Accueil Chronique de concert Cowboys From Outer Space + Ich Bin Dead
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Chronique de Concert

Cowboys From Outer Space + Ich Bin Dead

Cowboys From Outer Space + Ich Bin Dead en concert

Poste à Galène - Marseille 19 décembre 2009

Critique écrite le par

" Les Cowboys Viennent de Mars, et les Cowgirls, de l'HyperEspace... (Comme chacun sait !) "
(J'l'aime pas ce titre, faudra que j'en trouve d'autres...)

" Ich Bin Dead (In The 80's !) "
(Qui, qui dit mieux...)


LE problème, avec les " IBD ", c'est que c'" est " un putain de mauvais trip, de genre régressif, qui vous (me ?) pousse à accuser lourdement le poids des années et errances passées... C'est un fait !
Dès les premiers riffs " griffés ", dès les premières nappes de claviers astucieusement placées entre batterie " beat " et râles éructés sur micro, c'est LE retour obligé vers les folles années " rock " du siècle passé ! Le souvenir du Gibus, les échos lointains des très (trop ?) vantées " 80's " passées sous les auspices d'une scène Française ayant eu Bijou, Electric Callas, Stinky Toys, Asphalt Jungle, Diesel, Starshooter, ou Marie et Les Garçons pour nom, et ambitions (ou envies) de légitime prise de pouvoir...

Ich Bin Dead


Impression confirmée/oblitérée, dès les premières tensions vocales en provenance de cordes " blondes " toujours en limite de justesse et de brisures d'Anglais éparpillées partout, partout, partout autour, dans la plus grande tradition et le respect des codes du genre (hexagonal). Impression également renforcée par un " visuel " d'ensemble pétri de suranné : le double port d'un béret " casquette " porté sur petit foulard et Marcel 100% coton, très " tendance " Ménilmuche sur scène (pour lui !) une paire de jambes gainées d'un rouge clinquant, d'une courte jupe sombre évasée - lestée d'une lourde ceinture vintage ! - et d'un t-shirt " CBGB " qui interpelle forcément le neurone " régresseur " (pour " elle "...).

Ich Bin Dead Ich Bin Dead


Vrillée, soudée à son pied de micro en une pose très Debbie " Dirty " Harrie, elle éructe anone ou crucifie de l'envie à tout rompre, s'échinant sans relâche à tout polir arrondir ET conformer à SA vision ; bien décidée qu'elle est à faire de son mieux pour que chaque morceau soit descendu et/ou dompté à la semblance exacte du précédent (ajouté ou minoré de tous ces petits riens qui leurs permettent tour à tour d'exister, se démarquer, ou coexister en monolithique majeur, vis à vis du suivant ET de son suivant immédiat...).

Ich Bin Dead


Devant, en bas, c'est du tendron, du perdreau de l'année ! " Du " qui se lâchait encore en ses couches - fermées maladroitement à l'aide d'élastiques collants situés " là ! Là et là ! Sur le devant... Aussi ! " - il y a peu ! De la peau (sur)tendue qui ne connaît, ni passé (angoisses !) ni angoisse du jour (sous crise financière sévère !) " du " qui se borne tout bonnement à tout accueillir et absorber de la même façon, sans moufter ou juger, disséquer ou comparer. De toutes façons, prenez une blonde de belle facture ! Enserrez-la dans une jupe deux tailles en dessous, dotez-la de deux ou trois détails vestimentaires aguichants de " hauts en bas ! " (ha, ha !) et vous créerez illico presto un parterre de fans transis et soumis du regard et de l'envie (sous commissures de lèvres chargées de bave et inavouables envies d'" ailleurs ", enfin, de " plus près ! ", de " collés-serrés " chargés d'énergie rock brute, de rêves " adolescentesques " indexés sur poignets et marées... Enfin, à condition, tout de même, que le tout prenne de mayonnaise, que cela tienne debout, musicalement, ce qui est le cas ici : " ça " fonctionne même parfois, à donf !

Ich Bin Dead


Mené, sans se la péter, par les embardées électrisantes de Pascal (guitare) et Axelle (chants) soutenu des notes parcimonieuses de Julia (claviers) et installé tout autour sous les rafales d'un ex-Neurotic Swingers déchaîné (Mathieu/batterie) l'ensemble " IBD " parvient à insuffler une réelle ferveur à l'ensemble d'une salle venue une fois de plus en ces lieux pour soutenir et honorer les énergies locales, au travers d'une " sucette " (Lollipop !) qui n'en finit pas de grandir accueillir et proposer... Respect !
(J'aime pas la fin ! Faudra que je la retravaille, le jour où j'en aurais le temps ! Ne serait-ce que pour être à la hauteur de la " leur " : sèche et définitive, décidée et tendue, parfaite et sans retour...).

" Les Cowboys Viennent de l'HyperEspace et... "
(Hé, merde, j'trouve pas la fin marrante et pleine d'inspiration que je croyais, j'verrais " ça " plus tard !).

