, ca faisait vraiment redite, et j'avais pas le feeling et l'emotion qui me prend à chaque live de Waters...

Donc cassos vers la Mean stage pour s'affaler un peu sur les talus herbeux des cotés, un petit verre à la main, suivant de loin la fin du set de TOTO, combo maintes fois vu à Marseille, mais dont il est impossible de se lasser des standards que sont "Hold the line", ou "Africa" en rappel. Toujours pro, Lukather toujours impressionant de facilité.

Enfin vient une pause sur toutes les scènes, car last but not least, les AEROSMITH sont attendus pour conclure un fort bon fest qui m'a donné envie de revenir l'an prochain !
La foule se tasse, le jour se languit, et presque une heure après les dernières notes jouées par Toto, les écrans géants annoncent le début du show, comme à Bercy, par des images diverses du groupe avec des riffs connus en fond sonore.
Puis il est temps de faire l'amour dans l'ascenseur ! Les Aero sont en méga forme, plus encore qu'à Paris, Tyler est déchainé, fait son (bon) cinéma sur "Baby please don't go", nous dévoile toutes les facettes de son talent vocal, scénique et théatral et avec Perry ils vont trés souvent se balader sur l'avancée de scène qui a servi à tous les combos précédents (et nous etions idéalement placés, juste à leur hauteur coté gauche, un must).
Je répète ce que j'ai déjà dit, à savoir que ce duo infernal booste tout le show, les autres sont (et ont toujours été) beaucoup plus pépères, mais Aero c'est une alchimie générale. Ce sont ces zicos et pas d'autres, point.
Quand pour le deuxième titre nous avons eu "Same old song and dance", j'ai été pris d'un fol espoir de voir la setlist bien changée par rapport à Bercy, mais finalement non, on aura encore cette daube de "I don"t wanna miss a thing", au sympa mais dispensable "Jaded", et aux covers figurant sur "Honkin' on bobo". Et comme ils ont joué moins longtemps, ca a fait sauter "Rag doll" et Mama Kin" surtout ! Par contre j'ai trouvé le "Season of wither" bien plus flambant. Pour le reste, ce fut du grand Aerosmith, avec un trés trés bon public et un son à tout casser.
J'espère qu'ils attendront pas 10 ans avant le prochain tour cette fois...



Setlist:

1. Love In An Elevator
2. Same Old Song And Dance
3. Cryin'
4. Eat The Rich
5. I Don't Wanna Miss A Thing
6. Jaded
7. Baby, Please Don't Go [Big Joe Williams cover]
8. Hangman Jury/Seasons Of Wither
9. Dream On
10. Livin' On The Edge
11. Stop Messin' Around [Fleetwood Mac cover]
12. Sweet Emotion
13. Draw The Line

Rappel

14. Walk This Way



Ainsi s'achève cet excellent premier Arrow rock personnel, qui me semble de plus en plus incontournable dans ce que je recherche aujourd'hui coté gros lives et fests inédits. Faut juste revoir les queues d'entrée (pour les retardataires de l'après midi, hein Christelle...) et de sortie (ils n'avaient pas prévus qu'autant de festivaliers se ramènent en voiture. 1200 personnes à peine qui sont venus autrement. Sur 25 000, ça fait peu !). Mais c'est un détail, le reste était irréprochable. See you next year ! Sur deux jours si possible cette fois !