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Chronique de Concert

Cali

Cali en concert

Salle Michel Legrand - Rognac 25 février 2022

Critique écrite le par

Ce 25 février 2022 était un jour particulier pour Cali qui lançait la première date d'une tournée acoustique et en solo : Ne faites jamais confiance à un cow-boy. Un pari également pour le 6Mic avec cette programmation hors les murs et une nouvelle résidence d'artiste à Rognac.

Après le bruit et la fureur de la tournée Cavale qui s'est achevée le 16 février, ce format intimiste (quelques dates, des petites villes, un artiste seul en scène) interroge. S'agit-il d'une pièce théâtre ou d'un concert ?

C'est la première et je n'en saurai donc pas plus que ce que l'on trouve sur son Facebook : l'histoire d'un ancien chanteur qui se réveille sur un banc et se remémore sa vie d'avant. Je découvrirai plus tard que le fil conducteur se trouve dans son dernier roman Voilà les anges. Mais je ne l'ai pas (encore) lu... Le mystère est entretenu par la production qui ne donnera pas d'accréditations photos pour cette première mais m'informe que Cali a pourtant accepté une rencontre à la fin du spectacle pour confier ses premières impressions.



Ce soir, la salle Michel Legrand n'est pas pleine mais suffisamment garnie pour que la centaine (à vue de nez) de privilégiés puissent profiter de ce lancement dans les meilleures conditions.

La scène est sobre. Sous un réverbère se dresse un double banc sur lequel on distingue, écrit à la craie en lettres capitales c'est mon banc !. On y aperçoit des feuilles et ce qui semble être un harmonica. A ses pieds, un sac, une boite. Et une guitare, bien sûr. Quand même. Cali est là depuis le début, allongé, mais dos au public, sur la partie du banc côté fond de scène.

Le public s'installe sans trop de bruit, peut être intimidé par ce qui apparaît vraiment comme une pièce de théâtre. En fond, une boucle sonore. Le noir se fait, un balayeur passe en traversant la scène.
Cali se réveille et se lève en nous rappelant qu'avant il était chanteur et qu'il jouait des morceaux comme celui-là. Prenant sa guitare il attaque un C'est quand le bonheur ? qui semble rassurer. Le premier rang de fans est aux anges, trépigne, accompagne et tape des mains. Ce sera pourtant la seule concession aux classiques à succès.

Parce que le Cali qui s'est réveillé sous un jour nouveau a d'autres préoccupations. A commencer par celle de chanter l'amour. Sous toutes ses formes. Ce seront donc des morceaux acoustiques, parfois accompagnés à l'harmonica qui viennent entrecouper des réflexions sur la vie, des souvenirs. Sont-ils réels ou supposés ? On ne sait pas vraiment. D'ailleurs Cali m'expliquera lorsque je l'interroge sur la forme de ce spectacle, qu'il y a beaucoup de choses d'improvisées. Au milieu de choses écrites, c'est vraiment le mélange des deux. Et puis beaucoup de choses vraies... d'autres fausses ! D'où le Ne faites jamais confiance à un cow-boy de l'histoire.

Du véridique pourtant, impossible de se tromper, il y en a lorsqu'il avoue son amour pour deux albums qui ne l'ont jamais quitté. Preuve en est les vinyles de The Clash et le War de U2 qu'il va jouer sur scène. Joe Strummer, le chanteur du Clash est un incontournable pour celui qui avoue que le poster qu'il montre ce soir est le même qu'il a toujours eu depuis celui de sa chambre d'adolescent.

L'émotion de la première se ressent peut-être encore plus ici et je comprends mieux avec le recul que le besoin de liberté dont va me parler Cali est peut-être aussi fort que celui de parler d'amour. Quand on est chanteur on a envie que les gens sautent partout parce qu'ils connaissent les chansons. Mais je l'ai fait ça. Donc j'ai envie d'autre chose maintenant. Et puis je vieillis et j'aime bien l'idée de me dire que... Tiens, il y a des exemples. Quand on prend les plus grands, quand on prend quelqu'un comme Bowie, c'était toujours enfoncer des portes nouvelles et nous surprendre. Donc l'idée elle est là. Et puis il y a un petit risque quand même, c'est ce qui m'anime aussi, qui me donne envie de continuer en fait. La liberté, qui est aussi celle que recouvre le personnage de Cali jeté sur son banc après quelques mois passés en prison pour avoir pété les plombs et contraint son producteur, M. Cochon, à faire le cochon justement lors d'une prise d'otage dans sa maison de disque !

Ce sont donc de nouveaux morceaux qui sont joués ce soir, à 95% et qui seront dans une version très très très épurée, parfois accompagnés au violon par Steve Wickham, un ami, le violoniste des Waterboys sur un prochain album. Ils sont nombreux, même si je ne sais pas si les 25/26 qu'il m'expliquera avoir écrits ont été joués durant les 2 heures de spectacle que, il faut l'avouer, je n'ai pas vues passer.

Tout n'est pas parfait bien sûr, il me dira aussi avoir oublié 2/3 choses qui étaient prévues. Mais ce n'est pas grave parce que je les ferai demain ou après-demain. Et en effet, le personnage est en accord avec son principe de liberté. Faire ce qu'il veut, comme il veut. Mais en respectant les mêmes principes de simplicité que ceux qu'il écoute, les Springsteen, Cash et autre Dylan, dont il explique dans un grand éclat de rire vouloir devenir une sorte de version catalane !

Tous sont en tout cas touchants (le morceau pour sa fille Micha composé il y a 4 ou 5 jours parce qu'elle serait la seule sinon à ne pas avoir de morceau écrit par son papa) et émouvants, tristes et drôles, comme Cali, véritable acteur sur scène.

Un acteur que j'aurai plutôt vu dans le rôle de l'indien. Mais quand je lui en fait la remarque il me dit préférer celui du cow-boy parce qu'il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Cali se raconte et se met à nu, le vrai et le faux entremêlés, et l'autodérision, toujours.

Il reviendra un peu plus tard dans l'interview sur cette histoire lorsque je l'interroge sur la suite de la tournée qui va évoluer. Le cow-boy aussi va évoluer, je finirai en indien et puis voilà !.

Tout est possible quand on ne s'interdit rien...

Interview à retrouver in extenso sur nouvelle-vague.com.


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