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Chronique de concert Belle du Berry & David Lewis + Fleur
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Chronique de Concert
Belle du Berry & David Lewis + Fleur
Akwaba - Chateauneuf de Gadagne 17 Octobre 2009
Critique écrite le 28 octobre 2009 par Manu Bighelli
L'amateur de Paris Combo que je suis attendait depuis longtemps des nouvelles de ses musiciens favoris... Il faut dire que depuis leur dernier album, le magnifique Motifs, les 5 compères se sont faits pour le moins discrets. Or, lorsqu'on aime le jazz teinté de swing de Paris Combo, on a forcément du mal à s'en passer. Alors vous pouvez imaginer que lorsque j'ai appris que le couple Belle du Berry - David Lewis (chanteuse et compositeur de Paris Combo, en couple à la ville comme à la scène) était en concert dans la région, je m'y suis rué avec plaisir !
Seulement voilà, les BdB-DL (que je nommerai ainsi dans cette chronique pour plus de commodité...) ont bizarrement choisi de toutes petites salles, pour faire connaitre leur dernier album. Que les choses soient claires, je n'ai absolument rien contre les villages et les petites salles, moi-même originaire d'un village de Corse du Sud qui tente d'exister tant bien que mal... Mais stratégiquement, je ne comprends pas ce choix. La notoriété de BdB-DL éant ce qu'elle est, c'est-à-dire très faible, il était moins risqué de jouer dans une grande cité ( Marseille, Avignon, Aix-en-Provence, par ex.). Alors Chateauneuf la Gadagne est sans doute un village très attachant, je ne le conteste pas, mais j'ai mis plus de 2h pour y arriver de Marseille, après m'être perdu 2 fois. Fort heureusement, j'avais pris de l'avance.
A 21h, heure prévue, j'arrive péniblement devant la salle, après m'être perdu encore 2 fois dans le village, où la salle de l'association Akwaba était pour le moins très mal indiquée... Me voici donc devant la salle, fermée, devant laquelle se trouvent une quinzaine de voitures garées sur un parking éteint. Quant à l'entrée officielle du lieu, elle est fermée par une barrière métallique ! Il fait froid, il fait noir et nous somme 7 ou 8 à nous demander si le concert n'est pas annulé. Un permanent de l'association arrive enfin, il est 21h10, et nous indique le bus desaffecté pour y acheter nos billets. 21h15, me voici enfin dans la salle, vide. 21h45, nos somme une trentaine, assurés sur la tenue du concert mais étonnés d'être aussi peu nombreux... Pour ma part, je trouve bien triste pour les BdB-DL de jouer devant un public aussi clairsemé. Leur immense talent est bien mal récompensé mais pour le coup, c'est un peu de leur faute...
Mais place à la première partie, assurée par la charmante et sympathique Fleur !
J'avais lu sur le web " Fleur, dans le style d' Anaïs". Et j'imaginais la pauvre Fleur, soucieuse de se créer une identité propre, déjà cataloguée, enfermée dans une image assez lourde à porter. Car lorsqu'on vous dit "dans le style d' Anaïs", votre jugement est déjà conditionné par cette affirmation, fatalement...
Alors voilà, Fleur arrive donc sur scène avec son percussionniste au cajon, et telle une Bridget Jones (et hop, une seconde étiquette !) nous délivre quelques titres bien sympas en s'accompagnant à la guitare. Les thèmes des chansons sont plutôt attendus (les mecs les filles, les filles les mecs, etc.) mais l'ensemble tient la route et Fleur nous fait passer un très agréable moment. Limites de l'exercice, on a parfois une impression de déjà vu, ou de déjà entendu plutôt, et certaines mélodies et rythmiques se ressemblent. Je dois avouer que vu les talents d'écriture de Fleur, j'aimerais bien l'entendre dans un autre style, plus basé sur l'émotion. En attendant, rien à voir avec Anaïs, Fleur se rapprocherait plus d'une Charlotte Marin, et c'est un compliment !
Le (très maigre) public est d'ailleurs réceptif et réserve une jolie ovation à Fleur dont la fraicheur et l'humilité m'auront aidé à dissiper mon agacement du début de soirée. Son percussionniste, talentueux mais très (trop) discret, la prive d'un réel alter égo et d'un numéro à 2 qui pourait être bien sympa ! Alors Fleur assume le spectacle toute seule et s'en sort très bien ! A revoir dans d'autres conditions, devant un public plus fourni...
22h passés, place à BdB-DL. Le groupe rejoint la scène et c'est avec émotion que je retrouve Belle du Berry, que j'ai pu voir 2 fois en concert avec Paris Combo, elle qui fut l'âme de cette formation... Elle n'a pas changé, toujours décalée, élégante dans une originalité bien à elle, à la voix reconnaissable entre 1000... Et la phrase que j'attendais avec le sourire surgit immédiatement : "Bonsoir, Messieurs zé Mesdames..." ! Pas de doute, c'est bien elle !!!
