Accueil
Chronique de concert Celebration Summer + X-Motorcycle Couriers + American Television
Samedi 21 décembre 2024 : 6880 concerts, 27253 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Celebration Summer + X-Motorcycle Couriers + American Television
Une semaine que je suis à Germantown en banlieue de Washington (45 minutes en voiture) et je n'ai pas encore trouvé le temps d'aller à un concert entre mon boulot la journée (vive le télétravail) et mes soirées familiales (après 2 mois et demi de disette on a des trucs à rattraper). Autre problème, il n'existe pas d'équivalent de Concertandco. Pas de site où trouver ne serait-ce que les salles qui existent si ce n'est les plus grosses. Du coup une fois que j'ai fait le tour de celles où j'étais déjà allé dans le passé comme Warehouse Nextdoor, Black Cat, Rock & Roll Hotel, DC9 ... et que je n'ai rien trouvé pour ce soir-là, il ne me reste plus qu'à aller à la pêche sur internet...
Après m'être demandé si je n'allais pas aller voir Thievery Corporation (20 dollars pour être au fond de l'équivalent d'un Zénith - aucune réponse de leur agent promo concert) nous avons continué à chercher et c'est Svet qui est tombée sur cette annonce pour ce que j'ai dans un premier temps pris pour une compilation intitulée Celebration Summer dans une salle du nom de the Pocket dans Washington. J'envoie un message fb à la salle et au groupe avant de me coucher et alors que je suis en train de préparer un mail pour doubler cela sur les mails de ceux-ci je reçois une réponse de Greg. Banco !
C'est donc après une bonne journée de visite de Washington avec notre sympathique visiteur Théo (National Gallery of Art, Pete's Diner, District Wharf), qu'après avoir rendu les enfants à leurs grand parents nous nous mettons en route vers the Pocket. Vélo ? (8 dollars d'abonnement + 2 de locations pour la demi-heure ... à 3 ça fait 30 euros). On va plutôt marcher ... l'occasion pour moi de constater que ces sandales ne valent pas une bonne paire de tongs, et de voir qu'il y a une pauvreté bien réelle dans la capitale des Etats Unis.
Lorsqu'on arrive devant le lieu on est surpris car ça ressemble à tout sauf à une salle de concert. En fait The Pocket est une des entités de ce lieu multiple qu'est le 7DrumCity avec ses cours de musique, locaux de répète, studio, et même de réparations. D'ailleurs lorsque nous reviendrons d'être allés s'acheter de quoi grignoter nous constaterons qu'en même temps que le concert à l'étage un groupe répétait au sous sol. Située au première étage, la salle, tout en longueur peut accueillir une 70 personnes et compte un bar à bière et à vin (que je n'aurai pas le temps de tester, trop occupé par ce qui se passe devant la scène).
Le premier groupe de la soirée s'appelle American Television, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils nous mettra dans l'(a bonne)ambiance instantanément. Un guitariste en short au poil ras et grimaçant, un batteur barbu, un bassiste aux cheveux dressés sur la tête un chanteur guitariste à la casquette et au sourire qui trahissait son réel plaisir à être là
Les deux choses qui sautent aux yeux et aux oreilles c'est la joie et l'énergie qu'ils dégagent. Les morceaux s'enchainent à toute vitesse et ne dépassent rarement les deux minutes. Je pense à Greenday, aux Vandals ou même Offspring. Je flashe sur le t-shirt du chanteur : Aww Mom you'r just jaleous it's the Beastie Boys".
Ce qui est super agréable c'est qu'à aucun moment le groupe ne se prend au sérieux comme en témoigne la description de leur bandcamp " A D.C. area punk rock band. Someday we'll look back and laugh." ou lorsqu'ils se planteront sur la fin d'un morceau et que le guitariste dira "It was supposed to be cool but we are not cool".
Super énergie comme je le disais et s'il serait bien difficile de comprendre toutes les paroles à la première écoute, on devine qu'ils véhiculent juste ce qu'il faut de messages, à en juger par ce Wasteland qui parle de Washington DC, ce Moments qui parle de moments comme celui-ci (la reprise de la vie et des concerts avec des vrais gens) ou encore ce "Black lives fucking matter" crié au début d'un des morceaux vers la fin.
Si la plupart des titres joués en ce début de soirée sont issus de leur dernier album Watch it burn (en écoute sur leur bandcamp) le dernier, lui, sera une reprise de Nervous Breakdown de Black Flag (écoutable ici) pendant lequel le chanteur qui avait déjà perdu sa casquette, se débarrassera pour foncer dans le public façon le Frank Black des grands soirs. Détail qui montre que le groupe est composé de vrais gentils : lorsqu'il fera tomber le micro à la fin il s'excusera presque en faisant remarquer qu'il serait dommage que casser du matériel un soir de concert de soutien comme celui-ci.
Pendant tout ce premier set j'ai pris soin de ne jamais me trouver dans l'axe du chanteur. A la pause je me dis que même si je suis vacciné je ferais aussi bien de remettre mon masque. Comme à chaque fois je regarde un peu le public autour de moi. Si la couleur noire domine, j'ai moi-même mis mon t-shirt Salle Gueule noir (pour compenser le fait que je suis venu en bermuda rouge et sandales ?) le public est assez varié, quelques-uns abordent des coupes hirsutes et clous dont cette fille qui viendra justement me demander de quel groupe je porte le t-shirt ; et me voilà lui expliquant le jeu de mot la Sal(l)e Gueule et lui parler de Marseille.
