Chronique de Concert
Cocorosie + Diane Klug
Bref, dans le sud, on connaît son Cocorosie sur le bout des doigts. Et donc, deux questions principales se posent avant ce concert : comment sera le son du Cabaret, catastrophique sur leur concert de 2007 ? Et comment seront habillées Sierra et Bianca ? Car pour leur musique, on commence à connaître la chanson.
Pendant que les 400 derniers spectateurs (sur 900) passent le sas de sécurité, on entre dans le cabaret, transformé en fournaise, comme nous le confirme le thermo géant d'Heineken installé derrière le bar : 28°C dans la salle, 2°C dans le verre !
Sur scène, Diane Klug qui ouvre. Seule avec sa guitare classique, elle tente de canaliser l'attention du public avec ses chansons folk à mis chemin entre Joan Baez et Cat Power, période "Free". C'est un chemin difficile à suivre car l'ennui guette derrière les 6 cordes. Ce qui m'arrive au bout de 4 chansons. Entendues, réentendues, encore entendues, sans aspérité, sans tension, sans risque, ses chansons s'enchaînent mollement et m'indiffèrent.
22h, le public s'entasse dans le cabaret, le thermo géant monte à 30°C. Beaucoup de filles, pas mal en groupes, d'autres en couples, quelques bobos qui éclusent des coupes de champagne (madame est saoule pour être dedans, monsieur boit pour chasser l'ennui), quelques kékés en short qui fument des pétards, et beaucoup, beaucoup de jeunes... qui manifestement n'ont pas le permis vue le nombre de parents qui attendaient à la fin du concert dans leur voiture devant la Friche.
Les lumières s'éteignent. Sur la toile de fond, une vidéo d'un vieux manège. La foire musicale de Cocorosie peut commencer. Ils sont 5 sur scène. Un grand barbu à la batterie, un petit au piano et trois ombres encapuchonnées. Comme sur la pochette de leur nouvel album, Grey Océans, les surs Cassidy ont décidé de se cacher, réinventant en passant le foulard religieux en accessoire de mode à paillettes. Elles les ôteront au bout de quelques morceaux, ainsi que leur grand sweat. Ce qui permettra de constater que Bianca porte toujours ses soutifs sur ses chemises et Sierra la Brune s'est franchement assagie question allure post-beatnik.
J'ai rapidement réponse à ma seconde question. Le son du Cabaret est plutôt bon, compte tenu du lieu et de la musique.
Bon maintenant le concert. Là, ça se complique franchement. Sur les 5 premiers morceaux, tous sortis de leur nouvel album, Grey Océans, on navigue à vue. Sierra monopolise le chant et son côté "diva d'opéra" devient rapidement pénible. Bianca, moins défoncée que d'habitude semble paradoxalement plus absente. Pourtant, quand elle chante, la magie opère. Derrière, ça sort gentiment de l'électro pop un peu boosté par Tez, le troisième encapuchonné. C'est le grand Human Beat Box français, qui les accompagne depuis 3 ans déjà et qui insuffle le côté Hip Hop sur scène. Si on y gagne quelquefois en efficacité, on perd le côté déglingué des compos, qui avait tant charmé à leur début.
Derrière, les images projetées sont à l'image du groupe : un collage multicolore qui peut être charmant quelques secondes, mais devient indigeste à force de répétition.
Je ne suis pas le seul à être sceptique. Au bout d'un quart d'heure, l'exfiltration commence. Les spectateurs sortent de la salle en nombre. On peut penser à la chaleur, à la clope ou encore au pipi room... Mais malgré toute la bonne volonté du public et des 24 euros claqués dans le ticket, la sauce Cocorosie ne prend pas.
La recette semble simplement s'émousser, le cocktail s'évaporer. Leur formule trame hip-hop+mélodies tordus+mariage des voix des deux soeurs n'arrivent plus à nous séduire. Même le barnum des instruments (harpe, clarinette, harpe, xylo pour enfants, sonnerie de téléphone, etc...) ne nous fait plus frémir.
Ce que l'on craignait déjà sur le précédent Album, Rainbowarriors, se confirme dans les grandes largeurs. Cocorosie est passé de l'art à l'artisanat, mitonnant sa petite recette qui a fait son succès depuis 5 ans.
Et le regret est d'autant plus puissant quand elles se mettent à jouer Terrible Angels, butterfly ou Beautiful Boys où la magie opère à nouveau.
Le public sera enthousiaste à une autre occasion : la démonstration de HBB par Tez. Le morceau le plus applaudi du concert. Terrible constat.
La magie n'opère plus, c'est clair.
Critique écrite le 29 mai 2010 par stéphane sarpaux
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> Réponse le 01 juin 2010, par Tom
Je réagis à cette critique étant donné que je ne suis pas vraiment d'accord... ;-) Autant lors de leur passage il y a 3 ans au Cabaret, j'étais sorti déçu et je trouvais qu'elles s'étaient un peu égarées (époque de l'album "The Adventures Of Ghosthorse & Stillborn"), autant là elles m'ont complètement reconquis. Je trouve leur nouvel album magique et je pense que c'est le plus abouti de tous. C'est sûr qu'on sort un peu de l'univers créé à leurs débuts, mais cela aurait fini par devenir lassant. Pour parler plus précisément du concert, j'ai mis moi aussi un bon quart d'heure à rentrer dedans, car il est vrai que Sierra a monopolisé la scène avec ses envolées lyriques qui peuvent finir par agacer. Par contre, une fois que Bianca s'est décidée à se mettre dans la tête qu'elle était sur... La suite | Réagir
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