Chronique de Concert
Coronal Mass Ejection + Calva Irae + Tout est cassé (Enterrement de l'Asile 404)
Cela fait longtemps que je en suis pas venu à l'Asile 404 ... l'une des salles les plus roots / underground, expérimentale de Marseille dans l'a lignée de ce que fait l'Embobineuse (mais plus dans le centre ville) ou Data (mais en plus électrifié). C'est la dernière fois que j'écris dessus donc je ne peux m'empêcher de remonter un peu en arrière. La première fois que j'y avais mis les pieds c'était en 2013 pour le Festival Strie-Dent et j'y avais vu the Von Corda + Looks Like Miaou. Puis en 2014 j'étais revenu pour le superbe plateau Statonnels + Ligne Claire + Elviro & Leos Ator. En 2015 ce n'est rien moins que l'ex chanteur de the Ex et son groupe the And qui m'avait ramené ici, en 2016 le très cinématogrpahique set des marseillais de Moon Ra, en 2017 les habitués du lieu Heard of Bears et pour finir en 2019 ce concert de dernière minute de Fantazio accompagné de Francesco Pastacaldi et Javier Campos Martinez
Bref je ne serai pas venu si souvent que ça mais j'en garde de ce lieu un souvenir impérissable. Quand j'arrive je suis bien sûr frappé par le mur de poubelle devant la devanture vitrée (la grève et fini, de grosses pluies s'annoncent pour le lendemain, mais les éboueurs n'ont pas pu rattraper leur retard) qui laisse un passage étroit pour les spectateurs ou piétons dont certains avec poussette. Il n'y a pas encore de musique (ou plutôt plus car le premier groupe a déjà du passer).
Du coup, comme à chaque fois dans cette situation là, je regrette de m'être dépêché de quitte le Leda Atomica Musique. Je reste sur le trottoir d'en face à regarder le lieu, la rue, les gens. Comme j'ai aussi prévu d'aller à la Salle Gueule, j'hésite à rester. Je pourrais aussi aller au Molotov ... Un peu flemmard je mange le micro sandwich. J'essaie de prendre du recul sur ce que je vois et peux m'empêcher d'être un peu amusé. Ce mélange de vieux de la vieilles, de jeunes rebelles ou moins jeunes punks, visiblement tous fans de Winnie L'ourson si j'en juge par la réaction unanime que déclenchera la présence de Tigrou sur le tas de poubelle (bombardé de photo de smartphone dernier modèle).
Dans la salle je reconnais le violoniste du Johnny Barrel Country Band qui se préparer et comprends du coup que c'est lui (Victor ?) Coronal Mass Ejection. Ce serait cool que ça attaque car là je commence à être rattrapé par mon boulot. Un peut après 22h15 au premier son de violon je rentre, donne 5 euros et mon signe astrologique et me cale debout comme tout le monde tout près de l'artiste.
Inutile de dire que je suis le seul à avoir gardé mon masque (les quelques uns qui l'avaient l'enlevaient même en arrivant). Équipé d'un violon de quelques pédales et de son ordi il nous montrera pendant une grosse demi heure tout ce qu'il est possible de faire avec cela. Assez varié, du classique au celtique (très peu) en passant par la noise et l'expérimental il nous rappellera qu'un musicien qui maîtrise son instrument peut faire absolument de tout. Ca m'a un peu rappeler ces lointains concerts de Merakhaazan. Par moments il utilisera aussi sa voix pour ajouter encore un peu de variations à un set que certains ont pris pour une intro géante (c'est le terme que j'ai entendu). Pour ma part je passerai un très bon moment et me dis qu'avec des projections cela pourrait être encore plus trippant.
A la fin de son set je sortirai prendre l'air mais resterai dans les parages pour voir qui allait prendre la suite. Il s'agira de Calva Irae et sa table préparée. J'assisterai à un début de set un peu chaotique avec pas mal de réglages sons difficiles. Du coup l'heure tournant, je finirai par partir pour ne pas rater le set express de Gériatrie à la Salle Gueule (cf chronique par ici). Sitôt celui ci terminé je reviendrai à l'Asile 404, pour retrouver un Calva Irae toujours en action.
Des machines et/ou instruments bricolés, toutes pleins de trucs sur lesquels taper ou appuyer et une déco globale aussi indus que tribale, avec un petit côté Tom Waits des avant derniers albums pour le rythme. Les bougies sont toujours allumés. Le public est dense et proche de la table. Il chante. La température est monté d'un cran et il a perdu son gilet en laine ... La fin de set sera beaucoup plus speed et noisy que ce que j'avais vu en partant. Pas mal du tout même si j'ai toujours un peu de mal avec le côté statique / sérieux de ce genre de set ou le musicien semble plus concentré qu'habité.
Nouvelle attente avec Tigrou et tous ses amis, que je passerai à l'intérieur (sachant que si je sortais je risquais fort d'être tenté de rentrer chez moi). Je regarde le matos du premier se ranger, celui du suivant s'installer. L'ingé son et son haute-forme s'agite. On décale la table avec ses tréteaux. Là encore on a le droit à un installation bien complexe faite de circuits imprimés, de potards et autres trucs électroniques.
Plus torturé que le précédent, encore moins de contact le public pourtant très proche physique, tout est cassé comme il se nomme est concentré, sur sa cigarette, sur ses mille boutons et sur la pédale unique située sous la table improvisée. Devant lui un gars de la rue chaud bouillant s'est mis torse nu et l'encourage comme il le peut, là où tout le monde le regarde intériorisant sa joie.
Je ne doute pas que le set a du prendre son envol peu de temps après et la soirée duré une éternité pour ma part c'est l'heure de rentrer. Je raterai donc le DJ set qui s'annonçait fort sympathique. Merci pour l'accueil, merci pour tout ce que vous avez fait pour la scène musicale marseillaise pendant toutes ces années, avec ce lieu central et sans frontière en plein de coeur de Marseille.
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Critique écrite le 10 octobre 2021 par Pirlouiiiit
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