Chronique de Concert
Betty Pearl
Fidèle à mon habitude, j'entre à l'Intermédiaire, j'écoute quelques mesures et je prends ma décision : Plan A : je rentre me coucher ; Plan B : j'écoute un deuxième titre si le premier n'est pas terrible mais pas éliminatoire ; Plan C : je me commande un ponch et je m'approche de la scène ; Plan D : je rentre cassé à deux heures du matin et je me promets d'écrire une chronique.
Ils sont six sur la petite scène de l'Inter, ce qui est déjà un exploit, la batterie bien calée dans le coin, et le bassiste à côté de lui dans l'ombre (croyez-moi sur parole, vous ne les verrez pas sur les photos) et un piano, une flûte, un sax et une guitare dans la lumière. A ce propos, il semble que l'Intermédiaire ait un chouia progressé dans ce domaine en tout cas dans le premier set, la fin de soirée redevenant (trop) tamisée.
Betty Pearl se présente comme un groupe de funk psychédélique. Trois de ses membres ont un look qui correspond à l'adjectif : le batteur Winston Supreme, le flûtiste Gomoy Kun et le guitariste Peter Love n'auraient pas dépareillé dans un groupe de l'extrême-fin des sixties. Même pas d'effort vestimentaire en revanche pour les trois autres qui se contentent d'avoir trouvé le pseudo kivabien : Bob Power (basse), Brian Emotion (saxo) & John Soul (claviers).
La rythmique est groovy à souhait et vous file la banane pour toute la soirée. Le sax ténor et la flûte attirent les regards soit lorsqu'ils jouent le même thème et se balancent de concert de gauche à droite, soit lorsqu'ils se relaient dans des soli plus envoûtants les uns que les autres. Le guitariste et l'organiste ne sont pas avares non plus en chorus avec des sonorités qui vous transportent quarante ans en arrière.
Le groupe joue des compos collectives nées de l'impro. Ils s'enregistrent, écoutent les bandes et travaillent ensuite les thèmes qui font mouche. Ceux de Juicy Betty ou de Wah Cucumbers From Outta Space sont de purs bonheurs.
Ne connaissant apparemment pas la coutume du lieu, ils oublient de faire une pause et jouent pratiquement toute leur setlist dans la première partie. Tant mieux, ils rejouent certains morceaux dans le deuxième set dont ceux que j'avais loupés. Du coup, j'apprécie mieux certains comme You're Still Gorgeous, le seul qui ne soit pas exclusivement instrumental (toutefois, les paroles se résument au titre) ou le cri de malade du bassiste à la fin de chaque phrase musicale dans un autre.
Laurent, un saxophoniste du coin, monte sur scène pour un mini buf dans lequel il se régale à jouer avec Brian & Gomoy. Ce dernier utilise avec parcimonie un thérémine qui accroît l'aspect psychédélique du groupe.
Fin des hostilités à 1h30. Une soirée exceptionnelle avec les musiciens de Betty Pearl qui en plus ont choisis des pseudos de circonstance : de la puissance, de l'amour, de l'âme et de l'émotion pour un cocktail funk
Bonus vidéo : Juicy Betty
Critique écrite le 27 juin 2009 par Mcyavell
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