David Lewis l'accompagne, comme d'habitude dans un mix piano-trompette, en jouant parfois des 2 instruments à la fois. Moi qui avait compris que leur nouveau projet musical était un duo, j'ai la surprise de découvrir un vrai groupe, avec un batteur et un contrebassiste. Je ne peux m'empêcher de me poser la question : pourquoi ne pas avoir fait appel aux musiciens de Paris Combo ? Ou est Potzi, leur guitariste manouche ? Ou sont les chœurs du contrebassiste malgache ? Bref, Paris Combo me manque !
En terme de musique, en revanche, pas de doute, l'esprit de l'ancien groupe anime cette formation ! C'est du Paris Combo pur jus !!! Dès les premiers morceaux, le doute es levé : c'est toujours aussi jazzy, original, les textes sont ciselés, c'est du grand Belle du Berry et David Lewis est égal à lui-même... Imbroglio, Agoraphobe, Anémiques maracas, etc... Un pur bonheur...
Le public adhère, évidemment, mais à 30, difficile de faire beaucoup de bruit... Sauf pour un énergumène du fond de la salle qui parle tellement fort que je l'entends alors que je suis au pied de la scène... Les textes drôles de Fleur m'avaient calmés, me voici énervé à nouveau !!! En pure perte, car cet indélicat spectateur poursuit sa discussion comme si de rien n'était, oubliant que 4 artistes donnent le meilleur d'eux-même sur une scène à quelques mètres de lui... Clairement, Belle du Berry et David Lewis méritaient une autre salle et un public autrement plus fourni. Leur talent mérite mieux, et cela sans mettre en cause l'association Akwaba qui parvient à organiser des concerts de qualité dans un petit village, ce qui n'est sans doute pas facile à réaliser. Bravo à eux pour leur courage et leur bonne humeur. Mais voir Belle du Berry et David Lewis se produire devant si peu de monde était quand même bien désolant.
Une dernière chose : n'allez pas voir Belle du Berry et David Lewis pour entendre des reprises de Paris Combo : le duo n'en joue pas une seule. Et vous savez quoi : les nouvelles compositions sont tellement bonnes que l'on n'en éprouve aucun regret, ce qui est assez rare ! C'est dire si le talent est au rendez-vous. Et cela montre aussi que le duo désire plus que tout distinguer cette nouvelle formation de l'ancienne. Cela signifie-t-il que Paris Combo est bel et bien aux oubliettes ?
Set list : Imbroglio - Agoraphobe - Anemiques maracas - Garden of delights - Pourpre digitale - Invisibles et parfumés - Filles de mères - Déclic - Rengaine - Faux-amis - Anatomie - Tellement - End of the road - profil - Quizz - Magic spirit - Don't smoke in bed - Intoxicated man.
Seulement voilà, les BdB-DL (que je nommerai ainsi dans cette chronique pour plus de commodité...) ont bizarrement choisi de toutes petites salles, pour faire connaitre leur dernier album. Que les choses soient claires, je n'ai absolument rien contre les villages et les petites salles, moi-même originaire d'un village de Corse du Sud qui tente d'exister tant bien que mal... Mais stratégiquement, je ne comprends pas ce choix. La notoriété de BdB-DL éant ce qu'elle est, c'est-à-dire très faible, il était moins risqué de jouer dans une grande cité ( Marseille, Avignon, Aix-en-Provence, par ex.). Alors Chateauneuf la Gadagne est sans doute un village très attachant, je ne le conteste pas, mais j'ai mis plus de 2h pour y arriver de Marseille, après m'être perdu 2 fois. Fort heureusement, j'avais pris de l'avance.
A 21h, heure prévue, j'arrive péniblement devant la salle, après m'être perdu encore 2 fois dans le village, où la salle de l'association Akwaba était pour le moins très mal indiquée... Me voici donc devant la salle, fermée, devant laquelle se trouvent une quinzaine de voitures garées sur un parking éteint. Quant à l'entrée officielle du lieu, elle est fermée par une barrière métallique ! Il fait froid, il fait noir et nous somme 7 ou 8 à nous demander si le concert n'est pas annulé. Un permanent de l'association arrive enfin, il est 21h10, et nous indique le bus desaffecté pour y acheter nos billets. 21h15, me voici enfin dans la salle, vide. 21h45, nos somme une trentaine, assurés sur la tenue du concert mais étonnés d'être aussi peu nombreux... Pour ma part, je trouve bien triste pour les BdB-DL de jouer devant un public aussi clairsemé. Leur immense talent est bien mal récompensé mais pour le coup, c'est un peu de leur faute...
Mais place à la première partie, assurée par la charmante et sympathique Fleur !
