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Chronique de concert Billy Allen & the Pollies + Shame on Me
Vendredi 15 novembre 2024 : 6918 concerts, 27223 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Billy Allen & the Pollies + Shame on Me
Désireux de découvrir un bout de la sèche musicale de Houston j'ai fait comme à Austin, je suis parti à la pêche aux dates sur Internet. Parmi toutes les dates repérées sur Bandsintown j'ai écrit à 5 groupes avant d'aller me coucher : Voxtrot qui passait au Secret group, Billy Allen and the Pollies qui passait au Continental club, the Moss qui passait au White Oak Musical, Dave Alvin qui passait au The Heights Theater, Drew Fish qui passait au Table at Madeley, ... Le premier à me répondre sera Billy Allen c'est donc au Continental que nous finirons une journée commencée aux abords du stade NRG où a lieu la semaine de rodéo !
Après avoir passé la journée là-bas ... un mélange de la foire de Marseille (la seule que je connaisse), du salon de l'agriculture (auquel je n'ai jamais assisté) et du petit paradis du côté de Montpellier où on se promène aux milieux de chèvres en liberté ; journée dont les enfants sont revenus avec un sac rempli de "goodies" (ie cochonneries en plastique fabriquées en RPC), journée où nous avons vu des courses de cochons, des oeufs de poule en train d'éclore, ou (plus impressionnant) des enfants de 5ans se faire éjecter par des moutons quand ce n'était pas carrément piétinés sous le regard fier de leurs parents ("mouton busting" qu'ils appellent ça) nous avons confié les nôtres à leurs grand-parents et sommes parties "downtown" à la recherche du Continental Club
Le "downtown" de Houston (en tout cas celui-là) ressemble plus au Brooklyn de New York. Arrivé un peu plus tôt (au moment où la première partie est en train de chargé son matos par l'arrière) nous avons le temps de faire un tour dans le superbe Sig's Lagon Record shop juste en face où j'aurais bien acheté le dernier the National s'il n'avait pas été aussi cher (plus de 50 dollars ! sérieux les mecs ?). Quelques restau autour .. n'ayant toujours pas eu notre dose de tex-mex nous allons au Tacos a go go juste à côté du Continental que nous rejoignons quelques minutes avant le début du concert.
Un long bar sur la gauche, des chaises hautes faisant face à une scène haute. Ce serait parfait s'il y avait juste un peu plus de spectateurs. Car pour le moment nous sommes 6 sur les chaises plus 1 au bar en plus du bartender. Qu'importe, nous sommes aux états unis, l'heure c'est l'heure. Shame on Me qui assure la première partie est déjà sur scène et attaque comme annoncé sur le site web à 21h.
Shame On Me (groupe formé en 2018) c'est, de gauche à droite Rogelio Gutierres à la guitare électrique, Patrick Kelly à la batterie, Mel Torres à la contrebasse et au chant et Jewelz Barron au chant et à la guitare folk. Pendant tout le début je ne peux m'empêcher de penser au fait que ça ne doit pas être facile de jouer devant une salle aussi peu remplie.
Mais ils ne se laissent pas décontenancer. Une petite allusion au Rodéo qui pourrait bien avoir absorber tout le public de la ville et c'est reparti. Un côté rock-a-billy, un côté bien garage aussi selon les morceaux. La voix chaude et grave de Mel qui assure le lead, merveilleusement complétée par celle plus aiguë de Jewelz.
Comme cela est écrit sur leur site, "Their inspiration and love for Amy Winehouse, The Cramps, 60's Girl Groups and 50's Rock N Roll is evident in their music.". Les morceaux s'enchainent, plus calmes ou plus nerveux Baby Daddy, Beat it creep, Come over, Pray for rain, Fallen, Curandera, Twice, Pobrecito, Eve, Lucky ...
Quelque part entre Fallen et Pobrecito, il y aura un slow qui me fera penser à Chris Isaak (que je n'ai toujours pas eu la chance de voir sur scène). A un autre moment je penserai à Nicole Atkins pour le côté un peu envolé du chant. Dans l'ombre Billy Allen qui va suivre, les écoute et les applaudit. Comme le reste du public.
