Chronique de Concert
Cowboys From Outerspace + The Holy Curse
Grosse affluence pour une belle affiche, ne serait-ce qu'au niveau du nom des groupes, ce jeudi soir : les 4 gunmen parigo-marseillais de The Holy Curse vont jouer leur dernier concert (disent-ils), et qui plus est la soirée va être ouverte par les un peu trop rares Cowboys from Outerspace. Autant dire que le tout PACA du rock se presse dans la Machine à Coudre, et sans doute du parisien en goguette aussi...
Les Cowboys From Outerspace, fidèles à leur réputation de classe et d'élégance, arrivent sur scène fort bien habillés - Mr Michel portant même un costard cintré, alors que pour ma part je me demande ce qui me retient de me mettre en slip, tellement il fait déjà chaud et humide. On comprend assez vite qu'ils ne sont pas venus là, ni pour vendre des cravates, ni même pour assurer un petit set de première partie.
Non, là c'est un vrai concert, ça va durer environ une heure (et encore, en zappant la fin de leur set-list), à un moment on se demande même s'il ne va pas falloir que l'un des trois tombe en syncope pour qu'ils laissent la place... Les trois sont en pleine forme et le chanteur enchaîne les commentaires et les blagues entre les chansons.
Je note une phénomène intéressant : Mr Basil, connu pour être le bassiste le plus impassible de la terre (tout juste un petit tic buccal qui consiste à mettre sa bouche en cul-de-poule dans les passages technique), a un dispositif interne de traitement des fumées ! En effet, on le voit tirer fiévreusement sur sa cigarette, de façon presque continue, et on ne voit jamais ressortir la fumée ! Pour tout dire il n'a même pas l'air d'avoir chaud, même sa banane résiste... Mais de quoi est fait ce mec ?
Au bout de quelques titres, ses comparses commencent quand même, comme nous, à se liquéfier, et l'on ne peut qu'admirer la constance du trio à jouer du rock, du rock garage et du punk-rock échevelé au milieu d'un hammam... A force d'aboyer, de griffer ou de frapper respectivement comme des bêtes sauvages, il leur arrive d'avoir des blancs en fin de chanson : quelques titres plus retenus leur permettent heureusement de survivre à ce milieu hostile, tout en variant les plaisirs. Leur set-list se termine naturellement par leurs plus grands tubes (à mon goût) : I Love u Luna, Sleeping with ghosts et la toujours terrifiante You choke me Up.
Bref on aura compris que je n'avais rien de plus à dire que la dernière fois sur eux : ils sont toujours le trio légendaire, sexy et mystérieux, de rockeurs marseillais, que plusieurs générations de jeunes cons ont essayé d'imiter sans jamais les égaler - à la réflexion, les internationaux de Jon Spencer Blues Explosion passés quelques jours plus tard nous ont nettement moins impressionné que les Cowboys from Outerspace, c'est dire.
Setlist :
Black Haired Cocktail
Bad Woman Blues
Hurry
Extrawight
I'm waiting
She wanna take drugs
DAncing Machine
Waitin for your love
All right All right
Me and Mr Smith
Preachin the Blues
Luna
Who say rock band
I've bee Lovin
Sleepin with ghosts
Choke me Up
Every Girl / Slow Death (pas jouées)
C'est donc à une heure déjà tardive que les stars de la soirée, The Holy Curse, montent sur scène. Je dois confesser qu'à ce stade, et bossant le lendemain bien sûr, j'ai envisagé sérieusement de ne rester que 2 ou 3 chansons. Mais bien évidemment, ça n'a pas été possible : tout comme Pirlouiiiit le photographe, j'ai vite été aspiré dans un vortex dont je n'ai pas pu me défaire. Car comme ses prédécesseurs, le groupe a du métier : il vous occupe et vous tient une scène (malgré une ambiance qui a mis quelques titres à redécoller), avec des titres salement bien fichus et sacrément bien joués.
Sans paniquer outre mesure, ils ont attaqué par un titre lent et noisy (No way out there), car ils connaissent le pouvoir attractif de leur musique. Il ne m'a pas fallu plus que 3 titres pour savoir que j'étais condamné à rester jusqu'au bout et à rentrer dépouillé, couvert de sueur (des autres) et de bière suée (par moi). Trois ou quatre viandes saoûles sont par ailleurs venues se secouer la couenne devant la scène, ce qui a achevé de faire redémarrer la Machine !
En plus d'un back-catalogue de choc (qu'on agrémentera ce soir d'un nouveau vinyle bleu/vert contenant - déjà, ils sont forts quand même !- 6 "smash hits"), The Holy Curse a tout, les titres, la technique, la classe et l'attitude. Ils tiendront bien trois ou quatre chansons avant de commencer, eux aussi à se liquéfier, au désespoir de Mad Eric, le chanteur, qui avait mis une chemise XL pour, dit-il, masquer son embonpoint. Au moins a-t-il du perdre un kilo pendant son set (comme moi), c'est toujours ça de pris !
Je connais mal leurs titres mais il a eu l'amabilité d'en citer quelques uns : par exemple Bellbirds, rock garage contondant et classe, suivi d'un titre plus punqueroque, puis de leur nouvelle chanson favorite, le boogie heavy de Johnny's Day (sur le moment j'avais compris Johnny's dead, ça sonnait bien aussi). Dans la série "smash hits", j'ai bien accroché aussi à The Man with a heavy hand, qui sonnait franchement stoner, lancinante et prenante.
Mais leur spécialité reste le classic rock de haut vol (Died Ugly, par exemple), avec soli de guitare (oui Sonic Polo fait aussi des soli ici, et même plus longs que chez les Irritones !), boutoirs continus et vibrants de basse (gauchère, ce soir, la basse). Le climax du concert commence avec cette reprise explosive du Sonic's Rendezvous Band de Detroit, Electrophonic tonic (dont je n'avais jamais entendu parler, hum). Le titre suivant, Long gone, proprement génial, achève de faire décoller la meilleure partie du public (celle qui est toujours dans la salle, exsangue), tout comme un autre titre avec des montées et des descentes vicieuses et qui fait "shake ! shake !".
Le dernier titre Bye bye Preacherman, énorme rock bétonné et noisy, conclut idéalement un set presque parfait, et le groupe revient pour un rappel, Sometimes (reprise de là-j'ai-vraiment-pas-compris-qui), nous parler de nos amis dont on ne sait parfois pas qui c'est. En tout cas, pas certains pti'slips de Concertandco qui ont déserté depuis longtemps. Bien bêtes, ils ont raté le dernier concert d'un grand groupe de rock, dont ils n'auront plus qu'à attendre impatiemment, comme nous, la reformation inévitable... Formidable soirée en attendant, merci à Relax'n'Co et à la Machine pour cette affiche assez phénoménale !
Setlist :
No way out there
Sister Soul
Bellbirds
Died Ugly
Another Time
Johnny's Day
The man with a Heavy Hand
Electrophonic tonic
Long Gone
RSVP
Nights of Sin
Bye bye Preacherman
Sometimes
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et une petite des Cowboys from Outerspace ici
Critique écrite le 01 juin 2011 par Philippe
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