Chronique de Concert
Bertrand Belin & Les Percussions Claviers de Lyon
Troisième concert depuis la reprise, nous avons plongé hier, dans la nef du 104 dans un grand bain sonore. Bertrand Belin avec son comparse Thibaut Frisoni et le quintet des Percussions claviers de Lyon ont offert au public une relecture effervescente de ses chansons, tout en subtilité.
Subtilité des arrangements pour commencer. Tantôt en support de versions familières, tantôt au centre d'adaptations surprenantes ("Choses nouvelles"), l'intervention des Percussions Claviers de Lyon est d'une délicatesse et d'une justesse rares. Même quand ça tape fort, ça tape beau ("Grand Duc" ou la reprise d'Alain Bashung, "C'est comment qu'on freine").
Subtilité des lumières et du décor également. Ce grand tableau en fond de scène, éclairé avec classe, rappelant les bâtiments d'une ville sans âme, des touches de clavier, ou même des tuyaux d'orgue habille cette scène merveilleusement.
Subtilité des mots enfin, ceux des chansons, mais aussi entre celles-ci. L'attendue introduction de "Camarade" ou celle de "Folle Folle Folle", entre autres. Sans oublier la fantasmagorie burlesque de "Paye ta clope" qui nous emmène au cinéma, dans un temps lointain réconfortant et étrange à la fois.
Enfin, tout ceci n'aurait pas été si magique sans le son merveilleux de Nicolas Delbart (sonoriser un grand espace comme ça et autant d'instruments si peu habituels dans le rock, ce n'est pas un mince exploit) ni sans la magnifique complicité de Bertrand Belin et Thibaut Frisoni, son acolyte, son binôme, et sans doute plus encore.
Cette tournée est à présent terminée, son éphémérité lui donnant tout son charme, il nous reste maintenant le disque, et le souvenir d'un moment un peu hors du temps.
Photos : Manu Wino www.manuwino.com www.facebook.com/manuwino
Critique écrite le 29 juin 2021 par Manu Wino
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