Chronique de Concert
Brother Junior, Oslo Tropique, Parade
Cette fois je n'ai pas réussi à me faire accompagner par Cyriiiil ou Luciiiie (le concert commence tard et demain ils vont au collège) donc c'est moi qui me colle à la chronique de ce concert qui avait lieu dans un contexte légèrement concurrentiel. La fin de mon échange avec Jullien ex chanteur de the Host et désormais plus connu sous le nom de Brother Junior résume bien la problématique du concept de ce soir. Jeudi (donc on bosse demain), rugby (la France rencontre la Namibie au stade vélodrome) et en plus, comme je le découvrirai dans la soirée l'OM (en pleine crise) joue ce soir.
Lorsque je me mets en route vers le Molotov Alice et Cyril sont montés chez leurs grand parents voir le match (de rugby), Lucie vient d'arriver et prépare un gâteau pour le lendemain, Svet est partie essayer un cours de théâtre et les 2 matchs cités ci-dessus ont commencé. Dehors les écrans géants (et les bbq improvisés) sont sortis.
Comme à chaque fois que je suis sur la liste à l'entrée j'ai l'impression de faire quelque chose de mal. Mais quand je le demande à l'avance c'est un peu aussi une façon de me forcer un peu plus à y aller quand l'heure passant le rapport envie / flemme est en train de s'inverser. Bref, j'arrive, salue Sarah de la Meson qui tient à caisse, me fait tamponner le poignet et me laisse guider par les douces mélodies Neil Youngesque de Brother Junior.
J'arrive sur My Oh My un de ses morceaux phare (en tout cas pour moi) et ses "ouhou ouhou" qui me font penser à ceux de Song 2 (pourtant bien différents). Ce soir Jullien assure l'ouverture de la soirée en solo. Toujours chemise ouverte sur t-shirt, et barbe bien fourni ... par contre changement tignasse coupée à ras sur le dessus. Il n'y a pas foule, mais les habitués sont là.
Au premier rang le Pinguin m'apprend que cette nuit tout un tas de mineurs sans papiers dorment dans "mon" église (Notre Dame du Mont). Le temps d'écrire ces lignes, le département a fini par trouver une solution dès la nuit suivante (un miracle qu'on peut peut-être attribuer à la venue historique du Pape à Marseille le lendemain). Il y a aussi tout un tas de gens que je n'ai jamais vus (je ne voudrais pas que vous vous imaginiez qu'il n'y a que ses potes).
Sur No one, plus sombre, plus calme, qu'il présente comme une chanson d'amour, je pense à Steve Shiffman ou d'autres groupes de rock new yorkais ... Jullien chante et joue toujours aussi bien, les yeux souvent fermés, assez statique, jeu de scène minimaliste. On peut se concentrer sur les paroles.
Attention cela ne veut pas dire qu'il ne s'amuse pas : "Vous passez un bon moment ? moi aussi même si ça ne se voit pas". En attaquant Where are you now il nous fera remarquer (en s'adressant surtout aux musiciens) qu'il a décidé d'enchainer les 3 morceaux avec accord en sol. Là aussi je pense à Steve Shiffman, c'est marrant.
La suivante (dont j'ai raté le titre) il l'a écrite un mardi soir à Saint Etienne où il s'ennuyait ... Entre chaque morceau je jette un coup d'il sur mon téléphone et voit le score qui ne cesse d'augmenter pour la France alors que celui de la Namibie reste vierge. Je me demande si ça vaut même le coup d'aller jeter un coup d'il au match au Morrison's comme j'avais prévu de le faire ....
Brother Junior finira son très chouette set par une chanson écrite il y a 2 ans lorsqu'à 40 ans il a découvert qu'il méritait d'être aimé et qu'on méritait d'ailleurs tous de l'être. C'est avec ce I deserve love repris en chur par le public "à la Coldplay" (notamment par le trio Nicolas-Jules-Marine bras autour des épaules) que nous lui dirons au revoir et qu'il laissera la place à Oslo Tropique.
Je profite de ce changement de set pour aller voir en direct le carnage qui a lieu à quelques à quelques kilomètres d'ici (au Stade Vélodrome). Je retrouve donc Guillaume and co au Morrison, pas de chance c'est la mi-temps. Amusant le pub coupé en deux puisque la moitié de la salle suit le foot et l'autre le rugby, quelques essais plus loin et le coup de tête dans la mâchoire de Dupont (j'ai peut être vu le tournant de la coupe du monde) et me voilà de retour au Molotov.
J'ai fini par réaliser que Olso Tropique n'avait rien à voir avec Oslo Telescopic (groupe mystérieux d'il y a 20 ans). La où les second faisaient plutôt dans l'expérimental, les premiers (qui nous viennent de la région toulousaine) font dans le rock français (j'allais dire à l'ancienne mais j'ai peur que ce soir mal pris).
Pourtant je dois reconnaitre que cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu un groupe qui me fait penser à Dominic Sonic ou Loeil. Textes en français ("je suis le résidu d'une histoire" "je suis un rêve inachevé" "le bonheur se trouve t il dans les égouts" - pas très sûr de la dernière), gros son à la No One, Silmaris, Lofofora j'ai un peu l'impression d'être projeté 20 ou 30 ans en arrière, ce qui n'est pas forcément désagréable.