J'avais lu sur le web " Fleur, dans le style d' Anaïs". Et j'imaginais la pauvre Fleur, soucieuse de se créer une identité propre, déjà cataloguée, enfermée dans une image assez lourde à porter. Car lorsqu'on vous dit "dans le style d' Anaïs", votre jugement est déjà conditionné par cette affirmation, fatalement...
Alors voilà, Fleur arrive donc sur scène avec son percussionniste au cajon, et telle une Bridget Jones (et hop, une seconde étiquette !) nous délivre quelques titres bien sympas en s'accompagnant à la guitare. Les thèmes des chansons sont plutôt attendus (les mecs les filles, les filles les mecs, etc.) mais l'ensemble tient la route et Fleur nous fait passer un très agréable moment. Limites de l'exercice, on a parfois une impression de déjà vu, ou de déjà entendu plutôt, et certaines mélodies et rythmiques se ressemblent. Je dois avouer que vu les talents d'écriture de Fleur, j'aimerais bien l'entendre dans un autre style, plus basé sur l'émotion. En attendant, rien à voir avec Anaïs, Fleur se rapprocherait plus d'une Charlotte Marin, et c'est un compliment !
Le (très maigre) public est d'ailleurs réceptif et réserve une jolie ovation à Fleur dont la fraicheur et l'humilité m'auront aidé à dissiper mon agacement du début de soirée. Son percussionniste, talentueux mais très (trop) discret, la prive d'un réel alter égo et d'un numéro à 2 qui pourait être bien sympa ! Alors Fleur assume le spectacle toute seule et s'en sort très bien ! A revoir dans d'autres conditions, devant un public plus fourni...
22h passés, place à BdB-DL. Le groupe rejoint la scène et c'est avec émotion que je retrouve Belle du Berry, que j'ai pu voir 2 fois en concert avec Paris Combo, elle qui fut l'âme de cette formation... Elle n'a pas changé, toujours décalée, élégante dans une originalité bien à elle, à la voix reconnaissable entre 1000... Et la phrase que j'attendais avec le sourire surgit immédiatement : "Bonsoir, Messieurs zé Mesdames..." ! Pas de doute, c'est bien elle !!!
David Lewis l'accompagne, comme d'habitude dans un mix piano-trompette, en jouant parfois des 2 instruments à la fois. Moi qui avait compris que leur nouveau projet musical était un duo, j'ai la surprise de découvrir un vrai groupe, avec un batteur et un contrebassiste. Je ne peux m'empêcher de me poser la question : pourquoi ne pas avoir fait appel aux musiciens de Paris Combo ? Ou est Potzi, leur guitariste manouche ? Ou sont les chœurs du contrebassiste malgache ? Bref, Paris Combo me manque !
En terme de musique, en revanche, pas de doute, l'esprit de l'ancien groupe anime cette formation ! C'est du Paris Combo pur jus !!! Dès les premiers morceaux, le doute es levé : c'est toujours aussi jazzy, original, les textes sont ciselés, c'est du grand Belle du Berry et David Lewis est égal à lui-même... Imbroglio, Agoraphobe, Anémiques maracas, etc... Un pur bonheur...
Le public adhère, évidemment, mais à 30, difficile de faire beaucoup de bruit... Sauf pour un énergumène du fond de la salle qui parle tellement fort que je l'entends alors que je suis au pied de la scène... Les textes drôles de Fleur m'avaient calmés, me voici énervé à nouveau !!! En pure perte, car cet indélicat spectateur poursuit sa discussion comme si de rien n'était, oubliant que 4 artistes donnent le meilleur d'eux-même sur une scène à quelques mètres de lui... Clairement, Belle du Berry et David Lewis méritaient une autre salle et un public autrement plus fourni. Leur talent mérite mieux, et cela sans mettre en cause l'association Akwaba qui parvient à organiser des concerts de qualité dans un petit village, ce qui n'est sans doute pas facile à réaliser. Bravo à eux pour leur courage et leur bonne humeur. Mais voir Belle du Berry et David Lewis se produire devant si peu de monde était quand même bien désolant.
Une dernière chose : n'allez pas voir Belle du Berry et David Lewis pour entendre des reprises de Paris Combo : le duo n'en joue pas une seule. Et vous savez quoi : les nouvelles compositions sont tellement bonnes que l'on n'en éprouve aucun regret, ce qui est assez rare ! C'est dire si le talent est au rendez-vous. Et cela montre aussi que le duo désire plus que tout distinguer cette nouvelle formation de l'ancienne. Cela signifie-t-il que Paris Combo est bel et bien aux oubliettes ?
Set list : Imbroglio - Agoraphobe - Anemiques maracas - Garden of delights - Pourpre digitale - Invisibles et parfumés - Filles de mères - Déclic - Rengaine - Faux-amis - Anatomie - Tellement - End of the road - profil - Quizz - Magic spirit - Don't smoke in bed - Intoxicated man.
Critique écrite le 28 octobre 2009 par Manu Bighelli
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