Cowboys From Outerspace


Dès l'intro, durant laquelle le sémillant Michel (voix/guitares) se plaît à disparaître et apparaître sans cesse (enfermé dans un épais nuage de fumée à même de rendre caduque les antiques accords de Kyoto !) tandis que l'intriguant Bazile (basse) lui, suce aspire et tête du filtre comme un damné en laissant ses doigts tresser du rythme, serré, serré ! On sent que quelque chose, il va passer !
Une entrée en matière menée sous " manque " apparent et féroce appétence, qui déclenche immédiatement un rien de Pogo sur brûlot chez les jeunes pousses en attente - ce qui force tout de go l'admiration des " seniors " en plein trip passéiste versus souvenirs, eux...

Cowboys From Outerspace Cowboys From Outerspace


Une colonie de jeunes " méchés-gominés " qui dodelinent et embardent à tous crins : noyés sous des flots bouillonnants de sueur en provenance directe des aisselles noyées, des tempes qui cognent et lâchent, de la base de nuques en folie qui baignent et " cadensent "...
Le temps que je remarque qu'il utilise une antique guitare de gaucher montée à l'envers à la " Jimi " - sur laquelle il balade nonchalamment un bottleneck luisant, qui crisse de précis ! - me voilà emporté par l'uni-son d'une rythmique carrée dans les coins, en instance de surchauffe avant probable implosion et menace de coulage de bielle définitif ; d'explosion de mollets menée sous assistance survoltée, elle aussi visiblement en manque de ses " locaux " d'hier, venus d'Higher...

Cowboys From Outerspace


L'espace d'un court instant, Michel revient sur la sortie de l'excellent Super Wight, Dark Wight (6e du nom, déjà !) et se risque à parier sur une suite de livraisons futures, sur une promesse d'avenir extensible de l'espace-temps qui ignore visiblement LA loi du marché et les limites de l'âge, avant que d'enchaîner justement sur Super Wight, Dark Wight : morceau inaugural du disque qui renoue avec le fantasme d'un Garage Band 50's bardé d'accords nègres et funky (qui fait suer de nouveau au plus profond des amis présents et passés). Passés maîtres dans l'art délicat du " daté " vigoureux, aptes à bâtir un large et solide pont entre passé et présent, classique et originalité, pastiche et identité, ils imposent une vision des choses qui rassure, à l'heure où les remugles d'un très laid et nauséabond passé s'exfiltrent depuis les poubelles tricolores du passé, sous forme de débat " national " discutable, mené sous (droite) identité et droit du sol (la, si, do !) revisité en lâche MAJEUR ! Il est, de même, toujours rassurant de constater ici, qu'influences diverses, mariages (apparemment) contre-nature, et pluralité de fait, accouchent parfois d'une Marseillanité rêvée, fantasmée, qui mixe au mieux l'ensemble, pour mieux la (re)dessiner...

Cowboys From Outerspace


Tandis qu'il semble hésiter à se lancer, cette fois, la section rythmique, elle - menée de phalange ferme par un Bazile empli de morgue, qui ne dépareillerait pas au sein des désormais mythiques Soprano ! Et...
" Meuh, non... Pas du tout ! Oublie tes mafieux, tes prolos, tes tombeurs de Ritals à la noix, moi, il me fait plutôt penser au " clinquant lamé ahurissant " El Vez ! LE " Mexican Elvis "... D'ailleurs, je le verrais bien entonner You ain't Nothing But A Chihuahua, En El Barrio, ou Quetzatcoatal, plutôt que L'Italiano Vero ou That's Amore ! " (me glisse MON amie, MA partenaire de chaque jour et toujours, MA vie et MA raison d'être, répondant au doux prénom de... Schizophrénie !). Reste, que, Insulaire ou Continental venu d'AmSud, le Bazile tisse une impressionnante rythmique sur-tendue, qui pulse l'ensemble vers les sommets du genre, bien aidé en cela par le jeu technique et plein de sève, du dénommé Mr Henri...

Cowboys From Outerspace


" I Wake Up This Morning, Blues all around... ", après s'être confronté à l'Albion et à Vince Taylor, c'est du Bayou dont il s'agit désormais : ce légendaire repère de malfrats losers et bouseux bluesmen, empli de longue d'une moiteur estampillée " Delta " qui sied on ne peut mieux aux fantasmes du genre (de type Down By Law Versus Bonne Mère ! ") abordés ici en mode noirceur. Une longue suite de notes triées et tirées, d'envies inassouvies, de pêches nocturnes emplies d'alligators à la dérive, de vils poissons-chats postés en embuscade (toujours prêts à piquer et empoisonner tout ce qui bouge pêche ou menace !).

