Chronique de Concert
Crucified Barbara
Je dois avouer que j'ignorais jusqu'à l'existence de ce groupe, à son nom près (aperçu par exemple sur le line-up du festival d'enfer, le préféré de Christine Boutin), il y a encore quelques semaines... Mais que quand je suis tombé sur une affiche à Marseille, j'ai su tout de suite que je devrais y aller. Un tel mélange de folklore metal, avec la pause badass, la chouette police de caractère anguleuse et toutes guitares dehors, et une telle bande de bombasses (appelons ces dames par le qualificatif le plus honnête, on gagnera du temps, okay ?), un lundi soir dans une petite salle de Marseille ? Alors que je n'ai pas pu m'approcher à moins de 100 mètres d'Angela Gossow, ancienne bombe d'Arch Enemy, je vais en voir 3 ou 4 comme ça à quelques mètres ? In-ra-ta-ble, évidemment.
Alors puisque j'ai commencé sur le physique, j'en finis : les Barbara Crucifiée sont suédoises. Ca se voit d'ailleurs bien sur 3 d'entre elles, des petites blondes toutes mimi dont une qui l'est vraiment, vraiment (la guitariste), et n'a même pas besoin de mettre une mini-jupe comme ses copines pour attirer l'attention. Son t-shirt la définit comme Satanic Feminist et ça, ça c'est un concept qui interpelle ! Et puis surtout il y a la 4ième, la chanteuse, une brunette qui fait une demi-tête de plus que les autres et qui est gaulée façon Walkyrie, avec des biceps probablement aussi gros que mes cuisses. Ach, par Odin, mais quelle femme ! Je repense à mon collègue chroniqueur Pierre qui m'a confessé un jour avoir un faible pour les physiques de nageuses est-allemandes : il aurait adoré la par ailleurs quand même fort accorte Mia Coldheart, qu'on imaginerait tout à fait en armure, collant quelques mandales à des Lannister insolents dans une série télé à la mode...
Bref elles sont assez belles pour que l'attention ne faiblisse pas même dans leurs morceaux les plus faibles, non pas en énergie (elles en ont à revendre) mais en originalité. C'est bien pratique évidemment, surtout quand on a pas forcément un répertoire complètement formidable de A à Z. Car pour le style ? On pourrait assez parler de "pussy rock", rock de chatte... Hé, on parle bien de "cock rock", rock de bite, pour les mâles du même registre, jouant façon bas du front et ne parlant peu ou prou que de cul dans leurs chansons, alors ne soyons pas sexistes ! Avec des titres "explicit lyrics" comme Sex Action ou "subtilement allusifs" comme Rock Me like the devil, on n'est certes pas là pour discuter des ventes du rayon cravates ! Bon et puis "bas du front" quand on a de si jolis fronts et qu'ils sont cachés par un grand tourbillon de cheveux - par moments la scène des Crucified Barbara n'est que cheveux, il faut le savoir - ça ne veut pas dire grand chose.
Evidemment c'est dans un registre général hard rock / heavy / thrash metal, donc ça secoue un peu dans les rangs de devant, il y aura même quelques stage divers plus ou moins inspirés. Les titres déjà cités sont les plus efficaces (mention spéciale à Rock Me like... avec ses choeurs girly et son riff dévastateur. Et il faut reconnaître que même si rien n'est terriblement technique (ce qui n'est pas toujours une bonne idée, d'ailleurs) ça joue bien devant, derrière et sur les côtés, qu'on est pas en reste niveau micro (la chanteuse a une voix aussi belle que puissante, on le vérifiera dans une courte partie en slow au rappel). Elles ont du métier et les poses qu'il faut, il ne manque pas un losange à leurs bas-résille, elles ont la classe et pourraient ouvrir devant n'importe qui sans risquer le jet de canettes vides ou l'insulte sexiste.
Sur Motorfucker, très speed, on peut constater qu'elles ont l'air de bien s'amuser et de ne pas encore être brouillées les unes avec les autres. Sur la pétaradante I Sell my kids for rock'n'roll, on essaye de les imaginer portant des bébés dans les bras (évidemment habillés des layettes metal que vend Sabre Tooth Records au fond du Poste) et franchement, pour le moment, les Gibson Explorer et Flying V leur vont bien mieux au teint ! Sortie à 40 minutes, je crois à un gag mais non, set-list en main, c'était bien la durée prévue pour la première partie. Le rappel contient encore un ou deux morceaux de bravoure, comme la plutôt chouette Into the Fire, plus inspirée que la presque embarrassante Electric Sky. Présentation de rigueur des musiciennes (non, ce n'est pas la meilleure batteuse du monde, c'est juste une des plus jolies et c'est déjà pas si mal). Fin sur The Crucifier, vraiment metal satanique pour le coup, et super efficace dans son genre.
Un très bon moment qui achève hélas déjà un concert de, euh mais oui, 1 h et 05 putain de minutes ! Le public leur fait savoir qu'il n'est pas satisfait mais devinez quoi ? Elles s'en branlent. S'il y en a un qui n'est pas content dans la fosse, qu'il le dise, la chanteuse pourra toujours lui mettre une fessée cuisante pour lui apprendre. Pas la générosité qui les étouffe, les gonzesses, mais au moins pour un lundi, on sera pas couchés tard, et on a passé un moment aussi gentiment sexy que gentiment bourrin. Il leur manque sans doute un petit quelque chose de dangereux, un peu de folie pour qu'elles inspirent vraiment la crainte respectueuse que l'on ressent devant les plus grands groupes du genre, mais elles sont certifiées leader en D1 de metal 100 % féminin. Je rentre certes sans avoir acheté leur CD, mais je retournerai bien volontiers les voir au prochain passage...
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Setlist (telle que ramassée):
In The Red
Everything we need
To kill a Man
Sex Action
Shadows
Rock me like...
Motorfucker
Lunatic #1
In Distortion
I Sell my kids
Encore (NdPh - c'est trop gentil vraiment, après 40 minutes...) :
My heart is black
Into the Fire
Electric Sky
The Crucifier
Critique écrite le 01 avril 2015 par Philippe
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> Réponse le 02 avril 2015, par Gandalf
Décidément, les suédoises de Crucified Barbara ne se lassent pas de notre belle région méditerranéenne, puisqu'aprés deux passages en 2009 (Istres et Marseille) et Toulon en 2012, les voilà de retour dans un Poste à Galène aussi bien garni qu'il y a cinq ans et demi, c'est à dire dans les 150 pèlerins, chose assez étonnante pour un groupe de Hard assez confidentiel, sans première partie, un lundi soir, sans communication probante en amont. En toute honnêteté je n'avais pas prévu de retourner les voir une quatrième fois, mais sous la "pression" (jeu de mots éthylique assumé) des potes, autant s'en jeter une pour une soirée sympa à coté de la maison. M'enfin, pour éviter de paraphraser mes comptes rendus passés, et insister sur le fait que c'est toujours agréablement efficace, carré,... La suite | Réagir
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