Chronique de Concert
Christophe Leloil & Wim Welker
Cabaret l'Etoile Bleue, Marseille 24 février 2022
Critique écrite le 27 février 2022 par Pirlouiiiit
Cela faisait longtemps que je n'étais pas allé à un concert le jeudi soir mais là avec la semaine que j'avais eu cela devenait indispensable. Aussi quand j'ai reçu le sms de Christophe à venir découvrir en vrai ce lieu que j'avais ajouté à Concertandco j'ai sauté sur l'occasion. L'étoile Bleue est en effet un nouveau lieu plutôt atypique.
Comme nous l'expliquera son nouveau propriétaire Manoah Michelot dans ses chaussures à paillettes : après avoir été pendant (et il y a) longtemps un cinéma puis un théâtre puis rien du tout, ce grand lieu situé juste après la voix ferrée devient un cabaret avec tout le charme qu'on peut attendre d'un lieu pareil.
Nous ne sommes pas très nombreux, l'équipe d'Art et Musique en Provence qui accompagne Christophe dans ses projets est bien sûr là, Anna Aussi bien sûr et cela fait plaisir de la revoir. Ce soir Christophe Leloil et ses 2 trompette / bugle dialogue avec Wim Welker et sa guitare.
Entre chaque morceau on se régale des interventions de Christophe et ses " bonsoir bonsoir ". En effet dans ses concerts, un peu comme ceux de Manu Théron, on sait qu'on ne va pas s'ennuyer. Ni pendant les morceaux, ni entre. Qu'il nous apprennent des choses sur les morceaux ou qu'il plaisante ce n'est jamais trop long, souvent drôle et toujours sincère.
Au programme de cet " impromptu " comme il l'appelle des morceaux de leurs répertoires respectifs (ou auxquels ils se frottent pour la première fois), et pas mal de standards de l'histoire du jazz, qu'ils nous content en musique et en mots. Ainsi il y aura du Tom Harrell (Sail away), du Jane Hall (avec un morceau - écrit pour son mari Jim - qui se trouve sur l'album These rooms)
Il y aura aussi des morceaux à eux comme thème intime de Wim (juste avant la pause). Si je n'ai pas enlevé mon manteau (il fait un peu frais) je me sens quand même vraiment très bien. Je suis impressionné par ce qu'ils arrivent à faire à 2.
Si pendant le premier set Wim avait lâché sa chevelure " chatoyante ", pendant le second il jouera cheveux attachés. Pour ma part je profiterai de ce 2ème set pour aller explorer l'étage où je manquerai de peu de m'étaler malgré les mises en gardes de notre hôte.
Pendant ce deuxième set nous aurons le droit à du George Gershwin (avec how long has this been going on) et du Thelonious Monk ( " un bon concert est un concert où on joue à un moment ou un autre du T.M. "). Si Wim paraît imperturbable lorsqu'il joue, en revanche Christophe est plus expressif et se laisse aller à des " waw ! " de temps en temps.
Je note le nom de ces morceaux et leurs auteurs, que je n'arrive toujours pas à reconnaître d'un concert à l'autre (ce qui ne m'empêche pas de les apprécier cela dit). Il y aura aussi un morceau écrit par Christophe pour le Les Quatre Vents (un autre de ses projets avec Perrine Mansuy, Fred Pasqua et Pierre Fenichel cette fois, que j'avais vu en 2017 à la Meson).
Je circule un peu plus pendant cette deuxième partie. A un moment, comme souvent lorsque je me dis que j'aurais bien aimé pouvoir m'approcher un peu plus, je me mettrai à penser à Chris Boyer en me demandant s'il est en train de nous regarder de là haut.
La deuxième compo de Wim écrite pour être joué avec un musicien brésilien s'appelle Amanhecer et elle commence de façon très planante. Nous approchons de la fin du concert ... Après un morceau de carla bley (dont on aura le droit à la biographie amoureuse) , ils reviendront pour un rappel fort sympathique avec un blues de McCoy Tyner qui a accompagné notamment Coltrane Blues on the corner.
Et c'est donc 2 heures après être rentré dans cet endroit magique sinon en tout cas plein de charme que nous retrouverons le calme du boulevard Jeanne d'Arc endormi après cette très jolie soirée dans un lieu où nous reviendrons assurément. Que ce soit pour une prochaine soirée jazz, classique ou encore pour un des spectacles de la troupe du lieu (ne serait que pour voir les costumes dont nous a parlé Christophe) !).
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