Chronique de Concert
Charlie O. + La Maison Tellier + Petit Fantôme (Festival Avec le Temps / Gravitations)
Cette année le festival Gravitations couplé avec la presque fin de celui de Avec le Temps tombe en même temps que le Ccarnaval de la Plaine. Il a plu, ce matin mais ça n'a pas l'air d'avoir calmé les ardeurs des carnavalistes si j'en juge par la foule déguisé et déjà enfarinée que j'aperçois en haut de la rue d'Aubagne. La rue Vacon m'éloigne de cette fête là et m'approche donc d'une autre, plus sage mais tout aussi excitante. Pour cette (presque) clôture du festival (il y a encore une date avec Danyel Waro prévue un peu plus tard) Avec le Temps donc, Charlie O., La Maison Tellier, et Petit Fantôme, un joli plateau éclectique assez à l'image de ce qu'est devenu le festival depuis l'année dernière. La date affiche complet depuis belle lurette, il faut dire que les concerts ont lieu dans la salle du bas en configuration assise !
Après une courte intro de Fred Nevchehirlian (qui ne parlera pas de Gravitation) ce sera à Charlie O. d'attaquer sous le regard un peu surpris des gens qui voient débarqué pour la première fois ce bonhomme dans un costume délicieusement retro qui commence son set en enlevant une chaussure. J'avoue que j'ai été un peu surpris de voir programmer dans un festival de chanson française un artiste qui joue de l'orgue (surtout qu'il ne chantera pas du tout) mais je ne boude pas mon plaisir de l'entendre un nouvelle fois.
Pour vous en parler je m'aide des quelques notes prises pendant son set ; heureusement car j'écris cette chronique une semaine après soit 10 groupes plus tard. Set purement instrumental donc, sans clin d'oeil pop comme certaines autres fois, avec principalement des morceaux compos de son album Marguerie : compos + la reprise de Stevie Wonder ce qui lui donner l'occasion de nous recommander vivement d'essayer de nous procurer le film A Journey Thru The Secret Life of Plants dont il est tiré.
Si au départ il y avait un poil trop de basse, très vite je retrouver le son chaleureux et sautillant de son impressionnnant instrument à vent. Je dis "son" mais je devrais dire "sons" car en effet cette fois plus encore que les autres c'est par la variété de sons qu'il arrive à produire que j'ai été frappé. Sinon au court de son set j'ai pensé à des choses légères comme Bob Hasam (interprete du tube fais moi du couscous chéri) ou à la BO d'un film dans lequel Pierre Richard aurrait le rôle principal.
M'étant calé au premier range je ne perdraipas une miette de son jeu très physique : grimace, façon de frapper les touches de son orgue ou encore de se balancer en jouant. A un moment (juste après le morceau de Stevie Wonder les gens ont commencé à taper dans les mains ... et puis comme rappeler par l'instruments se sont remis à écouté religieusement. Il faut dire que lui s'est mis à siffler à défaut de chanter. Il finira par For ever and ever ... Bref une superbe entrée en matière à la fois sombre et groovy.
Après une pause relativement courte si on considère le bazar qu'il fallait elenver de la scène ce sera autour de La Maison Tellier. Lors du concert de Pomme et Sammy Decoster à la Faculté Economie Gestion j'avais entendu quelqu'un demander aux organisateurs pourquoi le nom de La Maison Tellier était si petit par rapport à d'autres et il lui avait été répondu qu'il s'agissait d'une formule réduite du groupe. En effet comme le fera remarquer la chanteur en montant sur scène il s'agit des 3 cinquième de la Maison Tellier (sans bassiste et sans batteur donc).
C'était assez étonnant car ce soir j'avais l'impression de découvrir le groupe alors que (je suis allé vérifié près leur set) je les avais déjà vu lors de leur passage au Poste à Galène en 2010 que j'avais pourtant moi aussi beaucoup apprécié. Bref je n'ai reconnu aucun morceau mais je les ait tous appréciés.
