Chronique de Concert
Blah-Blah + Nitwits + Joujou
Les chroniques de concert soit je prends le temps de les faire le soir même sinon en tout cas le lendemain, soit je les laisse trainer plus qu'il ne faudrait. En effet comme je continue à aller voir des concerts (et donc à prendre du retard sur mes chroniques, car n'ayant pas trouvé de binome de plume) je me dis que maintenant ou plus tard quelle différence, l'urgence de l'actualité est passée ... jusqu'au moment où j'en ai tellement en retard (là 7 concerts) que ce n'est plus possible et je me fais violence pour les faire avant d'aller voir quoi que ce soit d'autre. Il y a donc 10 jours je suis allé à la Salle Gueule ... salle qui a une belle programmation mais que je ne fréquente pas assez (une seule fois en 2013) surement en partie parce qu'elle se situe juste quelques centaines de mètres plus loin que les autres (par rapport à chez moi).
Ce soir 2 groupes locaux dont je n'ai pas vu de sets complet depuis un moment (Blah-Blah et Nitwits) et un de Paris que je ne sais rien : Joujou. A mon arrivée Blah-Blah vient d'attaquer. En descendant bien vite au sous sol (en prenant garde de ne pas glisser) je reconnais les paroles de Petit Chef ... En arrivant en bas je suis agréablement surpris par le public (assez fourni !) et par le volume sonore (pas trop fort, pour une fois je ne mets pas mes bouchons).
Blah-Blah et moi c'est une longue histoire ... Histoire qui a commencé en 2000 sous le nom de On Vend la Caravane, époque où Hervé posait ses textes sur des musiques plus acoustiques et pouvait être étiqueté "chanson réaliste". Et puis avec le temps le son s'est durcit et si sa plume n'a rien perdu de son mordant et de sa finesse, en revanche ma musique a évolué vers quelque chose de beaucoup plus brutal masquant (trop) souvent les textes qui en devenaient inaudibles et/ou incompréhensibles ...
Du coup si vous ne connaissiez pas déjà les morceaux vous aviez de grandes chances de passer à côté une des principales qualités du groupe. Ce soir pourtant ça ne sera pas le cas. Pour la première fois depuis longtemps je trouverai que les paroles étaient faciles à suivre et du coup le côté violent de la musique (qui colle quand même bien avec le propos j'ai oublié de le préciser) passait très bien. Même mieux il était indispensable pour certains morceaux (comme les téléphones sans fil).
Ce soir le duo Pierrot (lead guitare comme on dit, et grimaces ou sourires tendus) - Hervé (l'autre guitare et chant) et leurs machines fonctionnait à merveille, et j'avoue m'être retenu avec difficulté de remuer dans tous les sens lors des passages les plus énervés ! Au passage je me souviens avoir noté que certains riffs de Pierrot sonnait comme de la bombarde ou du biniou (en me relisant je trouve ça curieux ..). En tout cas super entrée en matière pour cette soirée rock et éclectique.
... qui continue avec les Nitwits. Trop nombreux pour tenir sur la petite scène ? Qu'à cela ne tienne, les deux guitaristes resteront au niveau du public ... Comme mentionné plus haut cela faisait un moment que je n'avais pas vu un de leurs sets en entier. Du coup j'ai été frappé par la vitesse à laquelle ils sont rentrés dedans. Sans un mot ils se sont mis à jouer et c'est comme si ils avaient été sur scène depuis un quart d'heure !
La transe instantanée de Rudy dès qu'il s'approche du micro, la réserve apparente de l'autre guitariste et du bassiste et l'abnégation de Vince qui donne l'impression qu'il va s'écrouler à tout moment mais ne faiblit pas. Ca c'est pour le côté visuel, mais il y a aussi et surtout ce son d'extra terrestre ... le son Nitwits qui donne constamment l'impression d'être pris dans un tourbillon. Et ce qui peut paraitre ardu sur disque prend tout son sens sur scène.
Le chant de Rudy (dans l'obscurité) est assez en retrait par rapport à la musique mais ce n'est pas forcement gênant, les paroles en elles mêmes restant un peu plus secondaires que dans Blah-Blah ... néanmoins on se retrouve à hurler avec eux I'm a latin loveeeeeeeer ! C'est fort, très technique (autant que je puisse en juger), ça joue à 100 à l'heure. J'ai remis mes bouchons dès le début de leur set et me suis régalé.
Pendant le changement de plateau je reste une nouvelle fois au sous sol (histoire d'effacer quelques photos au calme) et en regardant les deux Joujou s'installer je reconnais Benjamin Colin le comparse de Fantazio dans Monnaie de Singe vus il y a un moment déjà à l'Embobineuse ... et finalement ça se sentira pas mal, notamment dans le côté théatral du concert. Dès le départ l'arrivée sur scène se fera par le fond de la salle ... Benjamin vétu d'un manteau en fourru lesté d'énormes clochettes (genre celles qu'on peut trouver au cou de grosses vaches) traverse le public en tenant un discours qui n'a pas forcement queue ou tête. Plus il s'agite et moins on l'entend ...
Amusant et inhabituel mais si dans le genre je trouvais que ça manquait un peu de spontanéité / naturel (cela dit on ne croise pas souvent des gens habillés de la sorte, surtout dans les sous-sols marseillais). En tout cas ça a eu le mérite de mettre tout de suite le public dedans .. public qui avait l'air pour une bonne partie d'être venu pour eux (certains avaient sans doute eu l'occasion de les voir à l'Asile404 en version plus acoustique mais j'imagine tout aussi déjantée).
Quelques petits soucis techniques réglés en live ... il attaquera à la batterie avant d'être rejoint par Agnès Pinaqui à l'espèce de basse bricolée à une corde et au chant. En regardant un peu sur internet je comprends mieux l'appellation de "duo boom boom poetry" ... En effet l'heure qui suivra partira vraiment dans tous les sens lui martelant ses futs de façon frénétique ou tripotant un espèce d'élastique branché, elle hurlant, récitant, disant, dansant (de façon un peu trop robotique / forcée pour que ça ne me donne envie de rentrer dedans), ...
Si par moment ça m'agaçait presque (au point de penser à m'éloigner) je suis bien content d'être resté car il y a eu des moments vraiment beaux et/ou touchants que je m'en serais voulu d'avoir raté. Le texte qu'elle a dit notamment et qui semblait assez personnel m'a impressionné. L'espèce de saucisse gonflable dans avec la faible hauteur de plafond était plutôt amusant aussi. Et globalement tous les morceaux où les choses ne me semblaient pas volontairement exagérées ;-)
En conclusion même si j'ai trouvé ça inégal (comprendre : je n'ai pas accroché à tout) il y avait une sacré énergie et de vrais moment de grâce ... Une grande partie du set a été filmée donc il y aura peut être une trace plus parlante de ce passage prochainement sur leur site ou ailleurs. En tout cas je suis reparti de la Salle Gueule crevé, mais ravi de cette belle soirée au cours de laquelle j'aurai vu 3 facettes d'une même folie créatrice ...
Plus de photos par Pirlouiiiit par ici
Bonus video :
et une petite de Blah-Blah par ici
et une petite de Nitwits par là
Critique écrite le 21 janvier 2014 par Pirlouiiiit
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