Si notre regard porte surtout sur les deux chanteuses, qui semblent prendre du plaisir sur scène, leurs deux compagnons d'armes plus discrets sont tout de même rudement efficaces. La fin du set logiquement un peu plus rock sera plus rock comme dernier morceau ce Lucky qu'on remportera sur la face B de leur 45 tours (en plus de la setlist).
Petite pause dans la deuxième partie de la salle, où les billards servent à exposer le merchandising des deux groupes. A 22h pétante Billy Allen + the Pollies, comme les autres avant eux, attaquent à l'heure prévue. Il y a un tout petit peu plus de monde mais on est loin de remplir la salle. Après le problème des liux un peu éparpillés comme dans une grand ville et plus généralement dans les villes où il n'y a pas de quartier pétons, c'est qu'on ne passe pas ici si on a pas décidé à l'avance de venir pour voir un concert.
Pas comme à Marseille ou ailleurs où on peut se dire tiens je suis dans tel quartier je sais qu'il y a toutes ces salles à proximité allons voir ce qu'elles ont ce soir. En tout cas eux non plus ne se laisseront pas impressionner. Très pros ils attaqueront comme si la salle était pleine et c'est nous qui serons rapidement impressionnés et conquis par le charisme du chanteur et les précisions des musiciens .
Billy Allen + the Pollies c'est la rencontre à Muscle Shoals, Alabama d'un groupe de (en tout cas ce soir) 5 musiciens : 2 claviers, batterie, guitare et basse, tous très concentrés limite sérieux et d'un chanteur beaucoup plus exubérant. Tellement que j'ai eu un peu de mal à le cerner. Totalement habité par sa musique et à fond, il ne lui faudra qu'un morcaux et un "Hello everybody !" pour que les personnes présentent décollent de leurs chaise et se mettent à danser au pied de la scène.
Difficile de dire à tous les groupes ou artistes auquel j'ai pensé en les écoutant mais il y a eu au moins Deep Purple, Queen, Elton John et les Beatles (excusez du peu). J'ai particulièrement aimé celui où il chante I don't want to be (invited ?) Ce mélange rock, soul, 70s de maintenant et plein d'émotion m'a aussi fait penser aux sublimes Teenage prayers, en plus funky.
Si au début je trouvais les musiciens un peu réservés, ensemble cela fonctionne à merveille. Lui occupe la scène, interagit avec le public, il faut chanter, le fait danser, pendant qu'eux assurent comme des bêtes ce qui lui permet de se lâcher en tout sécurité et ce dans tous les styles, rock, funk, blues, ... et quand ils se mettent à faire les choeurs à 4 c'est tout simplement sublime.
Le morceau où il quittera d'abord la scène en annonçant "Ladies and gentlemen the pollies" les laissant chanter avant de les rejoindre était parfait. N'ayant pas chopé de set list aucune idée des titres malheureusement mais à ce jour il n'existe pas encore d'album si j'ai bien compris (en dehors d'un 45t avec 2 titres que nous achèterons à la fin).
Le concert à partir de ce moment ira pour moi crescendo. Run baby run. La troublante these tears keep on falling, suivie de celle qu'il dédiera "to all the lovers and all the friends, may it be forever" qui commencera en douceur pour mieux eploser à la fin. Juste derrière ce morceau digne des tubes de Janis Joplin ou Jo Cocker à la fois pour sa guitare magnifiquement plaintive et pour le chant tragiquement éraillé. Trippant à souhait.
Sur le morceau suivant qui sera malheureusement déjà le dernier ce sera encore un peu aux Teenage Prayers que je penserai mais cette fois avec un Rod Stewart au chant. Bref un melting pot explosif particulièrement efficace qui devrait faire des ravages pour peu qu'il soit un petit peu pousser par les médias lorsque le disque sortira enfin.
En tout cas un groupe qui collerait parfaitement à la programmation du Binic Folk and Blues Festival (@lanefdesfous si vous lisez cette chronique ce message est pour vous). C'est ce que nous leur dirons à la fin après las avoir félicité chaudement, comme la plupart des gens qui avaient la bonne idée ou chance d'être venu les voir ce soir (et qui auront la possibilité de revenir avec leurs potes dans une semaine puisque le groupe revient)
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Critique écrite le 05 mars 2024 par Pirlouiiiit