Chronique de Concert
Charles Bradley and His Extroardinaires
Si l'on aime la Soul d'Otis Redding, du James Brown des 60's ou d'Al green, on ne pouvait pas être ailleurs qu'à L'Olympia en ce vendredi 1er Avril 2016... Les célèbres lettres rouges qui ornent l'entrée de la célèbre salle parisienne indiquait la venue de Monsieur Charles Bradley.
Charles Bradley a un parcours singulier, puisqu'il n'a enregistré son premier album qu'à l'âge de 63 ans. Repéré dans un bar par le fondateur du Label Daptone Records dans les années 2000, ce n'est pourtant qu'en 2011 qu'il publia son premier opus "No time for Dreaming". Cet album fit l'effet d'une bombe parmi tous les aficionados et les intégristes de la Soul de la seconde moitié des sixties. C'est un peu comme si Otis Redding et James Brown avaient bravé les lois du royaume d'Adhès pour se réincarner dans la peau d'un Cuisinier sexagénaire de Brooklyn. Avec une voix proprement phénoménale et accompagné du Menahan street Band, un groupe soul, ayant fait la synthèse de la substantifique moelle de la Soul de Stax, du Funk des JB's et de l'afrobeat de Fela Kuti, Bradley acheva de convaincre tous les amateurs de soul avec son deuxième album "Victim Of love", paru en 2013.
C'est donc avec une certaine aura, qu'il venait en grande pompe promouvoir à l'Olympia la sortie de son formidable nouvel album "Changes". S'il n'est malheureusement plus accompagné sur scène par le Menahan Street band, son nouveau groupe "His extroardinaires" fait mieux que tenir la route et chauffe un public, à la manière des grands orchestres soul des sixties (Booker T and the Mg's, the Funk Brothers... ) pendant quelques chansons avant d'annoncer en grande pompe l'arrivée du maître de cérémonie.
Dès la première chanson, Charles Bradley met le public à genou grâce au timbre et au groove phénoménal de sa voix rocailleuse. Qu'il se lance dans des chansons plaintives, du pue funk rythmé ou dans des reprises de Black Sabbath, cela ne sonne pas moins bien que ses illustres prédécesseurs ... Totalement habité lorsqu'il chante, il donne vraiment une âme aux sentiments qu'il envoie au Public à travers ces chansons.
Le seul bémol que l'on pourrait trouver à ce concert réside dans le fait que son show est dans la forme une revue à l'américaine un peu convenue. Le fait que Bradley arbore des combinaisons pleines de paillettes rouge écarlate ou bleue scintillante n'apporte rien au concert et le pousse même un peu vers la caricature. De même, Charles Bradley n'a pas besoin de faire des chorégraphies ou de ne rentrer sur scène qu'avec une introduction le présentant comme le Roi de la soul et le Prince Du Funk. Cet aspect du concert transforme la prestation en exercice de style alors que Charles B. n'en a clairement pas besoin. Il lui suffit de se mettre devant un micro et de chanter. Sa voix lui permet d'atteindre une incandescence et des sommets que peu de gens ont été amenés à fréquenter durant les 60 dernières années de l'histoire de la musique.
Liens : thecharlesbradley.com, www.facebook.com/thecharlesbradley, www.daptonerecords.com, https://www.dunhamrecords.com.
Critique écrite le 12 avril 2016 par lol
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