Chronique de Concert
Conger! Conger ! + Shub + Stnnng
Petite chronique pour grosse soirée d'arrosage : quand une salle commence ses concerts après 22 h 30 il faut bien s'attendre à ce que le public soit déjà quelque peu "parti", étant déjà bien avancé dans sa soirée. Ce soir-là ça posera d'ailleurs problème pour faire tenir les trois groupes : le premier Conger! Conger a annoncé 45 minutes et s'y tient, les derniers Stnnng sont en "vedettes américaines" et donc incompressibles. Toujours ce fameux respect dû aux groupes américains (par un complexe d'infériorité très ancré dans nos gènes d'imitateurs sans doute), alors qu'au 21ième siècle, ils ne sont pourtant plus vraiment meilleurs que nos propres groupes ! Et donc, ce sont les malheureux Shub du milieu qui en feront les frais, dans un set écourté (moins de 30 minutes a priori) pour cause de timing général dépassé. Ou quand la désinvolture marseillaise finit par nous jouer à tous des vilains tours...
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Bonne nouvelle en tout cas en arrivant, les Conger! Conger! que nous sommes venus écouter/voir en particulier, passent en prem's. Pas revus depuis un moment, et une ébouriffante prestation à l'Espace Julien pour Phocea Rocks, ce sont notoirement des chouchous de LiveinMarseille, pas parce qu'ils sont sympas (ils le sont) mais parce qu'ils sont putain de bons ! Cette fois-ci comme les précédentes, on est bluffé par leur capacité à renouveler leur répertoire : pas une seule "vieille" chanson n'est rejouée ici, sauf erreur on tape exclusivement dans le disque blanc mystérieux (et sans leur nom sur la pochette ni la tranche !) sorti fin 2013 et dans d'autres choses ... plus récentes !
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S'asseyant ainsi sur un répertoire de, après vérifications, 32 chansons dont une bonne moitié serait pourtant assez marquante pour être rejouée jusqu'à la fin des temps ! Cela dit même sur chansons inconnues ou peu connues, leur style très particulier est immédiatement reconnaissable : trio rock noisy elliptique avec chanteur dingo à la batterie, alternance guillerette et souvent inexplicable entre mélodies pop jouées avec un réglage metal, et déflagrations thrash pratiquement chuchotées au micro tout en saccageant sauvagement ses peaux... Bref, leur musique est plutôt dingue et constamment surprenante, tout comme le jeu de scène du chanteur (danseur de son état), très à l'aise pour aller mélanger son corps avec ceux du public, lécher son pied de micro, se rouler par terre, me piquer ma bière ou faire un mamour appuyé à ma frangine, de passage ce soir-là.
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Un choix éditorial tout de même : beaucoup de blagues au micro, entre et même pendant les chansons : le groupe y gagne en sympathie ce qu'il y perd évidemment en mystère. A ce titre les toutes premières prestations vues il y a 4 ou 5 ans, où le chanteur n'osait pas tant se lacher, n'en étaient que plus fascinantes de mystère par leur côté "never explain"... Quoi qu'il en soit avec des titres aussi fascinants que la groovy And Get Touched, l'hypnotique Born on the wrong Side, la surpuissante So Sorry Mom, la montée progressive de Sex Without Joy (nb j'invente les titres au fur et à mesure...) et un finale saisissant sur un titre inédit, les Congres ne nous ont toujours pas déçus et l'on se réjouit de les revoir, encore et encore.
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D'ici là on aura essayé de chroniquer un ou deux de leurs disques, tout retard pris avec eux étant irrattrapable (ils en sont déjà à 1 LP et 1 EP de plus que le dernier qu'on a chroniqué sur Concertandco !). Ah au fait, pas de set-list bien sûr, le guitariste rigole gentiment quand je lui en demande une : connivents comme ils le sont tous les trois, capables de partir à la micro-seconde jusque sur la lune avec leur batteur fada, ils n'ont pas besoin d'un truc aussi vulgaire... surtout que leurs propres albums ne comportent pas toujours de titres de chansons - à se demander si toutes leurs chansons ont seulement un titre d'ailleurs ?!
