Chronique de Concert
The Bombettes + Plymouth Fury + Splash Macadam
Plymouth Fury from Paris, joue donc au départ devant pas grand-monde (30 personnes disséminées peut-être ?), et pourtant plutôt bien : trio garage noisy, tendance stoogien en première analyse, déjà entendu sûrement, mais une belle énergie. J'ai toujours un immense respect pour les gens qui se défoncent même devant une salle vide - c'est d'ailleurs généralement la seule et unique façon d'attirer des gens devant...
Physiquement un peu des no-look travaillés : entre le bassiste en chemise à carreaux cintrée, et le guitariste chanteur grunge barbu chevelu, ils sont même plutôt... beaux, je dirais. En tout cas ils ont la classe. Bref à force de s'arracher (je pense aussi temporairement à Lords of Altamont), ils finissent par réunir du public avec leus compos simples et de bon goût. On vibre même un peu en se perdant dans le regard de fou du chanteur et au son lancinant d'une chanson appelée vanishing Point, plus psyché, carrément classieuse.
Le son redevient rapidement stoogien, le bassiste braille un peu également de temps à autres, le batteur essaye à grand peine d'attirer leur attention pour que tout le monde parte ensemble, et le tout se finit dans un joyeux bordel nihiliste à la Mclusky/Melvins, devant une salle qui a fini par s'éveiller un peu : ces messieurs ont tout donné et c'était vraiment bien ! On les reverra plus tard dans la salle, s'occupant un peu du confort de ces dames suédoises ou tentant de vendre leur production efficace au merchandising !
S'ensuit un changement de scène très long (la moitié de Hail to the Thief - pas désagréable il est vrai) avant l'arrivée des Splash Macadam. Bien content nous sommes de les revoir, étant restés sur un bon souvenir éhtylique mais enjoué de la dernière Fête de la Musique. Eux aussi basiques (au bon sens du terme) et pêchus, sans originalité criante mais aussi sans fioriture ni frime, juste le plaisir sincère de faire du bon bruit à 4 sur scène - ça démarre d'ailleurs plutôt fort par un titre disco-punk, genre Arctic Monkeys.
Il me semblait qu'il y avait un chanteur en plus (peut-être un changement dans le groupe ?) d'autant qu'un micro central semble l'attendre... mais ce soir c'est le petit rouquin à la guitare qui assurera la plus grande partie du chant (épaulé par moments par... son papa !), parfois même en français. Retenu un titre vraiment sympa, I got a Mission, puis que le concert est monté en puissance jusqu'à pratiquement virer au white riot clashien (avec la pétaradante Girl Revenge).
Après un petit anniversaire à souhaiter, un titre du combo sera d'ailleurs allègrement revisité, Tommy gun. On se fait la remarque que le batteur est toujours aussi bon, et assure une rythmique sans faille sur laquelle les autres peuvent s'appuyer, jusqu'à virer carrément au punk rock 77 (où ils ne sonnent pas pire que des Hatepinks très allumés !). Ils refont pour finir la première chanson et confirment les bonnes impressions qu'on avait gardé d'eux : plutôt en place pour leur âge ! Reste à trouver éventuellement un style propre (c-a-d un style unique et original, évitons les malentendus !), mais à suivre, assurément.
Encore un changement interminable (... l'autre moitié de Hail to The Thief donc) où l'on envoie Pirlouiiiit constater par lui-même combien les nouvelles toilettes du Poste sont luxueuses... en attendant qu'on ait démonté entièrement la batterie pour en monter une autre, en tous points identique. Mais de jeunes femmes blondes et/ou aux coupes carrées en robe commencent à s'agiter autour de la scène. On commence franchement à s'impatienter mais on a trop attendu pour céder maintenant et à 0 h 10, nos efforts sont payés en retour : The Bombettes from Sweden sont dans la place !
Son garage et nerveux (première idée, on dirait du Lo !), tout à fond, ces 5 filles ne sont pas venues vendre des cravates mais au contraire, nous souffler dans les bronches ! La chanteuse introduit ses chansons et c'est souvent assez amusant, comme quand elle peste qu'on lui serve de l'eau chaude et du miel (pour cause de voix cassée) et non du pur malt 12 ans d'âgeou de la vodka. Ou quand elle nous menace : "Boys, don't try to fuck us !".
