Accueil
Chronique de concert Barba Loutig + Panda Pendu (Les Tardives de Lannion)
Samedi 16 novembre 2024 : 6749 concerts, 27223 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Barba Loutig + Panda Pendu (Les Tardives de Lannion)
Sentant que la fin de notre séjour breton approchait de son terme nous avons cherché le plus proche Fest-Noz du week-end. Et c'est grâce à l'agenda Tamm Kreiz, une fois de plus, que nous avons trouvé cette date. Quai Aiguillon, Lannion sur le GPS et nous voici partis pour une petite heure de route. En fait, juste avant nous avons fait une petite halte au marché dit "nocturne" de Primel-Tregastel (tout près du Gouter Breton) où nous avons acheté des fraises, vu un très inspiré recycleur de capsules de café et même une scène où différents chanteurs se succédaient sur scène (au moment de notre passage Loulou faisait une reprise de Machistador).
Bref, arrivés à Lannion, où nous étions rapidement passé pour déjeuner à notre retour de la Fête des Vieux Gréements de Paimpol, nous nous garons dans le parking près des bancs en forme de catamaran le long du quai à marais basse. La musique a déjà commencé. Il y a aussi des igloos où quelques personnes éméchées ont trouvé refuge. Cette soirée s'inscrit en fait dans les Tardives de Lannion, puisque chaque ville ou village semble avoir son évènement hebdomadaire tout l'été.
Pas mal de monde, je repère un food truck crèpes, un stand bière / cidre, un stand glaces italiennes, un autre de chichis ... pas tout à fait l'idée que je me faisais d'un fest-noz (en tout cas les précédents auxquels nous avons participé avaient plutôt lieu dans des écoles, cours de salles municipales voire fermes) ; j'ai plutôt le sentiment d'être à une fête au village. Certes il y a bien un parquet (contrairement à ce qu'annonçait Tamm Kreiz), mais sur scène le groupe est tout sauf bretonnant. En tout cas ce n'est pas là-dessus que les enfants vont pouvoir mettre en pratique ce qu'ils ont appris à Guimaec ...
En effet sur scène Panda Pendu (c'est même marqué sur les lettres qui pendent au-dessus de la scène) fait plutôt de la pop anglo-saxonne (ou française à l'anglo-saxonne). Le premier nom qui me vient à l'esprit en les écoutant (sur un morceau en français) est Aline. Sur le plancher, pas mal d'enfants dansent ou courent, pendant qu'une bonne partie du public regarde et écoute sans broncher.
"Sur celle là on peut danser le plin parait il" nous dit le chanteur avant d'avouer que lui ne sait pas comment faire ... "en tout cas elle est bretonnante". Yann Ollivier (ex The Craftmen Club et Thomas Howard Memorial parle pas mal entre les morceaux. A la fin d'un où il a joué de la guitare il nous avoue" s'être coupé au majeur la veille en coupant du saucisson au piments d'Espelette ...
Chouette jeux de lumière, bonne présence de Yann, accompagné de Grégory Perrochon et Thomas Kerbrat. Vers la fin du concert il nous annonce venir du punk (ligne de basse de Rancid comme preuve) avant de faire un morceau certes un peu plus rock que les précédents mais quand même loin de ce punk. Quand il chante en anglais il me fait penser un peu au groupe marseillais Polyethylene.
Déjà auteur d'un EP réalisé avec l'aide de (l'immense) Maxwell Farrington désormais basé en Bretagne, Yann Ollivier s'oriente désormais avec une indie pop ou dream-pop synthétique comme j'ai pu le lire, qui même si elle n'est pas vraiment ce que j'étais venue chercher ce soir était plutôt sympathique.
Après une longue queue, une demi-galette tomate oignon fromage et une galette saucisse en entier, nous revoici au pied de la scène alors que la nuit est désormais tombée. Sur scène, moins d'instruments et plus de micros. Quelque chose me dit que les Barba Loutig vont nous offrir ce que nous sommes venus chercher.
De magnifiques polyphonies à 5 voix, 3 féminines, celles de Lina Bellard, Elsa Corre et Loeiza Beauvir, et 2 masculines dont je n'ai pas trouvé les noms. En effet jusqu'à il y a peu (tout leur com' le dit encore) Barba Loutig était un quartet féminin avec Enora De Parscau.