Ce soir c'est donc tout accoustique : une trompette et deux guitares et une voix pour un résultats qui sur les premiers morceau m'a fait pensé à un mélange entre Les Innocents (pour , Noir Désir (pour la voix) et Jack the Ripper (pour la trompette). Le chanteur m'a paru un peu tendu / stressé pour ne pas dire intimidé sur le début mais vu le tonnerre d'applaudissement auquel ils ont eu le droit à la fin de leur premier morceau il a rapidement repris confiance. J'avoue même avoir eu un peu peur sur l'intro d'un des premiers morceaux où il était question de "ne pas en finir tout de suite" ...
Heureusement les autres interventions étaient plus optimistes sinon en tout cas légères : sur le fait qu'il n'avait rien à dire sur le foot, sur le fait qu'un grand très très costaud lui avait demandé un morceau (qu'ils n'avaient pas vraiment préparé), sur le fait qu'ils allaient rester toute la semaine pour bosser avec des écoles. Cela dit le chanteur essaiera de ne pas trop parler entre les morceaux, le timing étant serré.
En tout cas ce soir ils étaient (finalement ou tout court) ravis d'être là et leurs chansons superbes. J'ai aussi pensé à America lorsque les deux autres assuraient les choeurs, ou à ce que pourraient être les morceaux de David Berkeley si ce dernier chantait en français. Pas mal de morceaux assez politiques tristement d'actualité que je n'avais jamais entendu comme La Peste ou le bon français (je n'écoute pas plus la radio que je ne regarder la télé).
Set list (recopiée) Numero, Amazone, Avalanche, Beautiful, QQN, La Peste, le Bon Francais, Prison, Disparues, l'Expo.
Après ce très très beau moment ce sera la tour de Petit Fantôme dont je ne savais que que c'était le groupe d'un des musiciens de François and the Atlas Montagne aussi programmé au festival (voir la chronique de Sami) que j'avais vu pour ma part en 2012. Je ne savais pas completement à quoi m'attendre mais en voyant les musiciens se préparé je savais que cela allait être très différent.
A leur demande (et c'était une bonne idée) on enlevera les chaises pour ce dernier set. Guitares, basse, batterie, trompette, clavier, machine et pour moi bouchons car le volume sera nettement plus fort. Rien qu'en les voyant (ils n'avaient pas encore joué la moindre note) je me suis dit que j'allais surement être trop vieux pour ce qui allait suivre. Trop lookés pour être honnêtes. Le seul qui ait le droit de porter une veste de survet de gym/de ski à mes yeux sans que ça ne sonne faux, c'est David Lafore.
Passé cette a priori vestimentaire il faudra que je surmonte mes a priori sur les mouvements de tête et de hanche du chanteur dont j'associais le côté poseur / précieux à une forme de pretention. Il faut croire que c'est le style faussement nonchalant qui veut cela. Ajouter à cela des textes (au moins en apparence) légers / naïfs et on tombe en plein dans le créneau des groupes du genre La Femme, Aline and co.
Au début de leur set je préférerai les passages instrumentaux et puis petit à petit je finirai par me laisser convaincre. Je crois que le tournant aura été le morceau Aitatxi (qui veut dire grand père en basque) et le moment où il demandera de l'aidre pour resserer le pied de micro ("j'ai trop les mains moites / c'est pas gentil de me laisser tout seul") qui feront un peu tomber la barrière que je ressentait depuis le début de leur set.
Que dire sinon ? Que la plupart de leurs morceaux ont des fausses fins, que le chanteur aime danser et se dandiner (ça je l'ai déjà dit), que si je les avais vu devant un public plus nombreux et conquis (comme Odezenne l'année dernière) je me serais tellement braqué que je ne serais peut être pas resté jusqu'au bout. Malgré les quelques problèmes techniques qu'ils ont eu l'air d'avoir et le fait qu'ils écourteront un peu leur setlist faute de kiffers pour un rappel je garderai un bon souvenir de leur pop rock moderne en français.
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Critique écrite le 19 mars 2017 par Pirlouiiiit
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