Chronique de Concert
Blur + Courtney Barnett
Madison Square Garden, New York (USA) 23 octobre 2015
Critique écrite le 10 novembre 2015 par Xavier Averlant
Suite des nos aventures new-yorkaises avec le concert des anglais de Blur et l'australienne Courtney Barnett... Bon déjà, grande émotion de mettre les pieds dans cette fameuse enceinte qu'on a fantasmé, rapport à beaucoup de nos disques fétiches : de "Get Yer Ya-Ya's Out!" au "Concert For Bangladesh" en passant par le "Live in NYC" de Springsteen... Il s'agit d'une salle omnisports située en plein Manhattan. Au niveau de la structure, on n'est pas si éloigné que ça de Bercy (pardon, de l'Accorhotels Arena). J'imagine, à la louche, une capacité de 20 000 personnes. Le concert était complet.
Mise en jambe avec la trop classe Courtney Barnett... On vous a déjà dis à plusieurs reprises tout le bien qu'on pense de la demoiselle, la grosse côte d'amour qu'on a pour elle. Depuis le dernier concert qu'on a pu voir (le 30 novembre 2014 à la Péniche de Lille), Courtney n'a pas arrêté de tourner, a sorti son premier album ; les critiques sont tous tombés sous le charme, elle a l'air d'être une des valeurs sûres du rock indépendant dorénavant. Son album vient de ressortir augmenté d'un live inédit et même Jack White est tombé sous le charme, en lui faisant enregistré un single pour son label Third Man Records Même devant une foule importante, le power trio n'a eu aucun mal à se mettre tout le monde dans la poche. Elle a alterné ses ballades folk et rock et le son étant parfait, on a pu apprécier d'entendre très distinctement ses textes car ne l'oublions pas, Courtney Barnett est l'une des parolières les plus drôles aujourd'hui ! Ses textes sont toujours pleins d'ironie... Seulement huit titres, mais c'est le lot des premières parties et de toutes facons on se rattrapera le 5 décembre prochain à la Gaîté Lyrique, pour son étape parisienne. On retiendra "Nobody's Care If You Don't Go To The Party" , quasi tubesque maintenant, vu les réactions du public, les moments plus calmes avec "Depreston" et "Elevator Operator". Et toujours cette voix nonchalante, des morceaux bien construits. Final sur "Pedestrian At Best". Frustré que ça soit si court, mais on y reviendra, comptez sur nous, en décembre !
Après cette mise en bouche classieuse, les lumières se rallument pour laisser place à Blur, qui n a pas donné de (vrais) concerts à New York depuis extrêmement longtemps (je ne compte pas un concert promo pour Happy few qui a eu lieu en mai 2015). Personnellement, avant ce soir là, je n'ai vu qu'une fois le groupe en concert en 1997 au Divan du Monde (même si j'ai eu l'occasion de voir Gorillaz et Damon Albarn solo). Et donc heureux de les revoir, pour ce come back inattendu avec le super album "The Magic Whip" sorti cette année. Album enregistré un peu "par hasard", suite à un concert annulé, une jam imprévu dans un studio hong kongais... et de fil en aiguille, finalement un album, qui tient la route, super bien produit par le fidèle Stephen Street. Un documentaire sur la genèse de cet album devrait d'ailleurs sortir prochainement...
Donc, nous voilà posés, au milieu des gradins. Le public US pour ce concert est très différent du public européen : presque personne n'est "looké", pas de "popeux", pas de mèches, pas de franges, pas de hispters. Plutôt le look "je sors du boulot", mais ce n'est pas pour ça que l'ambiance n'était pas là, bien au contraire. Pour le décor de la scène, on retrouve les deux cornets de glaces géants (l'artwork du dernier album), mais pas la camionnette sur scène, qui distribuait des glaces pendant le concert de Hyde Park cet été (j'étais en présence d'une fan "hardcore" qui a pu me préciser tout ça... ).
Les lumières s'éteignent, la musique d'intro commence et les quatre garçons ainsi que deux choristes arrivent sur scène et entament le concert avec le super efficace "Go Out" issu du dernier album. a toujours cette démarche et dégaine nonchalante, il a balancé des bouteilles d'eau sur le public, ce qu il fera tout le long du concert. S'enchaine une version speedé de "There's no other way" devenu un classique de leur période baggy. "Lonesome Street" (le meilleur single de l'année, ce n'est pas moi qui le dis mais Liam Gallagher... ) envoie du bois. Après c'est un subtil mélange de tubes et de titres récents. Ça en est presque trop parfait... vraiment ! Une section de cuivres vient renforcer la dynamique des morceaux et on est dans la très haute volée ce soir. "End Of a Century", toujours aussi charmant (heureux d'avoir eu ce morceau qui n a pas été joué au concert précédent à Los Angeles). Graham Coxon a inventé la classe ultime. Et le charme opère toujours quand il entame "Coffee & TV", qui a eu droit à une fin alternative avec un bout d'un autre morceau chanté par Damon (j'adorerais retrouver le titre joué), le morceau a été à rallonge et a duré facilement 7 à 8 minutes. Au final nous avons eu droit à quatre titres du dernier opus :"Go out", "Lonesome street", "Ghost ship" et "Thought I was a spaceman". Tous ces titres fonctionnent, le public les connaît, l'ambiance ne retombe pas. J'aurais même apprécié qu'ils jouent plus de titres du dernier opus mais ils ne viennent pas souvent aux US et il est normal qu'ils interprètent leurs tubes. Ils y sont presque tous passé : le gospel de "Tender", la sublime "Out Of Time", le quasi punk "Song 2", la foule en délire, le "lennonien" "Beetlebum". Pour "Parklife", pas de Phil Daniels à New York, mais une dizaine de fans sont montés sur scène pour chanter sa partie, une fois encore grosse ambiance. "To The End" et "This Is A Low" avant les rappels, morceaux que je n'aime pas habituellement mais porté par l'enthousiasme du public et la communion j'étais à fond. Rappel avec "Stereotypes" (ça j'adore) et le mega tubesque "Girls & Boys", ils nous achèvent, tout est trop bien. "For Tomorrow", on n'a plus de force et enfin morceau final sur "The Universal".
Voilà, ce fut un concert magique. Damon Albarn est un génie et Blur est au sommet de sa forme. Tout semble tellement naturel, la voix de Damon est impressionnante, les guitares de Graham sonnent "sales", quasi noise (final sur "Beetlebum"), les riffs aiguisés se mêlent toujours à l'univers pop du groupe, c'est un super guitariste, Alex, le bassiste et le rouquin à la batterie assurent le job. Deux heures jouissives !
Un seul concert est encore prévu à Abu Dabi (!), pour un concert à l'occasion d'un grand prix de Formule 1, le 29 novembre prochain. Après ça, on ne sait pas ce qu'il en est de l'avenir du groupe (eux même ne le savent pas je pense), Damon Albarn ayant toujours trois ou quatre projets à la fois. On annonce en 2016 le retour de Gorillaz (je l'ai déjà dis, un des cinq meilleurs concerts auquel j'ai assisté) et une comédie musicale "Wonderland" qui a lieu l'année prochaine (entre autre au Théâtre du Châtelet au mois de mai prochain, nous y serons), des collaborations avec Adele (?)...
En tout cas, grosse dose de bonheur que ce séjour à New York City avec ce concert en apothéose !
Chronique initialement postée sur le site gconcertcesoir.com, www.facebook.com/Gconcertcesoir, twitter.com/Gconcertcesoir...
Critique écrite le 10 novembre 2015 par Xavier Averlant
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