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Chronique de Concert

Astra Anathema

Astra  Anathema en concert

Cabaret Aléatoire - Marseille 16 Octobre 2012

Critique écrite le par

A l'image de L'Espace Julien la semaine dernière, le Cabaret Aléatoire a lui aussi changé de visage pour recevoir les californiens de San Diego du groupe Astra pour assurer la première partie de Anathema. C'est même l'ensemble de La Friche Belle de Mai qui est en plein travaux (ce qui ne rend pas son accès des plus faciles ... Mais à cœur vaillant, rien d'impossible !)



La petite scène est déjà prête pour commencer cette soirée spéciale Rock Progressif, avec tous les instruments alignés quasi tout devant et les cinq membres du groupe qui prennent place en toute simplicité, comme si de rien n'était et attaquent direct une musique planante et pêchue à la fois.

La scénographie est, par contre, quasi inexistante (même si cela n'enlève rien à un indéniable talent), se limitant à priori aux mouvements de leurs longs cheveux, têtes en avant. Le tout sur une musique digne d'un Pink Floyd des jeunes années, mise en valeur par un son miraculeusement bon (je n'aurais jamais pensé dire cela de cette salle qui m'a si souvent déçu à ce niveau ... Alors Merci les travaux !!)


Nous avons devant nous cinq musiciens, mais surtout cinq bulles en apesanteur dans une lumière blanche et un peu de fumée. La musique est juste superbe, ménageant quelques moments de répit seulement habités par des crissements de guitare qui me font penser au chant des baleines ... Drôle d'ambiance très enveloppante, voir même envoutante.

Entre les morceaux, ils se risquent à quelques mots dans un américain juste incompréhensible pour moi, dont je ne chope que quelques bribes ... "Underground ... California" ... Bref, on a compris l'idée générale en tout cas.

Le second morceau commence et les premières notes peuvent laisser croire que c'est une reprise de Careful With That Axe (des Pink Floyd). En fait, il n'en est rien, mais on y est donc bien en plein dans cet univers psychédélique expérimental ! Les lumières sont dardantes. Le blondinet au clavier de droite chante avec une voix magnifique, très douce dans ce flot de musique, avec des claviers très présents. Ils sont toujours assez statiques, mais tous installés sur un si petit espace qu'en fait on y gagne en intensité.


"Sorry, but I don't speak any french !" C'est tout ce que j'ai chopé (et j'avais bien remarqué ;) !!) Les grandes envolées d'orgue sont doublées de guitare et de basse. On monte à la fois en harmonie et en puissance. Ils ménagent leurs effets, les jeux de rythmique et chantent à plusieurs voix The Black Chord, sur fond de gammes de guitares et de cymbales qui claquent un maximum. Définitivement du Rock Progressif pur et dur au son très US 70's, qui fait durer le suspens jusqu'à la dernière note.

Jusqu'au bout, je ne capterai rien aux annonces (mais je comprendrai après la fin du set, en discutant avec un des musiciens, qu'il y a eu un quack avec la batterie). Ils reprennent donc, toujours tonitruants, jouant vraiment sur des intros très élaborées et beaucoup plus lente, à chaque fois, que ce qui suit. Par contre, le second chanteur est un peu moins convainquant que le blondinet du début et la batterie termine de se faire remettre d'aplomb alors que le batteur a déjà repris ses cavalcades. Ça pète. Ça envoie. Une fin de morceau assez space, à fond dans le son expérimental, avec guitares dégoulinantes et drums, aux rythmes brisés, hyper présents.


Dernier morceau. Harmonies et contre-harmonies. Toujours ce système d'univers qui se superposent : Un parfum de balade dans les moments chantés versus les explosions qui s'en suivent, avec une batterie qui se fait franchement plaisir.

La fumée se dissipe un peu. On voit leurs visages baissés (assez introverti comme truc quand même !) pour un très beau dernier round. Le guitariste joue à merveille de son écho. Ça monte de plus en plus, avec une puissance parfaitement maîtrisée qui ne tourne jamais au cafouillage. Avec l'intensité, c'est l'agitation des têtes dans le public qui augmente exponentiellement ... Et oui, c'est là tout le plaisir du Rock Prog : Il n'y a que quatre morceaux par set, vu qu'ils durent 1h30 chacun ;) !!

Alors ce soir marque définitivement ma réconciliation avec l'acoustique du Cabaret Aléatoire (qu'est-ce que ça va être pour Anathema !!) Les visage sont hyper "pris", avec juste ces légers balancements des têtes. Un petit bijou à la guitare pour finir ... Définitivement et merveilleusement très années 70.


