Chronique de Concert
Basalte + Criptonit Circus + Caedes
C'est le coeur plein de ces souvenirs de jeunesse que mon pote et moi nous rendons au Trolley, avec (de loin) la curiosité de découvrir ce que font les jeunes rockers de notre cité - qui nous ont aguichés à coup de flyers de dernière minute à l'Unic, comme quoi ça marche : rien de prévu, pas trop cher, on se pointe.
Surprise ? A 5 mn de l'heure annoncée, la salle est presque déserte. Et malgré un fond sonore incisif (Jesus and Mary's Chain), l'ambiance est plutôt lounge... En tous cas rien ne laisse présager la prestation de musiciens gueulards et éthylisés.
Et pour cause : les musiciens de ce soir n'ont pas la rock attitude, ils FONT du rock.
C'est Basalte qui ouvre le bal. Tout en douceur, ces gars-là prennent le temps de poser leur atmosphère.
Quelques ennuis techniques, ajoutés à l'ambiance plutôt hésitante d'un public restreint, leur donnent du fil à retordre. Mais ils s'accrochent, et nous gratifient de compositions franchement chiadées. Le contraste entre le jeu individuel de chacun (un chant plutôt introverti mais impeccable, une guitare qui préfère le son à la démonstrativité, une batterie qui a tiré sa finesse au jazz, et une basse sa stabilité au dub) et l'énergie qui se dégage de cette cohésion est pour le moins surprenant.
Au terme d'une spectaculaire montée en puissance, Basalte quitte la scène, un peu tôt - il est vrai qu'il a fallu du temps pour faire monter la température.
Coup de chapeau : une adaptation magnifique du "Serpent qui Danse" de Baudelaire (le seul morceau dont on a réussi à discerner les textes, et le titre - pourtant tous en français apparemment).
Criptonit Circus, eux, annoncent tout de suite la couleur : au moins 10 décibels de plus dans les guitares. D'abord surpris par l'absence de bassiste, on est immédiatemment collés au plafond par une intro à te faire sauter en l'air dès la première minute. Pas de doute, c'est rock, et ça avoine sec.
Joli plan de scène : les deux guitaristes-chanteurs, désinvoltes et sexy mais sans se la jouer, entourent un batteur qui semble vouloir crever sa caisse claire tant il prend du recul pour frapper. Là encore, pas de leader ni de guitar-hero : chacun sa place, chacun sa gueule, et ça marche.
Des compos très senventies et énervées alternent avec des morceaux bien posés au fond du temps; ces mecs travaillent leur son et leurs mises en place à la perfection. Et quand ça s'arrête, on est encore frustrés.
Long changement de plateau, car grosse machine : Caedes.
Mon goût peu prononcé pour le métal m'empêche d'en parler avec poésie, mais je retiens deux choses : d'abord, un duo de chanteurs très équilibré et bien énergique. Ensuite, une parfaite maîtrise de la scène.
Bon, j'avoue, l'attente prolongée et les surdistortions des métaleux nous ont fait fuir vers l'autre salle du Trolley (où se produisait paraît-il un DJ de chez Birdy Nam Nam, à ce stade de la soirée je n'étais plus bon qu'à coller béatement mes oreilles aux enceintes), mais je n'ai pas pu m'empêcher, dès le lendemain, de visiter leur myspace. Et j'ai découvert une fusion teintée de hip-hop qui n'avait rien à voir avec ce que nous infligeait la sono distordue du Trolley, et plutôt intéressante.
Bilan de la soirée, et en écho au débat lancé sur LiveIn par M.Bob Artkor au sujet du concert des Nitwits, mon opinion : il y a du rock à Marseille, et bien des musiciens qui innovent. Le même soir, deux groupes m'ont méchamment interpellé. Et surtout : j'ai vu ce soir-là des musiciens qui faisaient de la musique avant tout, au mépris total de l'attitude et de l'apparence visuelle.ça m'a rassuré.
Critique écrite le 13 mars 2007 par Vic
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