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Chronique de concert Le Crieur Publique et ses fils
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27228 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Le Crieur Publique et ses fils
Ce n'était pas à proprement parlé un concert mais il y avait de la voix et de la musique donc je saute sur l'occasion pour rendre hommage publiquement aux 30 ans de bons et loyaux service de Laurent Bavoux aka Le Coiffeur Homme dans son salon de Coiffure Masculine situé sur la petite place avec la fontaine au 94 rue d'Aubagne à Marseille.
30 ans qu'il me coupe les cheveux (je ne lui ai fait que quelques infidélités entre 2003 et 2006 quand je servais de cobaye à un salon new-yorkais) depuis qu'il a pris la suite de Gaston Poli qui l'avait fait avant lui pendant 15 ans (voire un peu plus il faudrait que je demande à mes parents à partir de quand ils m'ont amené chez le coiffeur). Un lieu authentique comme il n'en existe plus beaucoup je le crains. Vous en connaissez beaucoup des salons de coiffure tenus par un seul homme et qui ont conservé le même mobilier (mon fils s'est assis dans le même réhausseur vert que moi) ?
Pour l'occasion Laurent avait invité tout le monde à fêter cela après son service ce samedi-là avec au programme un apéro dinatoire chez son nouveau voisin 4th Chamber qui a pris la place des Portes de Damas, une prise d'image pas drone (annulé pour cause de vent) et surtout le grand retour du Crieur Publique qui sévissait il y a un paquet d'année (une dizaine ?) dans Noailles.
Ayant conservé au salon la boite au lettre de ce dernier (le principe du crieur public était de déposer des boites aux lettres dans le quartier et d'aller ensuite crier ces messages dans la rue), Laurent avait demandé à ses clients d'écrire des mots pour que Guillaume Derieux (c'est son nom) reprenne son cornet de crieur encore une fois.
Guillaume qui fait partie de la compagnie Faire-Ailleurs n'est pas venu seul, puisqu'il a amené ses deux fils et leurs mandolines pour faire les jingles entre les messages qu'il clamera. Avant cela, pendant que nous transformions les contremarques que nous avait donné Laurent en boissons et/ou croque-monsieur de luxe, Guillaume classait les messages par paquets.
Quand suffisamment de monde s'est réuni autour de la fontaine (encore une fois en réparation), une fois les différents paquets fixés sur son cornet avec des pinces à linge, il est monté sur la poubelle et a donné le signal à ses fils qui ont lancé une petite mélodie italienne (en tout cas ça m'a fait penser à des morceaux de Farouche Zoé). Et là sous le regard interloqués des automobilistes qui passaient dans son dos.
Il faudra un bon quart d'heure au crieur pour lire tous ces textes hommages pour la plupart, mais aussi scientifiques, publicitaires (pour des évènements à venir), humoristiques (au moins un pioché dans un des albums de Le Chat de Laurent), ... voire carrément des déclarations d'amour !
Du haut de sa poubelle, Guillaume a réussi à déchiffrer ses textes manuscrits pour les magnifier en les rendant publiques et dont je me suis empressé d'en capter quelques-uns. Amusant de voir des gens s'arrêter se demandant de quoi il s'agissait. Touchant de voir Laurent chercher du regard celui (car il y avait bien sûr plus d'hommes que de femmes, mais certains - comme moi - étaient quand même venus en famille) qu'il pensait être l'auteur du texte.
Pour finir il sortira un ukulele pour un petit final en trio, avant de prolonger la soirée au sein de Meo Midnight / 4th Chamber (car dehors il commençait à faire frisquet) à faire connaissance avec d'autres clients croisés au fil des ans ici ou dans les salles de concert (Laurent maitrisant l'art de la banane comme son prédécesseur d'ailleurs, il coupe et coiffe quelques stars locales)
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Critique écrite le 28 octobre 2024 par Pirlouiiiit
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