Richard Vaughan : Chant - Guitare & Clavier
Conor Riley : Chant - Guitare & Clavier
Brian Ellis : Guitare
Stuart Sclater : Basse
David Hurley : Batterie

Setlist
1 - Cocoon
2 - The River Under
3 - The Black Chord
4 - The Weirding

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Pendant le changement de scène entre Astra et Anathema, on a même droit à un petit passage d'aspirateur de la scène, sur fond de Radiohead ... Ça ce n'est pas banal au moins !! (les frères Cavanagh ont-ils décidé d'adopter le mode "pieds nus" de leur cher ami Steven Wilson ?!!)

La musique commence sans personne sur scène, puis ils font leur entrée par les deux côtés en applaudissant par dessus leurs têtes et prennent place devant les micros alignés devant nous, en attrapant leurs guitares. C'est une nouvelle expérience pour moi que de les entendre et surtout de les voir sur un si petit espace. Je suis convaincue que cela peut donner une très belle dimension à leur musique, que j'ai toujours trouvée fabuleuse.

Premier morceau et déjà les voix de Vincent et de Lee se mélangent. Elle, est aérienne et Lui, porte tout son corps en appui vers l'avant, penché sur son micro. Le batteur fait les chœurs. Le bassiste s'approche tout près du public ... Et lorsque la guitare s'envole avec leurs voix, les têtes du premier rang partent toutes en même temps et ne s'arrêteront qu'à la fin du Set.


Il y a un chouilla trop d'électro à mon goût, mais ça le fait vraiment bien, avec leurs trois corps tendus vers leurs micros. Les lumières balayent le public et Vincent se déplace pour venir jouer tout devant (ce qui déclenche des cris de plaisir autour de moi !!) Le clavier monte tout en grâce sur la seconde partie de Untouchable, avec la voix qui se positionne par dessus le piano. C'est déjà presque magique ... Quand Lee prend le relai. Cette fille a véritablement un timbre extraordinaire et leur duo est juste parfait. La musique monte d'une manière fabuleuse, devient presque entêtante ... Voire même attaque le cerveau !

"Bonsoir. Comment ça va Marseille ?!! C'est la première fois qu'on vient ici !" Les lumières sont braquées vers le public, avec un rayon vert qui le traverse de part en part. Guitariste et bassiste à chaque bout ressemblent à des somnambules ... Et puis c'est un grand Boum, avec un public qui se met à hurler. C'est très Rock, puissant, avec relai du clavier et encore une sacrée clappe, avant de repartir sur une cascade de gros son d'une intensité incroyable. Recette infaillible pour faire tomber une salle déjà conquise et de près, comme cela, c'est juste faramineux !!


Pour Dreaming Light, on a encore droit à un départ voix/clavier. Ils sont capables de commencer avec une pureté parfaite comme ça, puis de faire tout exploser. C'est l'émotion dans la puissance (ce qui n'est pas donné à tout le monde). Planant et enivrant. Et là, coup de théâtre : Le Vincent pique l'appareil de Mon Photographe ;) !! Excellent et pour plus grand bonheur du public, qui veut être sur la photo (que j'espérais belle, mais va s'avérer plutôt floue ... C'est que ce n'est pas si simple de se servir d'un gros n'appareil, croyez moi !!) Les derniers mots soufflés sur le piano, soutenus par la douceur des guitares, seront magiques.

Everything nous offre à nouveau un départ tous les trois de front. Le son est étonnamment bon et on entre littéralement dans cette musique entêtante (ou bien c'est elle qui entre en nous ... je ne sais plus) et le partage est monstrueux. Le public se met à se la jouer Supporters de Foot (on est à Marseille que diable !!) et Vincent s'éclate à parler français avec lui. Puis, l'instant d'après, il est en totale immersion. Son corps se cabre sur la musique. La batterie se met à tambouriner comme un cœur qui bat. Bassiste et guitariste jouent face à face ... Et vous connaissez un concert métalleux où les gens demandent le silence aux bavards ? Et ben moi, maintenant : Oui !!


Des riffs de guitare qui font vibrer le public. Vincent qui hurle au ciel comme un animal blessé; qui, sur la scène, il se déplace comme un félin et vient onduler avec sa guitare juste devant nous. Dans la salle, c'est un pogo qui commence sur ce florilège de guitare. Emotional Winter est un véritable morceau de bravoure. C'est fabuleux.

