Chronique de Concert
Bob Dylan
Par un jeu de lumière rudimentaire, nous voilà plongés dans le noir. Quelques sons de guitares permettent de deviner la présence des musiciens sur la scène. Et d'entrevoir Bob Dylan, assis sur sa banquette pour piano, dos au public, dans une mise en scène désormais rodée. La mélodie qu'il joue sur sa guitare, où s'entrecroisent notes fausses et justes, donne le "la" à un concert en forme de chef d'oeuvre en construction. La rythmique implacable de Keltner est au premier plan. "All Along the Watchtower" a commencé, mais Doug Lancio, avec sa guitare acoustique, prend soin de ne pas reproduire l'ostinato bien connu. Dans le second morceau, "It Ain't Me Babe", c'est la basse de Tony qui démarre en trombe, imposant une version robuste et enjouée. À peine a-t-on pu reprendre son souffle que Lancio introduit "I Contain Multitudes" avec un jeu de guitare mélodieux, s'accordant parfaitement à la voix râpeuse de Dylan. Accoudé régulièrement sur son piano, le micro à la main, il s'adresse à un public à peine moins éclairé que la scène par une lumière orangeâtre. Suit "False Prophet", roots et efficace, avec son enchainement de crescendo et d'accalmie. La version renouvelée de "When I Paint My Masterpiece" est toujours aussi réussie, sautillante et joyeusement déstructurée, avec la belle trouvaille de Britt à la guitare. Mais comme le chante Dylan dans "Sugar Baby" "Happiness can come suddenly and leave just as quick". Ce qui se passe quand arrive un "Black rider" dramatique et superbe : "Don't hug me, don't flatter me, don't turn on the charm, I take a sword and hack off your arm". "My Own Version Of You" sonne comme un rêve fantasque avoué. "To be Alone With You" fait revenir dans une réalité plus concrète. Cette fois, c'est Britt qui joue de la guitare sèche et Lancio exécute un riff à la guitare électrique qui semble sorti du synthé sur lequel Dylan jouait il n'y a pas si longtemps. Et Donnie Herron qui le rejoignait à la steel guitar. Après "Crossing the Rubicon", nous voilà embarqués par la cavalcade rythmique de Keltner, pour un "Desolation Row" où la guitare sèche de Lancio rappelle la grande époque de Larry Campbell et de Charlie Sexton. "Key West" est toujours aussi réussie, plus lente que jamais, sans cesse améliorée sur scène. Dans "It's All Over Now Baby Blue", la voix de Dylan s'aligne quelquefois sur le mélodie imperturbable jouée à la guitare électrique, donnant la plus belle version entendue depuis 2000-2001. Sur "I've Made Up My Mind To Give Myself To You", nous sommes suspendus à la voix élastique de Dylan et à sa riche palette d'intonations : "I don't think I could bear to live my life alone". Pendant deux heures, cette voix nuancée et puissante et les notes de piano martelées, font qu'on ne s'ennuie jamais. Les musiciens ne sont pas en reste, toujours inventifs, ne cédant jamais à la facilité d'un jeu trop virtuose.
Critique écrite le 27 octobre 2024 par Timothée WILLAUME
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