Chronique de Concert
Cocorosie
...Un public infect,
Je n'ai rien contre le public marseillais en général, y compris excentrique ou exubérant, mais celui d'hier soir au Cabaret Aléatoire était très mal poli. Qu'on blague au bar, ou au fond de la salle, c'est normal. Qu'on blague devant, au milieu, sur les côtés, partout, sur des chansons qui nécessiteraient un minimum de silence et d'écoute pour nous emporter, non. Mention spéciale aux deux gros videurs blacks qui gâchaient le son à toute la partie avant droite de la scène. Et le plus énervant, qu'on applaudisse en suite comme des fous comme si de rien n'était, alors qu'on a rien écouté ! Je déteste ce syndrôme "Bobotilo", adjectif qui convient parfaitement à une petite moitié du public d'hier soir... Qui a gâché une partie du concert au quart de public qui voulait juger sur pièces (dont moi-même) et pire, au quart du public qui était à fond devant, et dedans.
...Une réalisation pourrie,
Je n'ai rien contre le Cabaret Aléatoire en général, et le son en particulier (je garde un très bon souvenir de concerts aussi bien de gros rock bruyant que de chansons plutôt douces ici !) Mais hier soir il me fut impossible de convaincre des néophytes de la salle que non, ça ne sonnait d'habitude pas comme le Hangar à Sucre de la Fiesta... Parce que l'Ingénieur du son (du groupe, après enquête, pas de la salle) était assurément le plus incompétent que j'aie vu depuis longtemps. Qu'on ait besoin d'un temps d'ajustement avec du public même en ayant fait les balances, soit. Mais qu'on entende d'énormes pains sur les micros au delà de la moitié du concert, qu'on soit incapable de sortir quelque chose de propre jusqu'au bout, avec une si belle matière première, non là c'est trop !
Quant au fait de mettre des écrans géants, bonne idée vu la forme tarbiscotée de la salle, mais si c'est pour une unique caméra qui filme (mal et de trop haut) la scène, ça relève plus de la vidéosurveillance qu'autre chose, c'était inregardable ! J'ajoute que le groupe était mal éclairé ; ok, on sent une certaine pudeur de Bianca mais ce n'est pas une raison pour qu'on ne voie personne sur scène... Bref réalisation nullàchierissime sur l'ensemble, une honte !
...Une performance honnête malgré tout,
Quant à la performances scénique, en faisant abstraction de tout ça, rien de spécial à signaler : c'était plutôt beau. La toute première partie était une chanteuse folk au son vaguement sufjanesque mais aux compositions infiniment moins intéressantes - agréable à l'oreille, sans plus. L'a suivi un certain Tez, le human beat boxer (français apparemment) de CocoRosie, pour un show très bon (il est doué, c'est indéniable) mais aussi un peu trop long malgré de très bons passages break-beat, funky, une reprise de Kiss, qui ont fait sursauter la salle.
Coco et Rosie dont le dernier album nous a fait bonne impression, comme les précédents d'ailleurs, ont assuré un show correct au vu des circonstances. Elles sont bien comme on les imaginait : l'une radieuse, épanouie, féminine, lyrique, communiquant avec le public... l'autre introvertie, timide, mal fagotée, enfantine, nous tournant le dos : toute la magie du duo est là, dans cette opposition totale de styles ! Le public intempestif dont j'ai parlé était d'autant plus coincé dans la salle qu'il s'est mis à pleuvoir à seaux
Elles ont pioché principalement dans le troisième album : Bloody twins, la rigolote Japan (qui sonne très Björk), Animals et ses sonnettes de vélo, l'électro Promise, la jolie Werewolf (bien moins intéressante sans Antony quand même), Raphael et ses arpèges à la harpe (inconstestablement le petit plus instrumental de Cocorosie). Mais aussi dans les précédents (notamment la chanson qui ressemble à celle de la pub Kenzo qui était sur La Maison de mon Rêve), ou encore K-Hole qui ouvrait le 2e album (de la harpe, à nouveau)...
Par moments j'ai regretté que les voix soient si trafiquées, à part celle de Tez qui assure en fait toutes les batteries... mais qui du coup est omniprésente. Les rares chansons sans lui sont une vraie respiration dans le concert... Enfin bon, tout ceci se déroulant dans un brouhaha incessant, même les chansons calmes ne détendaient pas réellement l'atmosphère.
...Une fin morale, en somme !
A la fin du concert, Bianca et Sierra semblaient s'interroger entre elles sur la nécessité de faire un rappel, j'avais envie de leur crier : "Cassez-vous les filles, putain !" mais pas pour des raisons musicales, non, simplement parce que cette réalisation sonore, vidéo et lumineuse, ce public ne les méritait tout simplement pas ! Et du coup le rappel fut minuscule, vite torché et manifestement sans plaisir... Mais comme je vous comprends, mesdemoiselles, je n'arrive même pas à vous en vouloir d'avoir zappé une ou 2 de mes chansons préférées ...que vous aviez peut-être prévues d'ailleurs !
Après cette soirée je regrette donc encore plus de vous avoir ratées lors d'un concert mythique au Poste à Galène où vous aviez semble-t-il emporté tout le monde, public et journaliste confondu, sur un nuage pendant tout le show, peut-être grâce à une salle plus intimiste et un public moins goujat. Dommage, vraiment. Bon vent quand même à vous mesdemoiselles... en vous souhaitant un public qui sache faire la différence entre un DJ set house et de l'électro-folk intimiste...
Critique écrite le 01 juin 2007 par Philippe
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> Réponse le 02 juin 2007, par Agnès
J'ai vécu ce concert exactement comme tu l'as décrit! son pourri, brouhaha du public, première partie médiocre, rappel vite consommé... et j'ajoute: zéro échange avec le public (ah si:quelques"thank you"). Manifestement le plaisir n'était pas au rendez-vous... Réagir
> Réponse le 09 juin 2007, par uneraleusedeplus
bonjour! hélas, je n'etais pas à ce concert, mais je désire réagir à une chose que tu as soulevé, et qui me semble etre devenu une MODE: TAPER LA DISCUTE lors d'un concert à sonorités fragiles... ça fait deux fois que cela m'arrive à paris, de nombreuses personnes discutent haut et fort pendant des plombes, où qu'ils soient, créant un brouhaha généralisé, sans se soucier de la gene que cela incombe aupres des voisins spectateurs, voire des musiciens eux-memes... la grande classe, quoi! Je me demande quel en est l'intérêt, ou si cela ne traduit pas un "je suis là où il faut être, et la musique? bah, pas besoin de l'écouter !" Réagir
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