La bande d'hurluberlus dans le public fait son effet et le bassiste répond à leurs cris de hooligans. A chaque morceau, c'est la même magie. Lee revient avec eux pour apporter ce mélange unique de douceur et de force. La batterie lance le départ d'une vague de guitare qui monte vers nous et nous transporte vraiment ailleurs. C'est une déferlante d'une puissance démentielle.

"Merci tout le monde !! Nous avons un nouvel album cette année" nous lance Vincent une main tendue. Puis il nous présente Lee dans une lumière de petit matin. Cette voix qui s'élève me donne à penser qu'une seule autre personne est capable de me faire ça dans ce type de registre et c'est Maria Q (de Archive). Vincent la rejoint et martèle la musique de sa main. Tout explose, puis c'est elle qui termine A Simple Mistake seule. Pur moment de bonheur.

Jamie prend le relais et lance une clappe dans un public qui suit sans sourciller, puis il se met à danser avec Lee. Ils sont super proches de nous. Tout est d'une simplicité et d'un naturel désarmant, le tout chargé d'une émotion et en même temps d'une intensité incroyables. Vincent vient les rejoindre, avec sa manière si particulière de chanter, avec comme quelque chose de désespéré dans la voix ou, du moins, de très intense. Avec aussi ce corps torturé qui semble avoir du mal à tenir en place.


Vraiment un sacré son ce soir, auquel Le Cabaret ne nous avait pas habitué jusque là. Une basse qui se détache à merveille. Des instruments subtiles et puissants. De superbes Drums. Chaque instrument a sa juste place et se trouve dosé à la perfection. Vincent et Daniel jouent dos à dos, têtes au ciel, avec le piano qui reprend ses droits. Ils font hurler le public en l'haranguant du bout des doigts. La batterie repart. C'est quasi hypnotique. La salle ne lâche rien et en veut toujours plus. Daniel, droit comme un i, bat la mesure du poignet. La voix robotisé de Vincent chante, comme en communion avec le public. Il se jette à genoux pour jouer de ses manettes et de ses boutons, faisant sortir des sons improbables de sa guitare.

Puis, avant de commencer A Natural Distaster, il nous demande de prendre nos portables pour faire un véritable Light Show. Donc briquets et smartphones sont de sortie. Ils chantent en canon. On se retrouve dans une église métalleuse, avec la voix d'ange de Lee, qui termine encore une fois seule, à capella. C'est magnifique.

Ils veulent terminer sur Flying et nous demandent si on en connait les paroles. Ça commence comme une balade à la guitare. La salle chante. La batterie et la basse viennent intensifier tout cela. On a droit à un quasi solo de guitare de folie mené avec une zenitude hors du commun (qui se termine tout de même sur un genoux). Ils enregistrent la ligne mélodique qui continue seule, avec le public qui fait la voix ... Tout en douceur et pour un équilibre parfait pendant qu'ils quittent la scène.

Ils reviennent bien sûr et prennent place autour de la batterie pour jouer face à elle. Lee et Vincent chantent Internal Landscapes de façon très languissante, avec leurs voix qui se fondent littéralement avec la musique. Il n'y a plus qu'à fermer les yeux et à se laisser porter. Les guitares montent petit à petit, soutenues par la batterie. Ils sont tous les trois de dos devant elle. Puis reviennent vers nous : "Qu'est-ce qu'on fait ?" Et bien on continu !! C'est comme un tonnerre qui se met à gronder. Le public tout entier semble reprendre le refrain de Fragile Dreams. C'est hyper impressionnant. Marseille est au taquet. Les mains sont levées. Ça saute. Et Vincent vient faire le tour du public en devant de scène dans un tollé général ... Que dire, sinon que ce soir nous aurons eu droit à une belle ambiance de Oufs !!


Vincent Cavanagh : Chant & Guitare
Daniel Cavanagh : Guitare - Chant & Clavier
Jamie Cavanagh : Basse
Daniel Cardoso : Clavier
Lee Douglas : Chant
John Douglas : Batterie

Setlist
1 - Untouchable (Part 1)
2 - Untouchable (Part 2)
3 - Thin Air
4 - Dreaming Light
5 - Everything
6 - Deep
7 - Emotional Winter
8 - Wings Of God
9 - A Simple Mistake
10 - Lightning Song
11 - The Storm Before The Calm
12 - The Beginning And The End
13 - Universal
14 - Closer
15 - A Natural Distaster
16 - Flying
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17 - Internal Landscapes
18 - Fragile Dreams

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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