Chronique de Concert
Astronautalis + Stalk
On ne compte plus les artistes d'exception qui se sont produits dans la salle indé de Clermont-Ferrand où nous nous rendons ce soir... Du bassiste de Fugazi, Joe Lally, à The Ex, en passant par Oddateee, Red Fang ou les New Yorkais d'A Place To Bury Strangers. Ce lieu associatif reste depuis de nombreuses années LE meilleur endroit pour découvrir toute sortes de groupes indépendants, et ce, pour un moindre coût (dépassant très rarement la modique somme de 5 euros). Ce lundi 20 mai 2013, c'est pratiquement une centaine de personnes qui s'est réunie pour assister au retour d'un rappeur américain déjà habitué des lieux, Astronautalis.
Andy Bothwell aka Astronautalis est un bosseur. Il ne tient jamais en place. Sitôt son quatrième album sorti (il y a bientôt 2 ans), le voilà reparti sur les routes. L'an passé, le rappeur floridien était déjà passé par Clermont-Ferrand, il était à l'époque accompagné de son ami Bleubird, emcee tout aussi doué dans son style. Petit changement par rapport à l'année dernière, cette fois-ci, Andy a décidé de s'entourer d'un véritable groupe, soit Mo Blunts à la batterie et Oscar Romero à la guitare et aux churs. Et il semble que ce léger changement apporte finalement beaucoup au set du rappeur américain.
Stalk
En guise de mise en bouche, c'est au Clermontois de Stalk que l'on a droit. C'est un vrai retour sur scène pour le musicien qui ne s'était pas produit sous cet alias depuis pas mal de temps, sans doute trop occupé avec son autre projet électro/hip-hop Signal Carré. Stalk est un poil différent, principalement instrumental, et musicalement proche d'un post rock, avec quelques touches d'electronica. Une sorte de Bonobo, en bien plus sombre. Les superbes jeux de lumières qui accompagnent le musicien sont en tout cas particulièrement efficaces et rendent son set captivant.
Astronautalis
Petit quart d'heure d'attente (qui passe toujours très bien dans un lieu où la bonne ambiance est toujours présente) et voilà que le duo de musiciens qui accompagne notre Andy monte sur scène. Petite présentation rapide, et voilà que la fête commence. C'est bien évidemment les derniers morceaux du rappeur qui mis en avant, ceux extrait de l'excellent "This Is Our Science", quatrième album sorti chez Fake Four Inc. "The River, The Woods", Thomas Jefferson", "Contrails" et "Dimitri Mendeleev" sont encore plus bruyants et efficaces avec l'apport des musiciens et l'on retrouve le trio déjà en sueur 15 minutes à peine après le début du concert. Il faut dire que les trois musiciens se donnent vraiment à fond, Mo martelant littéralement sa batterie, Oscar criant dans son micro pour seconder Astro' qui lui, comme toujours vit littéralement ses morceaux. S'agitant de part et d'autre de la (petite) scène, et mimant ses textes, parfois carrément en transe. Andy chante, hurle et rap avec un talent fou !
Dommage que le son de la salle ne soit pas toujours au top et parfois un peu trop fort. Plutôt bavard, il nous explique le sens de ses chansons et déconne régulièrement avec son public, il introduit l'excellent "The Wondersmith and His Sons" (extrait de "Pomegranate") en décrivant le morceau comme "le plus sombre qu'il ait jamais écrit", les paroles, malsaines et violentes, pourraient avoir étaient écrites pour l'album "Murder Ballads" de Nick Cave. On a également droit aux premiers albums de l'artiste, résolument plus folk et moins bien produits sur disque, Andy nous confie en avoir écrit et enregistrés certains ado', dans la salle de bain de ses parents. L'accent du Sud des Etats Unis est parfois vraiment compliqué à déchiffrer, Astro' en est un parfait exemple ; les commentaires faits entre les morceaux fusent à une vitesse folle.
En un clin d'il, la fin du concert est déjà là, et le charismatique emcee revient seul sur scène, pour un rappel sous forme de freestyle, encore une fois de très haut niveau. Remerciements. Fin du bal. Minuit et demi. Encore une excellente soirée, vivement la prochaine et surtout, vivement qu'Astronautalis revienne dans nos contrées avec la prochaine fois (on l'espère), encore plus de monde dans la salle.
https://astronautalis.com/
https://www.fakefourinc.com/
Photos : Stéphane Pinguet
Affiche : Bertrand Blanchard / Hello L.A. (https://www.hellola-hellola.com)
Critique écrite le 23 mai 2013 par stephane
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