Chronique de Concert
Carte Blanche à Henri Florens
8ème groupe ou artiste que je vois en concert de l'année. En effet malgré tout j'ai eu la chance de voir (il y en a eu tellement peu que je me sens obligé de les citer) le Duo Montanaro à la Cité de la Musique en février, puis Moussu T e lei Joventz à l'Espace culturel de la Busserine en mars, puis Mure et les Tchoquers dans arrière boutique d'un magazin d'électonique en avril, Glitch au Leda Atomica Musique en avril, le Pompier Poney Club lors de la Vélorution / Critical Mass'ilia en mai et enfin NØ!R encore au Leda Atomica la semaine dernière. Le concert de cette fin d'après midi est doublement spécial puisqu'il s'agit du premier concert en intérieur avec public autorisé. En effet le Roll'Studio sera donc la première salle (sûrement suivi de près par la Salle Gueule) à réorganiser un concert dans sa salle. En plus ce n'est pas n'importe lequel puisqu'il s'agit d'une carte blanche à Henri Florens (que ce dernier m'avait caché lorsqu'on s'est croisé sur la Plaine il y a 15 jours).
Et puis pour être honnête à chaque fois que je vais dans le Panier pour aller Roll'Studio ça me fait quelque chose de spécial. La dernière fois c'était en octobre pour Christophe Leloil et Andrew Sudhibhasilp (voir ici). Cette fois je me suis arrêté sur le chemin pour rendre visite à Laurent B, c'est donc un peu plus léger que je descendrai la rue d'Aubagne. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu autant de monde dans la rue. La Canebière et le Vieux port sont noirs de monde (et de voiture sur le bas du vieux port).
Quand j'arrive dans le Panier, même chose. Avec le printemps (et le recul du couvre feu) les boutiques sont ouvertes. " Mais que font tous ces touristes dans mon* panier ". * " mon panier " c'est celui des soirs où je me rends 3-4 fois par an, parfois plus pour aller voir un concert au Roll'Studio. Que doivent se dire ceux qui habitent là. Beaucoup plus de tags que la dernière fois dans les 2 rues que j'emprunte. Des familles sur la place en haut ...
En arrivant devant le Roll's (cette fois encore à l'heure ! puisque j'ai raisonnablement préféré décliner l'offre rugby de Guillaume) il y a du monde : Henri Florens en grande forme, son fils Julien, Mathieu Tomi et Katel avec un petit nouveau et puis ceux qui se révéleront être les autres invités de Henri :Leo Merie, Quentin Timlie et Coline Fournent. Il y a bien sûr aussi Henri orphelin du JAM (devenu il y a quelques jours une pizzeria) et d'autres visages familiers.
Je rentre, salue Claude que je suis toujours aussi content de voir, et me faufile vers le pied des marches au moment où Henri rejoint son piano. Je serais bien tenté par cette cantine juste à côté du canapé mais je ne sais pas si c'est pas pour un des musiciens vu le nombre d'instruments qu'il y a en bas. Oui, non ... j'hésite et au moment où je me lance quelqu'un s'y met. Zut. En plus son fils s'est mis lui juste entre Henri et moi visuellement. Tant pis je ne suis pas là pour faire des photos d'art mais pour relater ce qui s'est passé.
Tout cela pour expliquer que je n'étais pas en position suffisamment confortable pour prendre beaucoup de notes pendant le concert ce qui est dommage car il parle en général beaucoup entre les morceaux, pour en donner les compositeurs, pour raconter quelques anecdotes sur certains interprètes ou juste pour faire quelques blagues.
Henri commencera donc en solo. Et je suis ravi de le retrouver en pleine forme. Henri masqué comme nous tous, mais ailleurs quand il joue comme toujours. Au bout de quelques morceaux il appelera donc à la rescousse Julien Florens au saxo, Mathieu Tomi à la contrebasse ,Quentin Timlie à la trompette. Peu après ils seront rejoints par Leo Merie au saxo (un peu différent), et puis encore un peu après par Coline Fournent au chant. Bien qu'en général pas très porté sur le jazz vocal je dois reconnaître que j'ai beaucoup aimé sa prestation (sans micro).
Comme je le disais je n'ai pas pris de notes au début. Juste à un moment il sera question de Out of the past et de Benny Golson (qui compose et joue encore à ce jour). Commencé sans lunettes et avec masque, Henri finira le concert sans masque et avec lunettes pour s'aider de quelques partitions pour certains morceaux qu'il connaît sur le bout des doigts (même si il a tendance à en oublier les titres selon ses dires).
Il y aura des petites blagues entre le père et le fils ou quelques jeux de mots avec le public. Puis les musiciens quitteront la scène et il continuera seul. J'ai noté " magnifique " sans être capable de vous dire de quel morceau il s'agissait. Peut être le prélude de la Fugue n°8 de Bach (jouable par rapport à la fugue elle même pour reprendre ses termes).
Même si l'heure du couvre feu approchant certains (ceux qui habitent loin) commencent à se demander si il ne vont pas partir avant la fin (je prfoterai de quelques départs pour me placer ailleurs), Henri enchaîne les morceaux. Nous expliquant qu'il y a certains artistes comme Keith Jarrett, Coltrane ou Bach qu'on a du mal à laisser lorsqu'on commence à ploinger dedans tellement qu'ils sont intéressants.
" je joue encore ? " - " si tu le sens ! " - " je le sens ! " et nous voilà partis du côté de Bill Evans. IL nous parlera de ce livre La vie passionnante de Listz dans lequel on apprend qu'il jouait dès 3 ans, dans lequel il était question de ce Prélude de Bach. L'occasion de nous parler de Jean Philippe Rameau (qui a conçu ce que Bach jouait et qui était en conflit avec Voltaire qui pensait être capable de décrire la musique si j'ai bien retenu).
Tout cela avec humour et simplicité. C'est ça qui est agréable dans ces concerts aussi je trouve. Claire a fini par descendre pour faire comprendre qu'il va falloir s'arrêter, et que Henri Florens sera de retour ici le 3 juillet en solo. Henri en annonce/ commence un petit dernier mais voyant que son comparse Robert Pettinelli s'en allait (il habite loin!) s'arrêtera finalement que tout le monde puisse partir tranquillement sans se presser.
N'ayant pas d'autre concert à couvrir ce soir je resterai un peu le temps de ranger quelques chaises et prendre le nom des musiciens de ce soir, mais j'en oublierai de demandé à Henri si il était venu avec quelques copies de Missing Chase. Sur le chemin du retour je constaterai qu'une fois de plus Marseille est assez souple sur la mise en application du couvre feu ...
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Critique écrite le 24 mai 2021 par Pirlouiiiit
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