On apprendra qu'elles en sont à leur 9e concert d'affilée... Chapeau mesdames, moi qui ai encore fait grêve il y a deux jours, je suis impressionné ! Quoi qu'il en soit on avait pas vu des filles aussi énervées ici depuis les 54 Nude Honeys (beaucoup plus sexy mais probablement moins bonnes musiciennes), c'est un peu moins punk mais plus "catchy" (exemple avec les très efficaces Let's Go go ou The Thief)
On reconnaît en somme chez les Bombettes cette belle mécanique du rock suédois, dominé par les indépassables Hives : un brin d'arrogance, de la technique et de la classe dans l'attitude, et surtout un bel enthousiasme ! Et puis, un ou deux titres dans cette langue étrange que semblent parler les gens là-bas. La salle finit raisonnablement remplie et raisonnablement déchaînée devant ce concert d'assez haute volée : Oh Boy (autre tube majeur), mais ces filles nous en mettent plein la tronche ! I wanna kick your ass, cause you got a nice ass !!
On aura même droit à un rappel, avec notamment une reprise assez formidable d'une vieille scie de 60's qui doit s'appeler It's my party, mais oui, c'est le one hit wonder de cette brave inconnue appelée Lesley Gore (merci Deezer !). Evidemment jouée en version Hives femelles, ça dépote... Encore un titre en jibberish scandinave et hop, ravis de ces trois bons concerts, nous sommes prêts à rentrer nous coucher !
Excellent plateau en tout cas qu'à réuni notre Poste favori, avec trois groupes énergiques et accessibles à toutes les oreilles. A se demander ce que les mélomanes avaient de mieux à faire ce vendredi soir !
Plus de photos par Pirlouiiiit en cliquant ici
et une petite de Plymouth Fury : ici
et une petite de Splash Macadam : là
Critique écrite le 31 janvier 2009 par Philippe
Envoyer un message à Philippe
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Philippe
Splash Macadam : les dernières chroniques concerts
Claque (disquaire day #2) par Catherine B
Lollipop Music Store, Marseille, le 18/06/2022
CLAQUE.
Ou comment faire péter une enceinte...
01/ Penser aux bouchons
02/ Se caler près des enceintes mais avec les bouchons
03/ Mettre ses bouchons.
04/ Putain que c'est... La suite
Interview de Splash Macadam peu de temps après le dernier concert du groupe par Lb Photographie
Atelier Juxtapoz, Marseille, le 09/09/2020
Splash Macadam ou l'art raffiné du seppuku
Le 5 septembre 2020, Splash Macadam donnait son dernier concert dans le cadre de l'événement "Soutien ton bar et le rock à... La suite
Splash Macadam par Lb Photographie
(In front of) L'intermédiaire, le 05/09/2020
Il n'aura échappé à personne que les annulations de concert s'accumulent comme la vérole frappe le bas-clergé. Pourtant, dans les rêves les plus fous, tout repartait en septembre.... La suite
projet Milan, Splash Macadam, Kriegelstein par Pipoulem
L'Embobineuse, le 22/02/2020
Cela faisait longtemps que je n'étais plus allé à l'Embobineuse, la release party de projet Milan et la présentation de leur Album intitulé I était une bonne occasion d'y... La suite
Le Poste à Galène, Marseille : les dernières chroniques concerts
Feldup par Pirlouiiiit
Makeda, Marseille, le 27/09/2024
Ce soir j'étais invité chez des potes qui habitent juste derrière le Poste à Galène. Ça tombait bien car j'avais justement envie de découvrir ce Feldup présenté comme un youtubeur... La suite
The House Of Love par G Borgogno
Le Makeda, Marseille, le 23/09/2024
LA MAISON DE L'AMOUR.Où étiez vous le 13 février 1993 ? Personnellement nous étions au Théâtre du Moulin pour le premier concert marseillais de Guy Chadwick et les siens. House Of... La suite
The Echo Festival : Mary Lattimore, Tropical Fuck Storm, HTRK, Slow Pulp, Astrel K par Sami
Theatre de l'oeuvre, Makeda, Marseille, le 31/05/2024
Un nouveau festival à Marseille avec du rock indé dedans, en voilà une bonne nouvelle après des années de vaches maigresDepuis l'arrêt du regretté B-Side, les formations... La suite
Howlin Jaws (+ Pleasures) par Philippe
Le Makeda, Marseille, le 30/05/2024
Le Makeda, long time no see ! Depuis qu'il n'est plus le Poste à Galène, avouons qu'on ne vient plus beaucoup dans ce joli club où on a pourtant vu tant de belles choses. Leur... La suite