Chronique de Concert
Catherine Vincent (Sur les traces de Tina Modotti)
Pas encore tout à fait remis du concert de Massilia Sound System et de l'interview qu'ils ont faite avant le concert (retranscription en cours), ce soir les enfants n'ont pas eu envie de nous accompagner. Pour être honnête ils ont préféré rester avec leurs grands parents devant la télé. Du coup on s'est dit qu'on allait tenter de voir les 2 concerts qui nous tentaient ce soir. Catherine Vincent à l'Arca delle Lingue, puis Parade (et oui encore!) au Leda Atomica Musique.
En approchant de Castellane en vélo je me dis que je ne vois pas du tout où il y a un lieu au début de la rue du Docteur Jean Fiolle. Finalement cet Arca Delle qui est " une association culturelle créée à Marseille en 2012 qui se consacre à la promotion et à la diffusion des " langues cultures " romanes, à travers l'enseignement des langues espagnole, italienne et portugaise " se situe en fait au premier étage au coin Jean Fiolle (par où on entre) et le Prado. En arrivant en levant les yeux j'aperçois Catherine à la fenêtre.
Nous arrivons avec les derniers spectateurs. Dans la salle du fond le public est déjà installé. Ce n'est pas la première fois que je vais voir le duo, mais je crois que c'est la première fois que ce sera sur un répertoire à destination des adultes. En tout cas depuis le temps que je vois passer son nom je vais enfin en apprendre un peu plus sur cette photographe du nom de Tina Modotti.
Comme ils l'ont écrit très bien eux même et que je n'ai pas envie de les paraphraser " Dans ce concert, le duo Catherine Vincent donne voix à Tina Modotti pour évoquer les sentiments et moments forts de sa vie : son déracinement, sa relation avec le photographe Edward Weston, son œuvre artistique, sa liaison avec Julio Antonio Mella (révolutionnaire cubain), sa liberté amoureuse, son engagement politique, son implication dans la vie artistique mexicaine des années 1920, auprès d'artistes comme Diego Rivera et Frida Kahlo ".
Ce concert de Catherine Vincent en fait à mi chemin entre la conférence (chantée) ou le documentaire tellement ils ont fait une recherche poussée sur cette photographe plus si méconnue que ça. Son départ au Mexique comme assistante du photographe californien dont elle deviendra l'amante et avec qui elle continua une longue histoire d'amour épistolaire, la révolution mexicaine, Sacco et Vanzetti, Cuba, Moscou, la prison ..
En plus du côté historique il y aussi toutes les réflexions d'une femme sûrement un peu en avance sur son époque qui se pose des questions sur la création, le rapport vie vs. art " je mets trop d'art dans ma vie " Et quand elle dit " en ce qui concerne la création, hormis celle de l'espèce, les femmes sont négatives ; elles manquent d'envergure, de concentration, et de la faculté de s'absorber totalement dans une seule et unique chose " il ne faut pas oublier qu'elle écrit à son (ex) amant, et de continuer " Est ce une déclaration trop peu nuancée, peut être ; dans ce cas je demande humblement pardon aux femmes j'ai l'habitude impardonnable de toujours généraliser un opinion formée principalement d'après ma seule personne.
Ce mélange d'anecdotes sur la création de ce spectacle, d'informations historiques, de lettres lues, de poèmes mis en musique et de chansons inspirées par certains passages de sa vie (il y aura même un " bolero anachronique ") brouillent tellement les pistes qu'on finit par en perdre ses repères.
Et quand Catherine lit les lettres de) Tina (à Edward) ou quand Vincent lit (celles de) Edward (à Tina), elle en devient Tina, et lui Edward. On pénètre vraiment dans leur intimité. Tout cela renforcé par le côté acoustique et proche du concert. On les suivra un peu partout, notamment au Mexique dont Tina finira par être chassée.
Guitare, tambourin, harmonium à soufflet plus quelques petits instruments en plus suffisent à poser les ambiances. Textes en français, en anglais, en espagnol (un bel exercice pour le public qui j'imagine fréquent aussi le lieu pour des cours de langue justement). Quelques morceaux plus pêchus que d'autre mais globalement plutôt paisible.
L'heure tourne et comme nous avons aussi prévu de retourner voir Parade qui m'avait beaucoup plus (comme à chaque fois) lors des Portes Ouvertes Consolat, nous filons à l'anglaise.
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Critique écrite le 03 décembre 2022 par Pirlouiiiit
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