Chronique de Concert
Christophe Willem
Alors, si j'ai tout compris, le signe de ralliement du Willem's Fan Club ce soir au Silo, c'est un tee-shirt noir orné d'un W blanc. Et ils sont super motivés en plus, avec de multiples tentatives de "claps" pour faire partir l'ensemble de la salle... Ça chante et ça danse debout, ça lance une Ola un peu pourrie (mais que voulez-vous, dans le Sud on ne peut pas s'en empêcher !)... Ils ne sont pas forcément tous jeunes, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont tous une pêche d'enfer !
C'est dans cette ambiance survoltée que nous assistons à l'installation des instruments par des petits bonhommes en combis blanches et masques. La musique monte. La clappe aussi. Et le drôle de système d'ordre amène les musiciens "de force", par le revers du col. Les jeux de lumières sont d'entrée XXL et la salle est déjà debout !
Lorsque Christophe Willem entre en scène, ce qui parait tout de suite comme une évidence, c'est son extrême simplicité et sa complicité avec son public, devant lequel il se tient proche à le toucher. Tout le monde chante. Lui, gigote comme un diable et met en action sa voix déjà presque légendaire.
En 2/2, il passe en mode tee-shirt. La scène est vraiment superbe avec ce mur en plexi qui entoure la batterie et ces fleurs de lumières qui se mettent à éclore un peu partout. Willem arpente la scène, donne et partage, avec un public au taquet (tout le premier rang est armé de son IPhone !)
"Est-ce que vous êtes prêts ce soir pour mettre le feu ?" Il commence alors une reprise de Kiss avec une voix de Baby Doll et un déhanchement à damner un saint ! Il prend des nouvelles du public (et de tout le monde, même en haut, tout au fond !) et annonce même : "Tout à l'heure, je viendrais vous voir !" Vous l'aurez compris, tout est prétexte à la complicité... Il taquine et se moque de ceux qui ont fait semblant de chanter Trash (en profitant ainsi pour la faire reprendre). On repart donc, mais comme nous sommes plutôt bidons cette fois encore, il nous faudra un troisième essai pour parvenir à une version honorable !
Après cette petite pause fun, on repart de plus belle. Christophe a viré ses lunettes et se déchaîne à nouveau sur la musique. C'est musicalement assez bien ficelé, mais bien commercial tout de même. Ceci étant, le spectacle est bien là : il descend dans la salle et se balade, montant même sur un siège à 1 mètre de moi :) . Le public est en folie (il a même droit à des bisous) et lorsqu'il regagne la scène, il grimpe sur le bord de la batterie ... Tout s'enchaîne sur un rythme d'enfer. Il a vraiment le diable au corps et toute la salle est aux anges !
Il semble être partout à la fois. Son guitariste vient le retrouver sur un fond rose, au milieu des lasers verts. On en prend plein la tête et les yeux. Tous les morceaux sont re-visités pour des versions Live pleine de pep's et de vie. Et puis d'un coup, il nous attrape un tabouret haut, la lumière prend une couleur d'aquarium et la voix de Willem, unique, monte dans des tonalités quasi féminines. Alors là, force est de reconnaître que quelque soit les goût musicaux qu'on puisse avoir, cet Equi-Libre est une incontestable démonstration vocale.
Le petit tête à tête avec Sarah va continuer encore un peu. Nous restons dans l'intimiste, sous les étoiles et les rayons de lune, accompagnés par les churs qui montent de la salle et qui en viennent même par moment à chanter seuls les paroles de Si Mes Larmes Tombent, avec beaucoup de justesse et de grâce. Parce qu'il a ce réel talent de savoir tout partager avec son public, le moment a quelque chose de magique. Les voix, le piano... Tout cela est plein de poésie et Willem applaudit même à la fin : "Merci. Franchement, c'était canon ! Merci beaucoup."
Et malgré tout cela, il ressent encore le besoin de nous entendre. Alors il vient à nouveau au milieu des gradins. Tout le monde adore et chante avec lui. C'est Jacques A Dit. Il se promène tout simplement, juste accompagné du piano. On a l'impression de juste partager une soirée avec un ami. L'esthétique est très belle. Il termine assis sur son tabouret, tête baissée, dans un cercle de lumière.
