Chronique de Concert
Curtis Newton + Polagirl : "The Cure friends party"
La Coopérative de Mai , Clermont-Ferrand 31 janvier 2002
Critique écrite le 03 février 2002 par Pierre Andrieu
Après la projection d'une vidéo d'une demi-heure présentant des images d'archives des Cure pas inédites du tout (j'ai déjà tout à la maison !), Polagirl un trio en provenance de Nevers, ouvre le bal. Ce groupe est jeune et assez prometteur mais ils nous ont délivré un set assez inégal. De bons morceaux pop chantés, des expérimentations post-rock bien envoyées mais aussi des titres où le chanteur récite la liste des courses en prenant un air concerné. Ce succédané de Diabologum (ou Expérience) est irritant ! A part ça, le groupe sonne bien, leur reprise de "Just like heaven" est intéressante : déstructurée, méconnaissable, avec une toute petite citation du riff au bout de 4 minutes sur les 6 de cette version. Vous allez me dire que "c'est une soirée hommage aux Cure et ils ne font qu'une chanson de Robert Smith" ? Oui ! Merde alors ! Ils auraient pu en faire deux ou trois, non ? Un autre détail énervant, cette manie de jouer sur des belles guitares qui se désaccordent systématiquement ! C'est assez casse-couilles d'entendre l'accordage dix fois en 45 minutes ! Ting, tiiing, tiiiiiiiinnnnng ! Ne choisissez plus les guitares uniquement parce qu'elles vont bien avec votre teint ou votre chemise, ce serait bien sympa ! En plus, le concert serait plus percutant. Par ailleurs, annoncer "la prochaine est une reprise de scorpions, Still loving you", c'est pas gentil, mais alors pas du tout ! On est content, on se fait une joie d'entendre cet incontournable hymne teuton à la connerie radiophonique et puis, finalement, on a droit à une chanson de Polagirl. Puisque c'est comme ça, je réécoute mon vinyl rose "Scorpions live Usa 1985" ! Ou alors, la version magnifique du groupe Violon Profond (encore des amis peu recommandables de Tom Reck !) : "Je t'aime encore" au violoncelle avec les paroles traduites littéralement, c'est à pleurer.. de rire ! Je reverrai Polagirl avec plaisir mais dans un autre cadre.
Le groupe Curtis Newton fera comme ses trois amis et ne jouera qu'une chanson de Cure : "A night like this". C'est pas du foutage de gueule ça ? Ah, la moutarde me monte au nez ! Soyons positifs, cette soirée aura permis de découvrir ce groupe promis à un bel avenir : la chanteuse a une voix ensorceleuse, les guitares sont délicieusement brouillonnes et bruitistes, les ambiances sont variées et prenantes. Certains morceaux sont des instrumentaux envoûtants, la plupart des titres sont réussis et donnent envie de revoir ce groupe rapidement. Les projections derrière le groupe sont assez surprenantes : on aperçoit la "chanteuse" Sabrina qui s'ébroue dans sa piscine (elle a un problème récurent de soutien-gorge, la pauvre !), Rosanna Arquette qui se déshabille langoureusement sous la menace d'un flingue, Robert Smith qui se trémousse sur "In between days" avec la caméra de Tim Pope qui lui fonce dessus, une femme qui enlève ses bas et se plonge dans un bain moussant, des images de dessins animés US. A priori, ça ne ressemble à rien mais comme c'est monté en boucle et couplé avec la musique, le tout produit un effet hypnotique. La chanteuse, dont les gestes sont assez gauches, a néanmoins un charme certain, sa délicate voix donne une dimension particulière à "A night like this". Cette version trip-hop mystérieuse est une des réussites du disque "A tribute to The Cure, Imaginary songs". Le concert se termine par un rappel avec les deux groupes sur scène qui massacrent allègrement "Boys don't cry", comme le ferait un groupe de baloche. Plus tard, "In between days" et "Just like heaven", dans sa version Cure, provoquent des applaudissements nourris et indulgents. C'est vrai qu'il est agréable d'entendre ces chansons mais ils auraient pu en faire des versions originales en travaillant un peu !
Cette soirée aura permis de découvrir deux jeunes groupes, c'est son unique intérêt. Par contre vendre la soirée au public sur le nom de Cure et présenter deux reprises originales dans la soirée, c'est un peu léger ! Ah, j'oubliais, il y avait aussi une remarquable expo photo ! Huit malheureuses photos de Robert Smith placées au fond du club : la grande classe ! Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment rendre hommage aux créateurs de "A strange day"...
Critique écrite le 03 février 2002 par Pierre Andrieu
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