Chronique de Concert
Bror Gunnar Jansson
D'emblée, grosse surprise, la salle se rempli petit à petit et finira par être blindée...c'est que ce grand suédois commence à faire parler de lui dans la presse. L'arrivée sur scène se fera sur un chant très éthno-indien ce qui annonce une ambiance spirituelle à ce concert. D'ailleurs, pour rester sur ce côté mystique, on sent que le fantôme de Robert Johnson accompagne ce jeune homme et hante ses concerts. Ce soir, on retourne à ce blues originel du delta qui incontestablement aura biberonné ce jeune timide aux premiers abords mais très sympathique quand on discute avec lui. Il poussera le vice jusqu'à adopter la tenue d'époque : chemise blanche, costume et chapeau. Ceci dit, il a un certain succès auprès de la gente féminine avec ce style plus très commun.
Après des débuts timides, le jeune homme rentre petit à petit dans son personnage du soir. On peut apprécier sa puissance vocale capable de monter haut dans les aigues comme sur le deuxième morceau. Ce one-man band nous montre également sa maitrise simultanée de la guitare et de la batterie. Bon je ne suis pas très fan de ces artistes à la Rémy Bricka mais il faut avouer qu'il s'en sort globalement bien dans cet exercice.
Sur les premiers morceaux, j'ai eu très peur pour l'interaction avec le public. Le début du concert est à l'image de l'homme, très réservé mais plus on avancera et plus il se décoincera. En particulier, sur le cinquième morceau qui était un peu plus lent et qui s'est terminé par une ovation, on a senti la glace se briser. J'ai trouvé un peu classique le début de concert jusqu'à ce que Bror nous emmène faire un petit voyage dans le delta du Mississipi au milieu des années 20-30 avec son ukulélé. Ce passage teinté de nostalgie mais au final très joyeux, va faire l'unanimité auprès du public, opération séduction réussie.
Tout le long du concert, l'artiste jouera aux montagnes russes, on enchainera les morceaux calmes et des morceaux plus rythmés sur certains desquels il est facile de se projeter dans un saloon au milieu de Far West. On sent que le bluesman aime jouer sur ces faux rythmes, varier les ambiances, sa manière à lui de mettre sa patte sur ce post-blues qui recherche encore son héros. Sur le dernier morceau, on a l'impression d'une ballade funeste, le prisonnier va bientôt être exécuté ! ...mais le morceau se terminera avec une ovation d'une rare intensité ! Pour le rappel, l'homme remet son chapeau et il nous sort sa réinterprétation de Ain't no grave de Johnny Cash, superbe ! un des moments forts du concert pour moi.
Je me demande encore comment un gamin d'un village suédois perdu va à contre-courant de tout et a pu tomber dans ce genre musical anachronique. Pour trouver, un embryon de réponse, je serai tenté de reprendre Jimmy Dawkins pour qui le blues à la base, c'est de la souffrance, de la douleur à l'état brut ! (j'ai hésité à reprendre du Hallyday mais trop facile). Eh bien, on retrouve de tout cela chez ce jeune homme à qui on a déjà attribué le rôle de nouveau messie du blues. Mais comme je lui ai dit à la fin du concert, on se verra dans un mois au TINALS, et là j'ai hâte de voir sur pièce sa capacité à mobiliser un public plus large...je suis persuadé qu'il convertira quelques jeunes à ce bon vieux blues !
Critique écrite le 14 mai 2017 par Prakash
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