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Chronique de Concert

Cockpit + Skategang + Nunna Daul Isunyi

Cockpit + Skategang + Nunna Daul Isunyi en concert

Olympic Café, Paris 29 janvier 2016

Critique écrite le par




Un vendredi soir de janvier, suite à l'annulation quelques jours plus tôt de nos braillards mais souffreteux Girl Band, nous voilà une nouvelle fois dans le riant quartier de Château Rouge pour une soirée improvisée à l'Olympic Café. C'est une Stil Session - gage de qualité - qui nous accueille ce soir. Au programme, Nunna Daul Isunyi, Skategang et Cockpit. C'est autour de ces derniers que notre intérêt se cristallise, espérant qu'ils feront passer notre soirée Plan B en Plan A. Les Bordelais bénéficient d'une bonne réputation médiatique 2.0, pour qui s'intéresse un tant soit peu à ce qui se fait de plus qualitatif et poilu dans l'univers rock'n'roll de cave. Deux noms entourant le projet ont particulièrement retenu notre attention : Arthur (JC Satan) à la production du disque, et une pochette signée Raph Sabbath - dont les divers projets musicaux (Strasbourg, Harshlove, Acid Bonanga, Raph Sabbath... ) nous séduisent beaucoup. C'est ainsi que les meilleurs a priori nous accompagnent ainsi au bar, commander notre première pinte à 5€, l'œil immanquablement attiré par le parfait sosie du chanteur de Fall Out Boy, juste à nos côtés. Putain, des fois on se déteste vraiment de connaître ce genre de groupe à la con...





Nunna Daul Isunyi

Nunna Daul Isunyi démarre la soirée. Sylvain, membre guitariste des tout aussi bordelais Crane Angels, a semble-t-il fait évoluer son projet anti-folk intimiste en une bonne surprise rock-progressif, psychédélique et déstructuré. Le tout porté par une voix haute, légèrement nasillarde mais parfaitement assurée. Le jeune homme nous emmène hors des sentiers battus, est-ce en référence à l'imprononçable nom de ce projet ? " nunna daul isunyi ", soit le chemin des larmes en Cherokee -(the trail of tears), l'histoire de l'exode forcé de 18 000 Cherokees faisant 4 000 morts tout au long de l'hiver 1838-1839. Après l'anti-folk, l'anti-lol.






Skategang

L'avantage de ces petites salles se trouve également dans l'efficacité des changements de plateaux. Dix minutes plus tard, c'est donc au tour de Skategang de prendre le manche. Un punk d'inspiration anglaise efficace et sec. On est prêt à parier que les Undertones comme les Buzzcocks font partie des sources d'inspiration premières du trio parisien.



L'accent anglais est clairement approximatif mais fuck la police, on n'est pas là pour faire du crochet. Le public acquiesce à grands coups de headbang. L'enthousiasme de certains pouvant laisser penser qu'ils découvrent le genre, mais il n'est pas question de s'en plaindre... au moins ils n'écoutent pas Maître Gims. On n'est peut-être pas complètement foutus finalement.







Cockpit

Nouveau changement de plateau. Faudrait voir à pas être aussi efficace tout de même. Entre le refill de bière, la sucette à cancer et le pipi réglementaire, on a dû sacrifier l'un des éléments du trio salvateur. On démarre donc le set de Cockpit avec curiosité et une sérieuse envie de pisser. Ce ne serait pas notre sosie de Fall Out Boy derrière le micro là ?! Et merde... ça nous apprendra à lire le CV sans regarder la photo. Mais de ces considérations esthétiques minables, il n'en reste rien, passées les premières notes envoyées - dans la gueule - par notre combo girondin. Cockpit convainc instantanément. Dense, rageux, puissant, n'en jetez plus, enfin si ! Difficile de les réduire à un genre en particulier, et tant mieux. C'est toute la richesse de leur son qui est en train de nous soulever du sol. Saleté grunge, agressivité punk, foutraquerie garage... des ingrédients condensés, digérés, recrachés avec brio, et qui ne sont pas sans rappeler ceux nous ayant tant séduits chez... JC Satan, bah tiens.



L'exubérante jeunesse peuplant les lieux ne trouve pas meilleur moyen que de pogoter sauvagement pour prouver sa gratitude. On les aurait volontiers suivis dans cette transe toute grungienne, mais l'ostéoporose guettant, on se contente de notre moue approbatrice habituelle, depuis le fond de la salle. Le set urgent arrive (trop) vite à son terme. C'est une gifle format aller-retour qui vient de nous être assénée. Éducation judéo-chrétienne oblige, on se sent de tendre à nouveau la-les joue-s. En espérant désormais que les programmateurs avertis en valant 2, entendent nos prières. Amen.


Photos : ©Eric Stil

 Critique écrite le 01 février 2016 par Axelle Rosé


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