Si j'avais déjà vu passer le visuel de leur album Entre les mains des robots (sans l'avoir écouté) je m'étonne d'être passé à côté de leur clip culotté Les chaines info (que je vous invite à visionner par ici). Sur Un pavé dans la marre je pense à Soma (groupe moins vieux que les autres cités, puisqu'ils ont cessé toute activité en 2015).
Sur un des morceaux le chanteur part dans les aigus et me fait penser aux Rita Mitsouko. Vers la fin il sera question de mouettes "Ils sont où les marseillais ? Est-ce que vous voulez voir des mouettes ?". on a beau lui dire qu'ici on dit Gabians il ne changera pas les paroles d'Aucun terminus pour autant. Je pense au "et ça fait marrer les mouettes" de Lofofora qu'il m'a fallu plusieurs années pour comprendre ...
Petit coup d'il sur mon téléphone, la situation est plus tendue pour le foot que pour le rugby. En tout cas sur scène ça joue avec entrain et envie. Le chanteur guitariste descendra plusieurs fois dans le public. Très sympathique finish avec des bouts de Led Zep dedans et bravo au batteur (Eric) impeccable dont c'était le premier concert avec Oslo Tropique ce soir. Le premier morceau qui passera lors de l'inter-set sera Jeune et con de Saez. Tout est dit.
Le match est fini, je reste donc au Molotov à discuter des difficultés à faire venir le public à des concerts avec Jullien et Kaly du festival Guinguette Sonore (que je connais mine de rien depuis Opossum), salue quelques habitués ... jusqu'à ce que les premiers accords de Mountains se fassent entendre juste avant 23h30.
C'est donc à grand coup de "thanks you for the ride" que le groupe attaque son set devant un salle qui semble s'être remplie d'un coup. Que cela coïncide ou pas avec la fin du match, cela montre encore une fois que même si le groupe joue beaucoup dans le coin il est quand même capable d'attirer beaucoup de monde, que ce soit des nouveaux fans ou des plus vieux comme moi ...
Mine de rien ça fait quand même 15 fois que je les vois (voir par ici), dont 4 fois rien que cette année, et je n'ai encore jamais ressenti la moindre lassitude. Par contre là où je n'ai pas progressé c'est dans l'association entre les chansons et leurs noms.
Comme au début de certains autres concert Jules, frontman ébouriffé ce soir, a l'air ailleurs. Chemise léopard, comme lors de son récent concert solo au C4 (Voir "chronique" par ici). Regard un rien inquiétant dans le lointain, lèvre inférieur mordue ... Les tubes s'enchainent sans temps mort Hope, Ghost, Darkness Of Your Thoughts (je m'aide de la setlist pour retrouver le fil du concert) ...
Sur cette dernière il nous confie qu'il s'agit d'une chanson sur sa "mental health", plus tard, dans une autre, il sera aussi question de la nôtre. Is it the real life (dernier clip en date du groupe - voir par ici), un poil plus calme (jusqu'à ce qu'il attaque la partie Blues Brothersesque) que les précédentes qui allaient crescendo. On apprécie toujours autant les riffs et mélodies de Nico ("tu te caches mais en t'entend" lui criera une fille dans le public avec admiration).
A la batterie c'est toujours le gallois Olly Jenkins (aussi croisé il y a peu à la guitare et au chant de son propre projet - Voir chronique par ici), et Marine bien sûr, un peu dans mon angle mort mais dont je vois le manche de sa basse surgir régulièrement du coin du mur.
Quelques pétages de cordes (2 je crois) et re-accordage, l'occasion d'applaudir Kilian (ou Liam) en formation au son, et son/sa formateur/trice (Camille). L'occasion aussi pour Jules de remercier sa mère et son père fantastique. L'occasion aussi de signaler que Nico est devenu papa depuis peu (d'une fille visiblement). De rappeler qu'aujourd'hui c'est l'anniversaire de Liam Gallagher.
Après Blame (sur un disque à venir) viendra l'une de mes préférées depuis longtemps (elle aussi sur un album à venir) Happy & Sad (toujours aussi efficace et poignante - regarder ici). Elle sera suivie de Rupture, puis de d'une chanson sur la guerre the Rain et de la bientôt de circonstance Autumn leaves, juste avant Summer
Cela fait un moment que Jules a retrouvé son sourire, et troqué son regard halluciné pour un regard plein de complicité. Pendant les morceaux il n'hésite pas à glisser des messages personnels comme lorsqu'il invite Victor à lui piquer de la bière (celui-ci comprend le contraire).
La fin du concert sera explosive avec Highway et son "are we getting weaker ! " répété à l'infini toujours au moins un peu participatif, le très entrainant Electric Fear sur lequel Jules descendu dans le public laissera son micro à une fille qui montera sur scène à sa place.
Cette initiative fera des émules puisque lorsque le groupe reviendra pour un rappel, ils seront rejoints par 2 autres filles qui essaieront de les aider pour les churs. En rappel ce sera le quasi punk, en tout cas parfait pour clore un set parfait en beauté : Tonight...
Il est minuit 45 lorsque le groupe quitte vraiment la scène. Et même si la journée de demain s'annonce chargée au labo, je rentre chez moi comblé, une fois de plus ...
(Beaucoup) Plus de photos et vidéos par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 24 septembre 2023 par Pirlouiiiit
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