Chronique de Concert
Babel Med Jour 2
Pas déçu de la scène originale posée en extérieur rue Urbain 5 et proposée par le concept du groupe Mazalda Turbo Clap : une cinquantaine de longs haut parleurs gris metal fixés au dessus de la scène en forme de porte voix sont balayées aléatoirement de face par un éclairage blanc, effet festif garanti. Le chanteur s'enflamme à nous encourager comme un chef de manif sur .Tropical Cops, type chant rai de minaret, réverb en plus.C'est du Gros P-Funk survitaminé en rythmique basse batterie surboosté au sousaphone. Ca passe direct dans les reins, déjà impossible de tenir en place là dessus. Le groupe déploie toute son armada d'instrus Orgue farisa, pipeau, synthés pour un départ sur la planète psychédélique. C'est joué à toute vitesse et complètement délirant. Sous quel soleil est-on? L'équateur, l'orient, l'inde?La chaleur est là, la joie en prime avec l'Ewi joué caché sous l'écharpe qui renforce le trait drôle de l'ambiance.Triturage électronique du son, refrain qui se reprend en coeur, castagnettes, bouzouki électrifié, synthé qui cogite, mini gong,développement instrumental transitifs, percutions bois (briquettes tapées en rythme) ,souffle synthétique, trompette espagnole, re-refrain, ça rend accro!
Un merci et ca repart tout en pulsation zouk africaine batterie sousaphone mais les guitare, trompette, synthé, Ewi migrent complètement vers un pérou assez touchant et le mélange prend vraiment bien.
Un autre morceau met les cuivres, saxo, trompette, sousa en premier plan sur du répétitif, les autres instruments jamment en recherche. L'Orgue farisa floydien fait des merveilles de solo. L'ingénieur du son bosse dur pour nuancer et feutrer, par moment les cuivres rappellent .Casa Babylon de La Mano Négra trompette des Balkans en plus.
On enchaîne sur un nouveau titre Dub atmosphérique franchement reggae en lente montée où les cuivres sont klezmer avec encore cette voix scandée au porte voix, j'adopte!
Quittant la scène rue Urbain 5 Il faut déambuler jusqu'à la salle des sucres pour assister au prochain évènement, les festivaliers sont nombreux et dans le passage du hall restauration un accordéoniste looké latino fait chanter des refrains bien connus tel .Quanta la mera aux festivaliers les plus enthousiastes.
Chicha libré
J'arrive dans la salle des sucres pour voir Chicha Libré, le groupe semble un truc à danser avec ces rythmes traditionnels latino, genre cubain, bien remontés. La salle commence à bouger, je pense assister à mon premier concert salsa quand le rythme change en plein morceau pour un pop corn andain aux mélodies western sur un tempo trois fois plus lent. L'élan général du public est logiquement freiné, la transition est difficile à suivre mais bien exécutée. Le groupe reste ensuite sur de longues plages psychédéliques assez 70's dans la forme avec des envolées de guitares et de claviers sur fond de percussions latines.Santanareste ma seule référence à citer. L'ensemble reste assez musique d'ambiance jusqu'à la fin avec quelques bon refrains bien chantées.
Taksim trio
L'hypnotisant trio fait des merveilles dès mon arrivée à la salle du Cabaret. Les spectateurs semblent subjugués par les structures arabo-andalouses de ces trois virtuoses. La salle parait absorbée, presque fébrile. Il y a de quoi frissonner à chaque pincement de cordes de qanun ou de luth Baglama et s'émouvoir des souffles chauds de Clarinette. C'est de ces concerts instrumentaux qui font voyager en évoquant toute une panoplie de paysages et de tranches de vies simples et traditionnelles, rurales et touchantes, royales et légendaires. Méditatif et énigmatique, intimiste, juste et délicat sur toute l'exécution, le chant absent serait inutile sur de telles peintures qui font tant rêver d'orient.
Black Bazar
La machine hyper-festive Black Bazar met fièrement ces trois danseurs, chanteurs, choristes, amuseurs, chauffeurs de salle sur l'avant de la scène avec deux guitares une basse, des congas et une batterie pour diffuser la moiteur, l'humour, le relâchement de l'atmosphère Gabonnaise et le public suit en masse. Coupé décalé, Zouk Africain, accords de guitares répétitifs ensoleillées avec un bon soliste qui à un peu l'allure d'Ali Farka Touré des dernières années. Ça vire torride avec des sifflets de Carnaval, une batterie qui break, puissante, les trois chanteurs font le spectacle, interpellent pour exécuter leur déhanchées, faire taper des mains, chanter, bouger, sauter. Ca transpire dans la salle, ca se resserre, ca se touche. Avec une pêche d'enfer tout au long du set c'est le groupe qu'il fallait pour compléter cette superbe soirée.
Le plaisir de bourlinguer sur des rythmes totalement inattendus, surprenants d'inventivités et de crédibilité, c'est ça la musique à Babel Med!
Critique écrite le 16 avril 2013 par Sebsousladeferlante
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