Chronique de Concert
BAB + Elko
Dur dur de sortir un jeudi soir pour se rendre à un concert annoncé à 21h30. Mais j'avais 3 bonnes raisons d'y aller : Elko (que j'allais enfin pouvoir voir au complet), BAB (que je n'avais pas revu depuis un moment) et le Bicock (dont la programmation vient d'être reprise par Yop - ex Paradox, ex Maraichers). Heureusement il y a un LeVélo à la station en face de chez moi (ce qui est rare car elle la station est au sommet d'une belle montée). Du coup je ne suis pas trop en retard et tant mieux car le concert a commencé à l'heure* ce qui est à souligner, tellement c'est rare par ici ! (*même si la salle était loin d'être pleine)
Les 3 membres de Elko sont sur scène quand j'entre dans le Bicock dans lequel je n'avais plus mis les pieds depuis exactement un an. Le lieu n'a pas changé. Bar / restau avec sa scène situé au fond, un peu dans l'obscurité.Après avoir échangé quelques mots avec Guillaume de BAB je m'approche pour essayer de prendre quelques photos pas trop floues (ni à contre jour). Françis le chanteur d'Elko me facilite la tache puisqu'il ne bouge pas trop que ce soit derrière son clavier ou à la guitare. En effet musique d'Elko, j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire est calme.
Mais elle n'est pas molle pour autant. Il y a une réelle tension dans les textes et dans leur interprétation. Et puis régulièrement des explosions sonores bienvenues. La guitare supplémentaire ou la basse apportent un réel plus en enrichissant considérablement la musique qui tire plus vers le "rock indé" que la chanson française. Par rapport à leur récent passage au Lounge j'apprécie bien sûr la présence d'un vrai batteur, même si parfois le son est un peu fort pour une lieu de cette taille.
Niveau chant je cite souvent Miossec comme parenté, mais cette fois, même si j'ai inévitablement pensé au brestois une fois encore, c'est surtout à Gaetan Roussel que j'ai pensé. Ce chant tendu les dents serrées, sans vraiment bouger avec une musique pourtant entrainante. Le public pas très nombreux mais conquis profitera même des quelques morceaux les plus entrainants pour se mettre à danser. Après avoir alterné piano et guitare, français et anglais (aussi à l'aise dans les deux) il annoncera qu'il ne reste plus que 2 morceaux et que l'avant dernier sera une reprise.
Quelle ne fut pas ma surprise de l'entendre annoncer un morceau de the National. A l'écoute des premières paroles (voix assez proches) , je serai instantameent parcourus de frissons. Sa reprise me fait réaliser à quel point j'aime the National - et je ne suis pas le seul - et que cela commence vraiment à faire longtemps que je ne les ai pas vus. Le dernier mroceau d'Elko sera la plus festif de son set, ce qui sera une parfaite transition pour BAB.
Après un changement de plateau efficace les 2 des 3 BAB enfileront leurs castors (comprendre de gros chapeaux de fourrure) et après quelques blagues (du trompettiste notamment) et quelques difficultés techniques - le volume sonore ou les réglages gênant presque la compréhension des textes - tout rentrera dans l'ordre au bout de quelques morceaux (ou mes oreilles s'habitueront). Il y a toujours chez BAB cet entrain et cette bonne humeur communicative capable d'emporter n'importe quel public je crois. Même ce soir alors qu'il n'y avait pas grand monde et que les gens avaient l'air d'être venus surtout pour Elko, ils feront mouche et plusieurs personnes danseront à la moindre occasion c'est à dire sur presque tous les morceaux.
En fait après un départ en douceur pendant lequel je découvrirai un nouvelle chanson Champion qui parle de leur expérience chez Universal, et re-entendrai la reprise de Alexis HK Ronchonchon) qui ne détonne en rien au niveau thématique de l'univers de BAB. En effet emballé dans une musique festive les paroles de Candice sont quand même sacrément piquant, en tout cas ils mettent souvent le doigt là où ça peut faire mal. Par rapport aux deux autres fois où je les ai vu (que ce soit ici à l'époque où Candice, Guillaume et Thierry s'appelaient Tabarnak, où il y a un an au Café Julien, j'ai trouvé qu'il y avait plus de truc sur l'ordi, notamment des beats techno qui forcement mettaient le feu.
Comme souvent c'est J'te dois rien (habilement avancé par rapport à la set list) qui fera réagir le plus le public qui se mettra à chanter "je t'emmerde !" spontanément (sans même avoir été sollicité par le groupe). A partir de là les plus dansantes ne quitteront plus la piste jusqu'à la fin, même pendant des morceaux plus calmes comme Le Vent en cage. A la fin, ceux qui auront le plus danser iront évidemment acheter l'album, ce qui est la preuve ultime qu'un spectateur a apprécié le concert. Moi même j'en rachèterai un pour l'offrir à quelqu'un.
Après cette très belle soirée d'un rapport qualité prix exceptionnel (franchement 5 euros pour deux groupes comme ça ) je resterai un peu discuter avec eux de leurs prochains concerts dans les Alpes, ou leur prochaine tournée au Québec où curieusement on leur réserve semble t il un meilleur accueil qu'ici (en terme de visibilité / curiosité du public). Je rentrerai finalement assez tard chez moi mais ravi d'avoir partager ce moment de spectacle vivant ! Maintenant il me reste à comprendre comment convaincre les gens autour de moi d'avoir la curiosité de venir voir ce genre de groupes sur scène. Car je suis sûr qu'en les voyant ils réaliseraient qu'il tellement de belles choses à découvrir soit même (hors de ce qu'on peut lire dans la presse généraliste ou pire de ce qu'on peut voir/ entendre à la télé) et (re)commenceraient à sortir !
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et une petite de Elko ici
Critique écrite le 24 février 2012 par Pirlouiiiit
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