Accueil Chronique de concert Blutt, The Rippers
Jeudi 26 décembre 2024 : 6828 concerts, 27255 chroniques de concert, 5421 critiques d'album.

Chronique de Concert

Blutt, The Rippers

Excalibur, Reims 16 octobre 2006

Critique écrite le par

Ah que ça fait plaisir, des concerts et des concerts que j'attendais ça : un groupe de rock qui chante un peu en français.



Je reste seul/ Toutes les nuits/ A ne rêver/ Que de toi (Toutes les nuits)

J'ai passé la journée/ Allongé dans le canapé/ A regarder la télé / A fainéanter
J'aurais pu bouger/ pour aller voir mes potes au café
J'aurais pu bouger/ Pour aller voir ma fiancé
(Canapé)

Tomber de si haut/ Qu'on a le temps d'y réfléchir
Tomber si bas/ Qu'on ne peut que rebondir
(Chutt)



Voyez, c'est tout de suite plus facile pour tenter une étude psycholexicoanalytique du groupe. Dans ce cas-ci, c'est patent. "Seul", "fainéanter", "tomber". Nous sommes en face d'un groupe de losers. Oui, je pars du principe que tous les musiciens ont donné leur accord quant au contenu des textes. Et qui dit accord, dit adhésion, dit revendication. Conclusion : John, Baldo et Rackam assumant collectivement leur statut de loosers, leur groupe Blutt est un groupe de losers, de perdants en français. Je blague évidemment. C'est quand même des losers AVEC des guitares, un peu brinquebalantes les six cordes, mais ça sonne.



C'était le deuxième concert auquel j'assistais à l'Excalibur. Comme le premier, c'était une soirée 100% rock garage organisée par l'association Music for stupid jerks and silly girls. Et Blutt vient de Paris. Quelques heures de vol au compteur, pas de basse, et un très bon site internet sur lequel on peut entendre la plupart des morceaux de leur répertoire.



Il y a des compos et des reprises. Ce soir, au rayon succès d'antan, je n'ai reconnu que Cool it down du Velvet Underground et puis je me suis gratté le lobe gauche (aussi charnu que le droit) en écoutant un How does it feel to feel. C'est le titre d'une chanson du dernier bon album de Ride, Carnival of light. Ride est un groupe britannique noisy pop des années 90. Mais j'imagine mal Rackam, qui est du genre à demander en 2006 "Est-ce qu'il y a des mods dans la salle ?", secouer la tête en écoutant Going blank again. Amusant, ce Rackam. Il s'y entend pour secouer sa Rickenbaker. Mais une chanson à la fois. Et puis des rappels si il veut. Non mais !






De toute façon, fallait y aller fissa. Nous étions en retard. The Rippers, en pleine tournée mondiale, avaient été bloqués à la frontière par les douanes. La fameuse hospitalité ardennaise. Aux douaniers, ils ont répondu qu'ils étaient sardes, en même temps qu'italiens, musiciens de profession, que leurs noms étaient Ripper I, Ripper II, Ripper III, Ripper IV et qu'ils venaient des années 60. Ca faisait beaucoup de vérifications...





En anglais, ripper cela doit vouloir dire déchireur. Effectivement. Je l'ai moi-même vérifié. The Rippers déchirent. Les oreilles ont sifflé de douleur à la fin de leur set dévastateur.
Des malades.
Ripper IV, le chanteur, est un dingo de première. Les yeux révulsés, la bave aux lèvres, les jambes prises de trépidations, son corps n'est qu'un pantin entre les mains du démon rock'n'roll. Ce n'est plus un humain, mais un zombie avide d'électricité, de beat, de bruit, hurlant ses paroles d'une voix de psychopathe. Il doit avoir 45 ans et bouge comme un poulet sans tête. Je n'ose imaginer le secret de sa forme... Et les autres, I, II et III, sont du même bois.





Le bassiste, en particulier, en a scié plus d'un. Par son style, par son jeu. A la fin, ils étaient nombreux à se relayer devant lui pour lui confier toute leur admiration. "Euh, comment on dit ... Molto bene, euh, really increudibeul, you're the best bassplayer I've ever seen".
Je suis moi-même resté bouche bée longtemps après le dernier riff. Il n'y avait pourtant là rien de révolutionnaire. De la bonne vieille musique qui tape, mais c'était juste le meilleur groupe de pyromanes du monde.
A ne pas manquer sur scène, même si on n'est pas un fanatique de rock garage.

Site de Blutt : https://blutt.com/

Site de The Rippers: https://spazioinwind.libero.it/therippers/index.html/

Page mon espace des Rippers: https://www.myspace.com/therippersinaction/

Page mon espace de l'association Music for stupid jerks and silly girls: https://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=98257522/
















 Critique écrite le 18 octobre 2006 par Bertrand Lasseguette


Excalibur, Reims : les dernières chroniques concerts

The Bewitched Hands on the Top of our heads, Libelul par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 14/06/2007
Ah, ah, ah. Le Brian Jonestown Massacre peut aller se rhabiller. On a mieux, nous, ici à Reims, The Bewitched hands on the top of our heads. ON THE TOP OF OUR HEADS, c'est un peu dur de s'en souvenir et pour le prononcer correctement, à la coule, il faut s'accrocher. Je ne crois pas trop me tromper en disant qu'il s'agit d'un hommage aux... La suite

Sheriff Perkins, Lover ! par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 17/10/2007
Elle s'appelle Daphne. Elle joue de la basse. Elle en a troublé plus d'un. Elle m'a fait penser à Michelle Mae, de Make Up, Scene Creamers et actuellement dans Weird War. Le même nez légèrement en trompette, la même moue, le même instrument. Daphne joue dans Lover !, une formation américaine. Lover ! joue du punk bubblegum, un... La suite

Block Out, Vortex of end, Tchikentai et Biribirum par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 17/02/2007
Beurk. Pas beau. Caca. Voilà, pour résumer, tout ce que m'inspire en général la musique métal. L'écoute successive de ces trois groupes fut pour moi, une longue descente aux enfers. Dignes porte-étendards de leur mouvance esthétique, Block Out, Vortex of end et Tchikentai et Biribirum, nous ont offert tout ce qu'il y a de plus abject dans cette... La suite

Illegal Process, Aido Music System, Brazilian Fever par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 05/02/2007
Brazilian Fever, c'est en fait 12225 Chacals sans Pims leur bassiste, soit les deux frères Payart. Aido, déjà vu, déjà entendu. C'était comme une répétition avant leur soirée historique du 7 février (trois spectacles enchainés et déchainés mélangeant rock et théâtre). Illegal Process, une découverte pour moi,très intéressant, du power rock... La suite