Dès le premier morceau (en français), une version vitaminée de Mon père avait cinq cents moutons le parquet se couve de danseuses et danseurs. Entre le parquet et le scène quelques personnes qui ont un peu plus bu que la moyenne ... quelle ne sera pas ma surprise lorsque je retrouverai celui croisé à Paimpol au pied de la grande scène.
"On continue avec un anter dro" (L'hanter-dro est une danse bretonne originaire du pays vannetais. Comme la gavotte, c'est une danse où les danseurs se tiennent fermement et une danse de pieds. Mot à mot, le mot breton hanter-dro signifie demi-tour en français). Le plancher est déjà trop petit, des bouts de la ronde sont obligés de descendre de clui ci par moment. Je ne vois plus Svet et les enfants que par intermittence, lorsque je les vois passer tout sourire, avec la ronde.
Le morceau suivant sera en breton. "Mettez vous 2 par 2, pour un kas a-barzh" (Le kas a-barh est une danse bretonne originaire du pays vannetais. C'est une évolution de l'an-dro où les couples se sont individualisés du groupe.). Morceau tout aussi dansant et agréable à écouter avec ses "Latirelalireli Latirelalirela"
Comme chez La Mal coiffée groupe du sud-ouest mais que nous avions découvert lors des Mardis de Plougasnou il y a quelques années les voix se complètent à merveille. C'est tout simplement bluffant. Pas mal de variation sur scène entre les morceaux : ils chantent en breton, espagnol, français, a capella ou en s'accompagnant de tambour et tabourin parfois certain(e)s quittent la scène le temps d'un morceau ou deux.
Ainsi les 2 garçons quitteront la scène pour la chanson de Julie Verluisant. Lorsqu'il ne reste plus que Elsa Corre et le chanteur barbu pour une quelques morceaux dont une suite plin', je ne peux m'empêcher de penser aux Frères Morvan que j'ai eu la chance de voir plusieurs fois et même d'interviewer une fois, dont Yvon, le benjamin, nous a quitté dans la nuit ...
Ce qui me fait vraiment penser aux morceaux des frères Morvan, outre le côté kan ha diskan (chant - contrechant), c'est le ralentissement dans le chant (genre disque vynile qui ralentit). Retour à 4 à coup de "Laï laï laï", puis une suite Loudéac coucou la violette.
Suivi de l'histoire de Colin (bal de Loudeac) dont les paroles sont tout aussi politiquement incorrectes que celles des chants marins quand on y réfléchit. A ce stade une première voiture est déjà repartie vers Terenez, et Alice s'est blottie au pied de la scène. Les autres continuent à danser.
Sur le plancher, toujours la même diversité dans le public. Sur la scène ils attaquent Le coq qui chante (Rond de Loudéac) et son "Belle don ma gentil dondon, Oh belle don ma dondaine". C'est beau qu'à une époque où Jeanne Added et Jul cartonnent dans les médias il y ait encore pour écouter et apprécier ces chansons qui ont traversé les âges
Une ridée La Destinée La Rose Au Bois pour suivre. Devant les gars bourrés sont toujours là et gentils. Un tour pour finir avec je partis à la trinité et son "je vous aime bien mon mari mais je vous aime mieux mort qu'en vie" (décidemment !) tout tambours battants.
Pour le rappel ils referont un morceau déjà joué, un de ceux où ils sont tous les 5. Je monterai sur le plancher, où ça sent un peu la transpiration ce qui n'est pas étonnant vu le nombre de personnes qui s'y agitent depuis une bonne heure, pour apprécier le spectacle d'un autre point de vue. Cyril a rejoint Alice sur le côté de la scène. Seuls Pénélope, Svet et Lucie continuent à danser. A la fin nous allons voir l'un des chanteurs pour lui demander s'ils ont un disque ... celui-ci est en préparation et devrait sortir dans quelques mois. Dommage et à suivre donc.
Plus de photos et vidéos (une par groupe) par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 22 août 2022 par Pirlouiiiit
Envoyer un message à Pirlouiiiit
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Pirlouiiiit