Après cette pause assez romantique, on repart sur une fin de set bien pêchue. Mélange de ses titres et de reprises. Mix de Call Me Maybe et de Sans Contrefaçon (il fallait y penser !) Très rigolo cette manière de se ré-approprier des chansons hyper populaires... L'école de la Nouvelle Star peut-être. Il fait éclairer une salle debout, qui frappe des mains. Il se la joue dance floor, prend la pose et je pense que la belle Mylène n'aurait pas à rougir de cette reprise ! Pas de doute, nous avons bien affaire à un show-man de premier ordre.
Un dernier tour par la salle, jusqu'au balcon du haut duquel il se penche. Le public hurle sur son passage. Puis il remonte sur scène et demande une ambiance "Stade de France" ... Il s'éclate carrément le garçon !! Attrape une pancarte qu'on lui tend et qu'il met en avant de bonne grâce. Demande que nous sautions. On s'exécute. C'est ambiance Disco de l'An 2000. Tout le monde met les bras en l'air et on tapera des mains jusqu'à la dernière note. Ils restent encore un peu, pour nous saluer en se tenant par les épaules et c'est un homme en blanc qui va nous notifier que c'est la fin en mettant ses bras en croix.
Mais bien sûr, rappel il va y avoir. Avec violons et dans la langue de Shakespeare en plus ! Séquence émotion et grand spectacle à la fois (un peu à la Céline Dion)... Bon, je me moque légèrement, mais il y a de ça ;) !) Avant de partir, "Parce qu'il y a malheureusement une fin", il cherche à savoir qui a vu le Coffee Tour (en 2010) pour en faire un remake. Alors, petit coup de charme à Sarah pour qu'elle accepte de jouer cette fin funky et improvisée : "Petit clin d'il avant de partir. Je vais danser le Jerk au niveau des paroles, mais c'est pas grave. C'est complètement improvisé, mais c'est pour vous !"
Alors, ça commence par Finally, suivi par Sunny "Parce que ce soir, c'est spécial et que je n'ai pas du tout envie de partir... Gigi, c'est toi dans le noir ?" Tout le monde est mort de rire. Il emmerde Sarah avant de prendre place derrière le piano. Le public crie. Il répond qu'il est crevé... Commence un dialogue rigolo auquel il répond, parodiant Muriel Robin : "Plait-il Myriam ? Tu n'as pas bu de vin ?!!" La demoiselle lui répond. Elle se prénomme Cécile et sera l'héroïne de la chanson (et je crois bien que la dite demoiselle a été proche de l'orgasme à chaque fois que son prénom a été prononcé en remplacement des paroles originales !)
Mais il annonce la dernière. Il a envie de tout donner ce soir, vu qu'il n'a pas école demain ! Il se la joue bluesman... "You know, I was walking in the street... Bon, c'est beaucoup moins glamour en français !!" et nous raconte qu'il a joué pour la première fois à Londres il y a quelques jours, devant 300 personnes, de façon très intime. Il nous propose donc une jolie version de Je Rejoins La Scène en anglais, ajoutant : "Vous savez, un jour ou l'autre, il va falloir nous quitter... Et c'est super facile de chanter ça, après avoir fait le con !" Chanson pleine de poésie en effet, interprétée avec une voix assez fascinante, il faut bien l'avouer. Avec même une note tenue qui tire des applauses et des cris.
Mais il est pris à son propre piège et ne veut pas partir sur une chanson aussi triste ... Donc prêts ? Et c'est reparti pour la fièvre du samedi soir ! Une vrai dernière cette fois, juste pour rester Cool !
"Est-ce que vous vous êtes éclatés ce soir ? En tout cas, on reviendra !!" Et ce sera pour à nouveau trouver une salle comble, à n'en pas douter. Il partira sur un Silo debout, mais qui ne va pas insister plus longtemps... Il faut dire qu'on en a bien profiter quand même !
Christophe Durier : Chant
Sarah De Courcy : Clavier
Steve Reed : Guitare
Simon Tellier : Batterie
Setlist
1 - Starlite
2 - Trash
3 - Kiss (Prince)
4 - Automatik
5 - Berlin
6 - Indélébile
7 - Equi-Libre
8 - Si Mes Larmes Tombent
9 - Beautifull / Fragile
10 - Jacques A Dit
11 - Call Me Maybe (Carly Rae Jepsen) / Sans Contrefaçon (Mylène Farmer)
12 - Double Je
13 - Ennemis In L.O.V.E
14 - La Demande
15 - Heartbox
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16 - Falling
17 - Finally
18 - Sunny
19 - When You Dance With Me
20 - Cool
Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 30 décembre 2012 par Ysabel
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