Chronique de Concert
Ben l'Oncle Soul + Le Rose Betty Klub
Cette remuante chanteuse, Rose Betty, dans un look à la Betty Boop ou pin-up des calendriers d'antan sait mettre le feu à la salle en faisant danser le public sur des musiques dignes du Cotton club à la grande époque de la Prohibition.
Ses quatre musiciens, guitariste, batteur, pianiste et très charmante contre bassiste, ne sont pas en reste pour animer la scène avec rythmes plus qu'entraînants.
Rose Betty à la manière des illustres chanteuses noires disparues Aretha Frankin, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Eunice Kathleen Waymon plus connue sous le nom de Nina Simone, nous plonge dans l'univers musical d'une époque où le swing était surement plus prohibé que le whisky et où le jazz était considéré par les nazis comme une musique "négro-judéo-anglo-saxonne". Le public est charmé par les prouesses du groupe et de sa surprenante chanteuse.
Set liste :
YOUR CONSCIENCE
THEM THERE EYES
IT AIN'T NECESSARILY SO
LOVE ME OR LEAVE ME
SWEET LORRAINE
MALE CALL
COW COW BOOGIE
JUMP BACK
AFTER YOU'VE GONE
I'VE GOT A FEELIN'
Mais déjà le moment de céder la scène aux techniciens pour préparer la venue du roi français de la soul music est arrivé... Juste le temps pour moi de m'accorder une petite mousse à la buvette de la salle afin d'éviter tout risque de déshydratation avant d'attaquer un set musical qui s'annonce des plus torride, que la salle se retrouve dans le noir.
La lumière se rallume sur les 6 musiciens du groupe Monophonics venu tout droit de San Fransisco, composé de Ian McDonald à la guitare, Myles O'Mahony à la basse, Ryan Scott à la trompette, Alex Baky au saxo, Austin Bohlman à la batterie et Kelly Finnigan au clavier et au chant pour accompagner durant sa tournée monsieur Ben l'Oncle Soul de son vrai nom Benjamin Duterde. Les Soul Wash Boys font une arrivée fracassante durant l'intro. Ces deux choristes danseurs savent faire bouger le public qui déjà se remue au rythme de Foolish.
Voici qu'apparaît le maître de la Soul music en France dans son look retro très kitsch des années 60 avec ourlets retournés sur pantalon trop court, sa veste marron qui me donne chaud et son chapeau aux bords relevés, qui lui donnent un style venu d'un autre temps.
La foule est maintenant toute acquise à la Soul et danse non-stop sur chaque morceau qui défile. Ben a vraiment une pêche d'enfer et joue avec son public en le haranguant tel un prêcheur de la musique dans une église spécialisée dans le Gospel. Les morceaux calmes sont les bienvenus pour permettre de faire une petite pause avant de réattaquer les chansons qui font bouger. Ben a une voix juste et vraiment bien adaptée à son style, elle s'accorde parfaitement à la musique des Monophonics qui savent faire sonner les cuivres.
Ses deux choristes à casquettes et cravates fines dans une chorégraphie excellemment synchronisée donnent envie de danser et de sauter pour les accompagner. Le son dans la salle est excellent et la lumière de l'espace scénique n'en est pas moins finement adaptée au rythme des musiciens, trop bons. Chaque morceau se conclue par une salve d'applaudissements très appuyée par les 800 personnes présentes dans la fosse et au balcon.
Ben enchaîne les chansons sans s'arrêter de gesticuler sur scène en passant de gauche à droite du plateau pour se sentir le plus près possible de son public et lorsqu'il entonne Halleluja tout le public lui répond - "J'ai tant besoin de toi" comme une grande communion, même les personnes perchées au balcon sont debout les bras en l'air et chantent et dansent à tout rompre.
Après un rappel chaleureusement encouragé par la foule conquise dans la salle, monsieur Ben du haut de ses 30 ans se permet de s'approcher du bord de scène et de chanter à cappella dans un silence quasi-total, mis à part une femme surement trop alcoolisée qui n'arrive pas à la fermer au mépris des prouesses du chanteur vedette.
Ben l'Oncle Soul démontre son assurance en concert et la justesse de sa voix grâce à un travail de longue haleine ; ce petit garçon Tourangeau a grandi dans le monde de la musique et pas n'importe laquelle mais celle de la Soul Musique... Il continue avec le tube qui l'a propulsé en haut de l'affiche je veux parler bien sûr de Soulman qui fait chanter la salle au grand complet chauffée à blanc puis il termine sur why can't i let go avant de saluer son auditoire et de définitivement quitter le plateau.
Il faudra attendre courant mai pour découvrir le nouvel album du maître français de la soul musique... Ce fût à n'en pas douter un des meilleurs concerts auquel j'ai pu assister ces derniers mois et je ne regrette pas les 300 Km aller/retour pour en avoir pris plein les oreilles et les yeux et dans la voiture, avec le photographe qui m'a accompagné et a pris les photos qui illustre ma chronique, le retour fut tout aussi animé musicalement mais ce n'était pas avec les chansons de monsieur Ben l'oncle Soul...
Set list :
FOOLISH
REMEMBER ME
DOWN FOR YOU MAMA
PETITE SŒUR
SO HARD TO FIND
ELLE ME DIT
AM I GROOVING YOU
WALK THE LINE
RELEVE TOI
LORD WE KNOW
CARRY ME
HALLELUJA
YOU GOT MY BACK
SOULMAN
WHY CAN'T I LET GO
Critique écrite le 31 mars 2014 par Janfi
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