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Shub de Nîmes, qui passe derrière, fait ressentir par comparaison à quel point l'apparence est importante. No-lookés comme de vrais nerds (pour ne pas dire pire), et en terre de conquête, ils ont un peu plus de mal à capter l'attention et à s'imposer. Je dois avouer que pour ma part je divague un peu côté bar, notamment pour débriefer le groupe précédent. Mais les Shub parviennent pourtant à faire prendre la mayonnaise, grâce à un son carré, des compositions chiadées sans être prise de tête, dans l'esprit des Melvins il me semble. Moins charismatiques donc, mais super bons quand même (une cavalcade surf vraiment énorme par exemple), ils finissent par emporter le morceau ... au moment-même où on leur demande d'arrêter. Après s'être parlé un peu fort avec le personnel de la Machine à Coudre, ils quittent la scène de mauvaise grâce, a priori plus tristes que fâchés (c'est la dernière date de la tournée avec les américains a priori). Espérons qu'ils ne sont pas trop rancuniers et reviendront un jour finir ce chouette concert à Marseille ?
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Et donc, les vedettes américaines de Stnnng from Minneapolis, Minnesota (oui, comme Brandon Walsh), dont le petit chanteur barbu et costardé exprimera sa solidarité avec le groupe précédent avec insistance, au point d'en être vraiment lourd (sinon mec, y'avait aussi : amputer ton set d'une ou deux chansons et leur laisser la scène pour finir le leur, non ?). Poseurs, surmotivés (manifestement gonflés à l'hélium ou à autre chose), les nombreux membres du groupe envoient la gomme avec un son réglé très fort. A ce stade d'ébriété mes notes ne sont plus lisibles mais, sauf erreur (à corriger dans ce cas-là SVP !), le groupe a beaucoup d'énergie mais peu de chansons et en tout cas, aucune qui m'ait marqué dans la demi-heure que j'en ai suivi, toujours en mode désinvolte je dois l'avouer. Au final, j'aurais bien aimé moi aussi voir davantage de Shub que de Stnnng...
Mais bon, outre ses problèmes de timing (dont il y aura des leçons à tirer peut-être ?), la soirée dans son ensemble s'est quand même avérée, comme toujours ici, sympa et généreuse avec son public (6 euros les 3 groupes dont des étrangers outre-Atlantique, ça reste compliqué à financer, je pense). A bientôt pour de nouvelles aventures soniques donc !
PS : une petite vidéo de Conger! Conger! ?
Critique écrite le 02 mars 2014 par Philippe
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> Réponse le 03 mars 2014, par Greg Reju
Oui sauf que lorsque les horaires ont été convenus avec (et surtout par) l'ingé son de la salle en début de soirée, avec l'accord de la (très) désagréable tenancière du lieu (j'ai rarement vu un accueil aussi pitoyable), et qu'ils ont été tenus jusque là, je ne vois pas pourquoi d'un coup en plein set d'un des groupes ils devraient changer. Je ne parle même pas de la manière dont elle leur a dit d'arrêter. Sincèrement, c'est scandaleux. ça aurait été un homme il aurait pu s'en prendre une, de la part de n'importe lequel des musiciens qu'il ne l'aurait pas volé. A partir de là, il n'était justement pas question que les STNNNG jouent moins longtemps, surtout pas, c'est une question de principe même. Dans ces cas là qu'ils fassent commencer leurs concerts à des horaires plus "classiques" et... La suite | Réagir
> Réponse le 04 mars 2014, par Mystic Punk Pinguin
Etant un habitué de la Machine, vu la qualité de sa programmation, je réagis au post ci-dessus. La taulière, comme l'ensemble de l'équipe, sont des gens adorables, qui portent à bout de bras cette salle essentielle de l'underground. Samedi j'étais à Wooden Shjips, mais j'étais à la Machine mercredi, pour une très bonne soirée. Peut-être que cette fois l'équipe était crevée et était moins sympa que d'habitude (j'en sais rien, j'y étais pas), mais ce n'est pas le cas habituellement. Cela n'enlève en rien les soucis de timing, mais dans cette histoire, le public ayant l'habitude de se pointer tard est autant responsable que les organisateurs et les tauliers. Réagir
> Réponse le 04 mars 2014, par Philippe
Je confirme que la vaillante équipe de la Machine à Coudre est habituellement très sympa, même si je dois bien constater que sur ce concert-là le courant n'est manifestement pas passé avec l'organisation, et/ou qu'il y a eu un gros malentendu (je n'émets aucun jugement sur personne puisque je ne sais rien...). Pour le problème de timing, la salle est tombée dans le cercle vicieux bien connu à Marseille (ce que j'appelais notre désinvolture collective), et qu'on voit bien trop souvent : le public arrive tard, donc on attend que le public arrive pour commencer, donc on commence tard, donc les gens arrivés à l'heure arrivent plus tard la fois d'après (voire les groupes aussi), donc ... c'est sans fin et c'est un jeu de c... qui trouve forcément sa limite quand par ailleurs on est obligé de... La suite | Réagir
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