Pendant ce temps là American Television a déjà tout remballé et X-Motorcycle Couriers a fini de s'installer ... J'ai regardé avec attention le chanteur, qui pour une raison étrange me faisait penser à Stephen King, sortir d'un sac à dos qui m'a renvoyé quelques décennies en arrière tout son matériel.
Leur descriptif bandcamp étant plus fourni je vous le partage : "XMC is a DC-based power trio made up of veterans of the DC rock and hardcore scene." Les " Six-string bass player Graham McCulloch [ ...] Guitarist and vocalist Marc Lambiotte [ ...] drumer Alex DeSeabra [ ...]" ont déjà quelques années de scène au compteur au sein de nombreux groupes. Le guitariste a notamment joué avec un autre Grand Mal que celui que j'avais aperçu à Luxx).
Changement de style pour ce trio. Rock toujours, mais plus blues, plus poisseux. Si sur le premier morceau je n'arrive pas à entendre la voix sur les morceaux suivant ça s'arrange. Petit à petit au fil de ces morceaux plus longs que ceux du groupe précédent, la voix et/ou chant Neil Youngesque s'infiltrent en moi.
J'apprécie les belles lignes de basse et guette les explosions de guitare et les hurlements qui me renvoient à une époque encore plus lointaine que leur sac à dos. Moins speed et avec des morceaux plus longs que le groupe précédent, ils finiront par me conquérir complétement à la fin de leur set. Le chanteur bien dedans en perdra ses lunettes dont un verre se détachera. Plus j'écoute les 3 morceaux que j'ai enregistrés, plus je regrette de ne pas avoir plus chercher à voir s'ils avaient un disque à vendre ... next time.
Nouvelle pause au cours de laquelle je constaterai qu'ici (ça m'avait frappé à NY la semaine dernière) aussi la mode est aux hauts complètement transparents. Je note aussi que de nouvelles personnes sont arrivées depuis le début du concert sinon en tout cas que la densité au pied de la scène est plus importante. C'est pour moi l'occasion de faire la connaissance de Greg qui s'avère être la bassiste de Celebration Summer qui expliquera poliment à une fille venue lui demander de faire une reprise de Nirvana qu'ils ne jouaient pas de morceaux sur commande mais comptait bien l'amener dans un état proche du Nirvana.
Le groupe phare de le soirée soignera son entrée. C'est dans le noir et sur la musique de Twin Peaks dont ils sont visiblement très fans qu'ils feront leur remontée sur scène. Re-changement de style et retour vers un punk à grosse voix. Celle du chanteur guitariste Nate Falger, bien accompagnée par de la guitare de Dan Hauser, la batterie de Glenn Boysko (à côté de la femme duquel je passerai l'essentiel du concert), et la basse de Greg Raelson.
Si j'aurais l'impression au début que c'était un poil moins énergique que le premier set, très vite je serai obligé de me rendre à l'évidence que c'est moi qui devais fatiguer un peu après cette longue journée. Dans la salle la température et l'ambiance ne fera que monter d'un cran à chaque morceau.
Le punk à clous qui avait déjà perdu quelques accessoires en dansant tout seul continuera de semer, sera rejoint par de plus en plus de monde, y compris les gars de
J'avoue avoir penser aux Pogues et aux Clash par moments même si musicalement c'est assez différent. Si le chanteur n'est pas forcement causant entre les morceaux, il ne ménage pas sa voix pendant les morceaux et il ponctue chaque fin de morceau par un "thank you thank you" très rapide qui se transformera progressivement en "thank you thank you thank you" un peu plus loin dans le concert.
Comme les premiers ils ne cacheront pas leur joie retrouvée d'être à nouveau sur scène et de voir la réaction du public lui aussi aux anges. Nous étions là pour fêter la sortir du 4 titres Against the gun (avant dernier morceau de leur setlist) qu'ils introduiront d'un "black lives matter" effectivement très prégnant dans la salle comme dans tout le quartier autour.
Une grosse partie de leur discographie y passera, ainsi qu'une reprise (de Husker Dü ?), plus un riff de Smells Like Teen spririt en clin d'il. A noter une chanson dédiée à leur pote Nick disparu cette année si j'ai bien compris. L'heure du dernier métro (23h) approchant et n'étant pas tout à fait sûr du temps qu'il nous faudrait pour le rejoindre nous nous échapperons pendant le dernier morceau (peut-être y a-t-il eu un rappel) mais je prendrai quand même le temps de prendre l'album de American Television et l'EP de Celebration Summer (en fait les 2 vinyles que j'avais sous le nez sans même faire trop gaffe à la couleur).
En tout cas nous aurons passés tous les 3 une super soirée en compagnie de 3 super groupes du coin (y compris Theo qui s'est du coup découvert une certaine affinité pour le punk rock, en tout cas plus que pour la musique du monde apparemment) ... Exactement ce que nous cherchions.
Plus de photos et vidéos par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 27 juillet 2021 par Pirlouiiiit
Envoyer un message à Pirlouiiiit
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Pirlouiiiit