Chronique de Concert
ASA + Nina Attal
Si le prix Constantin d'Asa date de 2007, le public n'a vraisemblablement pas la mémoire courte lorsqu'il s'agit de suivre les artistes qu'il juge talentueux. En témoignent les nombreux spectateurs qui bondaient l'Usine d'Istres, vendredi soir. 300 000 exemplaires de son premier album éponyme écoulés, la jeune artiste franco nigérienne revient. Avec elle, un parfait alibi pour refaire le tour des salles françaises, "Beautiful Imperfection", son dernier opus.
Mise en abime avec Nina Attal, jeune midinette secondée par Phil Devin son guitariste. 19 ans de moyenne d'âge sur scène, qui contraste avec une musique et des textes d'une grande maturité. Entre blues et soul la douce voix de Nina trouve sans peine une place de choix. "Sexy'N Crazy", un des morceaux de la composition de la jeune Attal, semble imprégner chaque courbe de son corps. Et comme si ses cordes vocales n'avaient pas fini de surprendre l'Usine, l'ingénue cantatrice s'adonne même à quelques remarquables solos de guitare.
Après une légère et non moins subtile reprise de Ray Charles, Nina Attal retourne sur ses plates bandes. "Respect yourself" ultime morceau spécialement interprété en duo avec le public ne laisse en tête qu'un seul terme pour juger la prestation, Respect ! Le sourire jusqu'aux oreilles, le talent au bout des doigts, la soul dans tout le corps, autant d'atouts mis au service de la promotion du premier album de Nina, "URGENCY". Le titre est évocateur, plus qu'un conseil, un avertissement. L'urgence est dans les bacs !
Changement de décors avec Asa. En fond de scène, de grosses fleurs lumineuses, symbole de l'épanouissement de l'artiste ? Possible. En 4 ans, cette jeune demoiselle est passée d'espoir de la musique soul à valeur sure du registre. Autre changement notable l'apparence, le bourgeon à l'image de Tracy Chapman vient de fleurir en une jeune femme affirmée au look rétro. Seule reste une voix, sa voix d'une candeur céleste, douce, généreuse, berceuse de la nuit. Dans son plus simple appareil, sans aucun effet, du talent brut à l'état pur l'acabit de Nneka, Grace et soyons fou, Nina Simone.
Des les premiers morceaux dont l'entrainant "Maybe", il est aisé de comprendre pourquoi des artistes comme Tiken Jah Fakoly et plus récemment Yannick Noah ont désiré collaborer avec Asa. Délectable incarnation de la Soul avec un grand S, le public se trouve rapidement acquis à la cause de la demoiselle. Incarnation d'une joie de vivre communicative même ses musiciens, au nombre de 6, ont l'air de prendre un plaisir incommensurable. Plaisir traduit par un morceau instrumental aux couleurs tourmentées du flamant rose.
Entre deux boutades, dans un français timidement brouillon, sur Nicolas Sarkozy et son renouvellement de visa, la diva de la soirée ôte ses talons rouge vif. Déhanchés, pas de danse, et autres gesticulations deviennent instantanément plus accessibles. "Fire on the moutain", titre emblématique qui lui valut la distinction Constantine embrase littéralement la salle bucco rhodanienne. Comme prise dans une tornade rythm and blues, les quelques ballades aussi majestueuses soient elles, ne calmeront certainement pas la fougue qui s'est emparée de l'âme d'Asa.
Non contente d'alterner l'Anglais et l'Yoruba au chant, c'est en français sur un texte du grand Serge Gainsbourg, que la parisienne de naissance finit de convaincre les derniers septiques, s'il en est. "Jailer" ? Les âmes qui peuplaient l'Usine vendredi soir l'étaient à la sortie de la salle. Victime consentante du flow de la jeune soulgirl, les presque deux heures de show n'auront laissé l'impression que d'une courte demi heure. Si Asa n'a pas reçu de prix, de victoire ou de totem cette année, la plus belle des satisfactions reste les perspectives de longévité qu'offre une salle quasi remplie mais entièrement comblée. Multipliez ça par le nombre de salles déjà visitées, ajoutez les à celles qui sont en voie de l'être. Vous obtiendrez un chiffre qui ne sert strictement à rien si vous ne vous déplacez pas pour constater par vos propres oreilles !
Critique écrite le 13 février 2011 par Boby
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