Chronique de Concert
Babet
J'avais été enchanté par un sublime concert de Dionysos au Dôme (pléonasme d'après ceux les ayant vus plusieurs fois), il y a quelques temps de cela, et l'idée de voir leur jolie violoniste chanter ses propres compositions me semblait être -ma foi- une forte bonne alternative à une banale soirée canapé... Une rapide écoute de son nouvel album sur Deezer (tiens, y'en a une qui passe sur France Inter !), et l'on déboule à 21h. Pas de première partie, on sirote un coca, les lumières s'éteignent, en avant pour la découverte...
Pirlouiiiit a un grand sourire, c'est Stephan Bertholio qui tient la basse...
Petit aparté pour ceux qui cherchent de la bonne musique à écouter :
Babet et Stephan jouent dans Dionysos, avec Mathias Malzieu au chant, qui a composé pour son amoureuse chocolatée (Olivia de son prénom, si si vous connaissez j'en suis certain).
Mais Stephan joue aussi dans Corleone, groupe de Garage dans lequel on retrouve du Sloy, sacré trio Rock là encore ! Et dans Sloy y'a Cyril Bilbeaud à la batterie ! Le batteur de Zone Libre, avec ce PUT**N d'album L'angle Mort, où chantent Casey la rageuse et Hamé (de La Rumeur, méga pointure du Rap français), ainsi qu'un certain Serge Teyssot-Gay, guitariste du meilleur groupe Rock français de tous les temps...
Je pourrais ajouter les invités de marque de l'album Piano Monster, Edouard Baer (pour qui il n'y a pas de bonne ou de mauvaise situation...), Arthur H, le frangin d'Izia, qui joue à 2km de Babet, à l'Espace Julien, au moment où le concert débute...
Si après ça on vient me dire que le Rock français n'a rien de consanguin !
Mais revenons à notre concert (et désolé pour ceux que ça n'intéressait pas !) :
Ça démarre avec le quatuor piano, batterie, violoncelle, basse. Et voici que la demoiselle rejoint ses acolytes, et attaque Piano Monstre, face à la petite centaine de convives présents ce soir.
Nous nous installons, ma belle auvergnate et moi, sur un confortable canapé à gauche de la scène, et nous voici partis pour un set super décontracté, intimiste, vraiment plaisant !
Mention spéciale aux musiciens, qui sont réellement à l'aise, dans ces compo' aux tonalités bien jazzy : toujours le sourire, tout s'enchaîne sans accrocs, blagues, sourires et boutades au menu...
Les titres de Piano Monstre et Drôle d'oiseau défilent en rythme, les chansons sont toutes dédiées (aux amoureux, à Dyonisos, etc...), le public rira de bon cur lorsqu'il faudra faire les sirènes, et la première partie de set se clôt dans la bonne humeur !
C'est là où nous allons rentrer dans ce qui fût le meilleur moment : un départ de rappel en acoustique, puisque l'assistance et la taille de la salle le permettent : guitare, piano (Sur Je pars ? Plus trop sûr le lendemain...). À la fin du morceau, la basse, la batterie et le violoncelle viennent amplifier le tout. Superbe.
Il me faut maintenant rendre hommage à trois personnes, ou plutôt trois jeunes filles : les deux premières, 15/16 ans, qui ont chanté tout du long près de la scène, visiblement ravies de voir dans de si bonnes conditions Babet ! La dernière, jolie princesse de 5 ans, avec des perles dans les cheveux, qui a regardé religieusement tout le concert, et qui aura fait marrer toute l'assistance en criant "La sorcièèèèèèère !!" (réponse de l'intéressée "ah mais c'est mon autre groupe ça !", suivi du chant a capella de La métamorphose de Mister Chat, trop mignon !)...
Suivent Piano éléphant, L'arbre Cur, Mexico et la douce Underwater Song, et le premier rappel, délectable, prend fin.
Mais ça n'est pas fini ! Retour pour le final : Babet fout le pied de micro à même le sol, se pose sur le bord de scène avec ses quatre lascars en guise de churs. Un micro, une guitare sèche, a capella encore, soirée champagne pour le public !
Et les 5 reprennent des titres, toute l'assistance cul par terre, improvisent des churs (occasionnant pas mal de rires)... Que de plaisir à voir tout ça !
Cette fois-ci c'est bel et bien terminé, petite ovation bien méritée en guise de remerciements, et tout le monde s'en retourne chez soi, avec le sentiment d'avoir passé un superbe moment, unique en bien des points...
Ces derniers temps je m'embrouillais l'esprit avec de faux débats. Comme c'est mentionné à la fin d'Un américain en balade, de Craig Thompson, je pense la plupart du temps qu'on fait de l'art parce qu'on n'est pas heureux, qu'on a un besoin irrépressible de faire sortir quelque chose de profond. Et donc vous l'aurez compris, que les artistes chantant sur des sujets légers ne méritent pas qu'on s'y attarde autant que des Brel, des Cantat, des Cobain.
Force est de constater que j'ai pas mal tort au final. Assister à un concert de Babet comme d'autres illustres chanteurs qui préfèrent parler de jolies choses plutôt que creuser toujours plus profond, c'est voir les choses d'un côté qu'on aurait tendance à trop souvent oublier, où tout n'est pas noir, loin de là.
Après RVIVR il y a quelques semaines, deuxième délicieuse bouffée d'oxygène pour moi, alors autant le dire tout haut, merci mam'selle, et merci aux quatre musiciens, pour cette jolie leçon de vie.
Set List :
Piano monstre
Je pense à nous
Le bel été
La couleur de la nuit
Les amouratiques
Le marin
La chambre des toujours
Le miroir
Merzouga
Tes yeux dans ce bar
Je pars
Piano éléphant
L'arbre coeur
Mexico électrique
Underwater song
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Critique écrite le 05 novembre 2010 par Vand
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