Chronique de Concert
Bernard Allison
Au-delà de la passion et du choix de l'instrument, le talent peut-il se transmettre de père en fils ? Une partie de réponse ce soir à Montpellier avec Ravi Coltrane pour les saxophonistes de jazz, une autre à Marseille avec Bernard Allison pour les guitaristes de blues. Le choix de ma destination a été purement géographique. Et puis je ne connais pas encore l'Affranchi, belle salle qui n'a contre elle que son côté excentré. Le parking est facile, la bière est bonne et ça commence à l'heure.
Une intro à l'Américaine, les musiciens entamant le show sans Bernard Allison. Mais déjà une guitare, celle de Mike Goldsmith, vous laisse envisager la suite avec enthousiasme.
"Ladies & gentlemen, boys & girls, please welcome Bernard Allison !" C'est parti pour deux heures de blues, des créations originales et des standards extraits des différents albums de Bernard Allison, dont le fraîchement sorti The Otherside. L'orchestration propre à ce genre musical vous donne l'impression que vous les connaissez déjà toutes.
Les morceaux sont bien sûr agrémentés de chorus, de saxophone souvent, de guitare toujours, qui vous transportent outre Atlantique. Comme son père, Bernard ajoute son chant pour faire passer les messages de désespoir.
Paradoxalement, dans la salle, tout le monde a la banane. Et les sourires augmentent à chaque prise de parole de la guitare de Bernard, les plus franches, les plus poignantes et les plus longues. Certaines de ses interventions dépassent allègrement les cinq minutes. Les paysages défilent, de l'Illinois au Minnesota.
La pause survient juste après le seul titre chanté par le pianiste, le très groovy Still Rainin.
Reprise à l'Américaine : le band, "Ladies & gentlemen, boys & girls, please welcome back to the stage Bernard Allison", présentation des musiciens avec lieu d'origine (de Minneapolis pour la plupart sauf le guitariste, Allemand) et nombre d'années au service du bluesman (de 10 pour le bassiste à 3 pour le jeune batteur).
Vient le grand moment d'émotion où il évoque son père, Luther Allison. Il nous dit la prévenance de celui-ci à son égard, raconte les tournées en Europe ou en Australie (il le trimballait partout), nous parle de 1997 date de sa mort "it seems yesterday" et nous joue Serious (Like A Heart Attack) avec le plus énorme solo de guitare de la soirée et un "We love you daddy" en conclusion.
Parmi les petits bonheurs parsemés ça et là, son jeu avec la langue et surtout le fou rire absolu qui s'empare de la salle lorsqu'il fait parler sa guitare en remuant les lèvres.
Personne ne se soupçonnait maîtriser à ce point le langage de la six cordes. On comprend tout et on répond à ses questions dans la bonne humeur.
Après un énorme solo de batterie en conclusion du rythmé Fire, Bernard Allison nous dit au revoir avec un medley de standards dont Amazing Grace et Miss You. Ce guitariste de blues-là a assurément hérité du talent de son géniteur.
Bernard Allison : guitare, chant / Jassen Wilber : basse / Bruce McCabe : claviers, chant / Jose James : saxophone / Erick Ballard : batterie / Mike Goldsmith : guitare
Critique écrite le 22 mars 2010 par Mcyavell
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