Chronique de Concert
Ba Cissoko + Naïas
Belle affiche ce soir à l'Espace Julien avec deux groupes plus ou moins locaux plus ou moins en train de percer (chacun à leur niveau), en tout cas deux groupes que je me faisais un plaisir de revoir sur la scène de l'Espace. Ba Cissko dont je ne tarderai à ma joindre au concert de louage de la presse nationale (dès que je n'aurai plus de chronique de concert en retard) et Naïas le groupe qui s'est monté autour de Daniel aka Nielo qui depuis qu'il a quitté l'aile de Karpienia vole des siennes avec entrain et ne semble pas décidé à se reposer.
Naäis c'est donc sur scène Daniel Gaglione (mandole et Voix), Mathieu Goust (calbasse et Tambourin), Noël Baille (Basse), Yves Béraud (accordéon et accordina), Malik Ziad (mandole). Lorsque je rentre ils viennent tout juste d'attaquer. Je m'attendais à ce que l'Espace soit plus plein (il se remplira en fait au fur et à mesure). Une grosse barbe couvre le bas du visage de Nielo qui arbore toujours ses couleurs rouge et vert. Ses yeux intenses brillent autant que son sourire. En fait il semble avoir gagné en présence ... Quand il ne chante pas il se met arpenter la salle comme un lion en cage, jambes fléchies, comme prêt à bondir.
Si les autres sont assez discret voire effacés sur scène, ils sont par contre très présents musicalement et on sent qu'il se passe quelque chose entre eux malgré la distance qui les sépare sur la scène de l'Espace ce soir en configuration grande. Vers le 2ème ou 3ème morceau, Nielo nous expliquera qu'ils reviennent d'une résidence de création à Strasbourg et que là bas il ont rencontré un certain Yan Gilg de Mémoires Vives. Ce dernier les rejoindra d'un bon sur scène, enlevant son chapeau et commençant direct à chambrer le public à propos de son accent.
Si jusque là je trouvais des parentées entre la musique de Naïas et celle de Red Cardell, là par contre je penserais plutôt à Zebda and co avec le chant rappé de Yann. Il n'aura de cesse de bondir d'un côté à l'autre de la scène comme si il était poursuivi. Après cette invitation semi improvisée, ils continueront avec quelques morceaux que l'on trouve sur leur EP United Chapacan (dont j'essaierai de me faire l'écho prochainement aussi) tels que Mariposas de noche, La Grinta tous deux pleins d'énergie. Puis ils calmeront le jeu avec une reprise de Matteo Savlvatore (merci google) Lu Polveronne, morceau en italien (les précédents étant en français et/ou occitan/provencal et/ou espagnol), pendant laquelle Nielo ne sera accompagné que par Yves à l'accordéon.
Pour finir une version musclée d'un autre de leurs tubes Les Ailleurs et toujours ce grand sourire dans cette barbe et des yeux qui brillent. Chose amusante et symbolique pendant le salut Nielo (qui n'aura dit que 2 ou 3 "Aaaaarraaahhhhhhh !!!!!."
ce soir) sera le seul des cinq à se retrouver dans l'ombre. Ce qui me permet de faire une petite parenthèse sur la lumière que j'ai trouvé assez difficile pour faire des photos. Je ne sais pas si ils ont changé quelque chose (surement ces trucs à diode), mais pendant des années à l'Espace il n'y avait qu'à cliquer et on était sûr d'avoir de jolies photos, là j'ai eu beaucoup de mal pour un résultat moyen.
set list : Lo Darrier, Bocari, Dounaran, Exil, Mariposas, La Grinta, Lu Polveronne, les Ailleurs
Lorsque le rideau se rouvrira enfin pas mal de temps ce sera écoulé. Du temps pendant lequel plus de gens sont arrivés j'imagine. Sur scène il est accompagné de 8 musiciens : Sekou Kouyate (à la kora et au chant), Alhassan Camara (à la batterie - si je ne me trompe pas), Ibrahima Kourou Kouyate (à la basse), Abdoulaye Kouyate (à la guitare) en renfort desquels on trouve un autre guitariste, un percussionniste et deux cuivre (saxo et trompette).
Ba commencera seul avec son guitariste pour le premier morceau. Assis en jouant de la mini Kora assis. Je dis mini kora parce qu'elle n'avait pas la grosse caisse / boule qui lui donne cette allure de gaffophone et qu'elle semblait avoir moins de cordes que celle qu'il avait posée à ses pieds et dont il ne jouera pas de toute le temps où je serai là (à un moment il fera mine de la soulever, mais la reposera pour prendre la mini).
A vrai dire j'ai été un peu surpris par le manque de présence, sinon en tout cas de charisme
de Ba. Les yeux un peu dans le vague, laissant souvent son guitariste parler pour lui (à la troisième personne comme si il n'était pas là) pour présenter les morceaux. Laissant le gros du jeu de kora à Sekou Kouyate (celui qu'on surnomme le "Hendrix de la kora" et même du chant.
En revanche lui assurera tout le jeu de tama (ce petit tambour d'aisselle sur lequel on frappe avec sorte de petit marteau) ... dont le son (trop faible au départ) finira par s'arranger. En dehors de ces quelques bémols, je retrouverai tout ce qui m'a plu dans le disque, à commencer par cette grande variété de styles selon les morceaux : reggae, funk, merengue ...
Bonne ambiance dans la salle avec même une spectatrice qui viendra danser sur scène à deux reprises. Les 8 musiciens se faisaient clairement plaisir. Au bout d'une heure je finirai quand même par m'en aller désireux d'aller jeter une oreille et un oeil au concert de Papet J aka Jali aka Papet du Massilia Sound System qui passait à 20 mètres de là dans le BaBar (ex Ardoise entre autre)
Difficile de rentrer vu le nombre de personnes dedans. Et une fois dedans le noir quasi complet. Comme lors de sets estivaux des DJs du Soleil au Bar du Marché ou au Artistic Bar, Jali pioche dans son repertoire solo, en duo avec RIT et bien sûr du Massilia. Ca fait vraiment chaud au coeur de voir qu'un gars qui avec son groupe remplit des salles immense partout en France prend toujours autant de plaisir à faire ce genre de sound system à l'ancienne.
Il dans littéralement au milieu des gens en chantant, acculé aux platines. Entre ou pendant les morceaux il prêche l'amour et le partage vs. le bling bling et dans sa bouche ce n'est clairement pas démago. Je partirai un peu après avoir chanté avec lui Qu'elle est bleue ...
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et une petite des Ba Cissoko ici
Critique écrite le 03 mars 2012 par Pirlouiiiit
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