Cowboys From Outerspace


La tension gagne peu à peu les premiers rangs, désormais, puis en gagne d'autres, grignote de nouveau quelques centimètres supplémentaires, se tend d'extensible pour se frayer enfin un passage jusqu'au fond d'une salle qui respire désormais à LEUR rythme ; une montée en abîme façon cavalcade, qui n'en n'oublie pas pour autant d'arriver à bon port, afin que de soulager un tantinet nos systèmes nerveux grandement sollicités, nos systèmes pileux inondés, et... Voici Mr and Mrs Smith, qui déboule sans prévenir ! Un décalage malin du fameux What A Difference Does It Makes (The Smiths) qui s'approprie les fragrances de Johnny (Marr) pour emmener l'hommage bien au-delà de ce qu'il peut être, pour finir par séduire, au point d'oblitérer l'influence et passer le tout au sein du lourd tamis " serré serré " estampillé " Cowboys ". Un tour de force acclamé, doté d'un court solo sec et tendu qui cisaille bien là où il faut pour que " ça " fasse " mâle "... Et qui fait encore monter le tout de la sauce mayo d'un cran !
Le problème, avec notre trio, c'est qu'à les voir ainsi, pleins de vigueur, de hargne, et de morgue, on en oublierait presque qu'ils sont là depuis très très longtemps : toujours en place, toujours pertinents, ne réapparaissant jamais qu'aux moments opportuns : distillant le miel et le fiel en mode perspicacité, sans tenir jamais compte des vulgaires contraintes, des suites à donner coûte que coûte, des données économiques à respecter sans regimber... Non ! L'heure n'est pas au vulgaire, au produit de rayon, au façonné ! Une authenticité qui leur permet, aujourd'hui encore, de continuer et non pas s'accrocher, de composer et non pas dupliquer, de s'amuser, quoi, en lieu et place de cachetonner...

Cowboys From Outerspace Cowboys From Outerspace


Une fois de plus soutenu par un barrage " basse/batterie " apocalyptique, l'homme Michel peut enfin se lâcher et rappeler à toutes les autres " Six Cordes " de la planète bleue et blanche, qu'il est encore et toujours bien assis au sommet de la chose ; qu'il est l'architecte, le contremaître, le manœuvre ET la petite main (gauche) de son propre son ; qu'il sait encore doser et distiller à bon escient - ou parfois se laisser aller à convoquer de la note sans compter au moment opportun ! - sans cinéma, ni pose, ni esbroufe, dédié avant tout chose à SA (leur) cause commune (non, pas " commune ", non, pas " commune ", non, juste, peu fréquente, en fait !).
Toujours concentré, jamais largué, ou, " à côté ", il guide et dessine sans compter. Économe du moulinet, mais prolixe de la pulpe, il a beau faire parfois mine de se perdre, il sait toujours où il va, et nous y conduit tout droit, sans moufter plus haut que son riff...
Comme enfermé de force dans un court rayon d'action (de deux mètres carré, tout au plus) le Bazile promène (lui) sa " gueule " et ses rondes au contact de la houle faite foule, dans la grande tradition des bassistes " unimovibles " du rock.

Cowboys From Outerspace


Dans la foulée d'un album de nouveau au niveau des incontournables Choke Full Of et Space-O-Phonics Aliens, le trio revient à point nommé pour reprendre SA place. Irremplaçables sur la nôtre, ils mériteraient également de botter le cul - devant Manœuvre, témoin ! - des brinquebalants BB Brunes, Shades ou Second Sex ; démontrant, par la même, que si la qualité suffisait à pousser sous les feux de l'actualité, ça se saurait, putain, ça se saurait... Ce que tout le monde semble avoir compris/admis ici durant Dancin' Machine, par contre - " enfumés du bocal du dessus " exceptés, qui continuent, eux, à blablater et se farcir le poumon sans relâche : sourd et niais aux appels répétés du parterre en folie : qui se frotte et s'affronte, qui s'échauffe et se brûle, qui se bile et s'assèche, qui tempête et (se fait digue qui) cède sous les diverses vagues d'assaut des maîtres du genre (d'un genre, au moins, le LEUR !).
Bonne nouvelle, la relève occupe l'ensemble des premiers rangs : bien résolue à faire passer le mot et distiller la bonne parole tout autour. Contrairement aux prophétiques (pathétiques ?) deux derniers présidents tricolores - l'un affirmait pouvoir se " baigner dans la Seine en l'an 2000 ! ", tandis que l'autre se targuait de pouvoir éradiquer les pauvres et sans abri avant... Deux ans en arrière ! ! ! - les Garçons-Vachers de L'Hyper Espace, seront encore là en 2023 et l'affirment céans, devant témoins complices ! Ils sont taillés pour rester avancer coloniser et perdurer quoi qu'il arrive, c'est écrit ! C'est même (contre)signé et assumé, pour peu que le grand Architecte du Rock leur prête l'eau-de-vie et l'ADN nécessaire à toute grande traversée humaine qui se respecte !

Cowboys From Outerspace


Sur scène, " ça " ne cessera plus de monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et monter, et... Monter ! De confiner au sauvage, au " tigresque ", à l'oubli, à la folie ! Une ultime montée en forme de pinacle, d'apothéose, d'explosion : distillatrice de folie assumée et d'au-delà à portée, qui nous dessine finalement, à tous et toutes, le plus niais des sourires, l'envie d'y re-tremper ses frusques au plus vite...

(Rien à faire, y'a rien qui vient côté " titres ", aujourd'hui... C'est la lose ! ! !).



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